vendredi 29 novembre 2024

Djibouti en marche pour des valeurs transparentes

 Éditorial

Sous le soleil matinal d’Arta, une foule bigarrée s’est élancée sur les sentiers escarpés de la 18ᵉ édition de la randonnée pédestre Africa Walk Peace. Ce rendez-vous annuel, désormais gravé dans le calendrier national, s’est cette année attaché à un thème aussi ambitieux qu’urgent : « Luttons contre la corruption ». Loin d’être un simple événement sportif, cette marche incarne une dynamique sociale et politique qui illustre le lien croissant entre le sport et les grands défis du développement.



Le décor, planté dans la région d’Arta, est révélateur. C’est ici, sur cette terre symbole de sérénité et d’harmonie, que des citoyens de tous horizons ont répondu à l’appel, vêtus de blanc, dans une démonstration collective d’engagement pour une société plus transparente. Aux côtés des habitants, des figures de l’État : S.E. Hassan Mohamed Kamil, Secrétaire d’État chargé des Sports, Mme Badria Zakaria Cheik Ibrahim, présidente de la CNIPLC, ou encore des ministres  comme S.E. Saïd Nouh et S.E. Mohamed Warsama. Leur présence conjointe transcende le protocole, affirmant une volonté politique de faire de la lutte contre la corruption une cause transversale.


Mais au-delà des slogans et des discours officiels, ce qui frappe dans cette initiative, c’est sa portée pédagogique. La corruption, souvent perçue comme une fatalité immuable, trouve ici un adversaire inattendu : la mobilisation populaire. À travers cette randonnée, Djibouti prouve que sensibiliser ne se limite pas à de longues conférences ou à des campagnes médiatiques aseptisées. Une marche peut, elle aussi, être un acte politique. Dans la simplicité de ce geste collectif, un message puissant s’esquisse : le changement commence par le mouvement.



Les 15 kilomètres de sentiers parcourus par les plus aguerris et les 5 kilomètres réservés aux novices témoignent de l’effort partagé, mais aussi de l’inclusivité recherchée. Chacun, quel que soit son niveau, peut contribuer à cette cause commune. Ce principe d’inclusion résonne avec l’objectif même de la lutte contre la corruption : rendre les institutions accessibles, transparentes et équitables pour tous.


L’initiative prend une dimension supplémentaire dans un contexte où les enjeux de gouvernance sont de plus en plus scrutés. La corruption, ce fléau qui gangrène les économies et sape la confiance des citoyens, ne peut être combattue sans un engagement collectif. La randonnée d’Arta s’impose alors comme un modèle : un espace de rencontre où la société civile, les acteurs publics et les institutions internationales marchent, littéralement, dans la même direction.


Par ailleurs, les retombées potentielles de la randonnée Africa Walk Peace s’étendent bien au-delà de l’aspect sportif. Sur le plan social, l’événement favorise une prise de conscience collective autour des méfaits de la corruption, en ancrant cette problématique dans un cadre inclusif et accessible à tous. Sur le plan institutionnel, il renforce la crédibilité des initiatives publiques en matière de gouvernance et de transparence, tout en favorisant une synergie entre les différents acteurs : citoyens, décideurs politiques et partenaires internationaux. Enfin, sur le plan économique, la randonnée contribue à dynamiser la région d’Arta en attirant des participants venus de tout le pays et au-delà, stimulant ainsi le tourisme local et le développement des infrastructures. En combinant sport, sensibilisation et mobilisation, cet événement se positionne comme un modèle reproductible pour des campagnes de plaidoyer efficaces et rassembleuses.



Le Secrétaire d’État chargé des Sports S/E Hassan Mohamed Kamil , en déclarant sa « grande satisfaction », a souligné un point essentiel : l’espoir. Cette randonnée est bien plus qu’un événement ponctuel ; elle est le reflet d’un pays qui, à travers le sport, cherche à réinventer son rapport aux valeurs. Et en honorant les grands marcheurs des éditions passées, Djibouti ancre son initiative dans le temps, valorisant la mémoire collective et la transmission.



Alors, que retenir de cette matinée sous le ciel bleu d’Arta ? Que marcher, ensemble, peut être un acte de résistance. Que le sport, souvent cantonné au loisir, peut devenir un outil de transformation sociale. Et surtout, que Djibouti, dans cette quête d’intégrité, offre au continent un exemple inspirant. L’Afrique ne manque pas de défis, mais elle regorge aussi d’idées. L’Africa Walk Peace, avec sa simplicité désarmante et sa portée symbolique, en est une éclatante démonstration.

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