En prélude des célébrations du 48e anniversaire de l'indépendance, le Secrétariat d'État aux Sports a organisé ce mardi une marche solennelle en hommage aux martyrs de la lutte pour la souveraineté nationale. Une manifestation chargée d'émotion et de patriotisme, rassemblant plusieurs centaines de citoyens unis par le devoir de mémoire.
Sous le soleil de l'après-midi, la procession a commencé devant l'Institut français de Djibouti, derrière les anciennes salines du théâtre, pour se terminer à l'esplanade du Palais du Peuple. Ce parcours symbolique a illustré, à chaque pas, la longue marche du peuple djiboutien vers la liberté. En tête du cortège, des personnalités institutionnelles et militaires ont donné le ton d'une cérémonie emplie de gravité et de respect.
Parmi les hauts dirigeants présents figuraient notamment Son Excellence Hassan Mohamed Kamil, Secrétaire d'État aux Sports, le maire de Djibouti, M. Saïd Daoud Ali, le préfet de la capitale, M. Abdi Sikiyeh Kayad, le colonel Waiss Omar Bogoreh, commandant de la Garde-côtes, ainsi que l'ancien ministre de la Jeunesse et de la Culture, S.E Omar Chirdon Abass. La présence notable de Mme Khadiga Ibrahim Idriss, Secrétaire générale du Secrétariat d'État, accompagnée de cadres de son institution, a souligné l'implication totale de l'administration sportive dans cet hommage national.
À l'arrivée sur l'esplanade du Palais du Peuple, lieu emblématique des rassemblements patriotiques, les discours se sont succédé, portés par une émotion collective et l'appel à la transmission. Dans une adresse passionnée, le Secrétaire d'État aux Sports a rappelé la profondeur de cette marche :
« Rendre hommage aux martyrs, ce n'est pas seulement se souvenir ; c'est poursuivre leur lutte pour une République forte, inclusive et solidaire. C'est rappeler à notre jeunesse que notre liberté a été conquise, et non offerte. Et qu'elle se défend chaque jour par l'unité et l'engagement. »
La population, majoritairement jeune, a répondu massivement à l'appel. Vêtus aux couleurs nationales, drapeaux flottants et pancartes à la mémoire des héros, les marcheurs ont transformé les rues de la capitale en un fleuve humain, uni par une même émotion : la reconnaissance envers ceux qui ont donné leur vie pour la patrie.
Un des moments les plus émouvants de cette cérémonie est survenu avec la présence des descendants de Mahamoud Harbi. Figure emblématique du nationalisme djiboutien, son nom représente le rêve d'une nation souveraine et fière. Voir ses petits-enfants marcher en tête du cortège a suscité un silence chargé d'histoire, semblable à un passage de témoin entre générations. Le maire de la ville, dans une courte allocution, a salué la symbolique de cette initiative :
« Cette marche est celle du peuple. Elle traverse notre mémoire collective et réaffirme que Djibouti ne peut progresser sans se rappeler d'où elle vient. »
Autour des officiels, de nombreux représentants d'associations sportives, culturelles, de fédérations et d'ONG ont également marché aux côtés des jeunes et des forces de sécurité. En uniforme ou en civil, tous unis dans un élan de fraternité républicaine, ils ont offert une image rare et précieuse d'unité nationale.
Le dispositif de sécurité, assuré rigoureusement par la Police nationale, la Gendarmerie, la Garde-côtes et la Force Armée Djiboutienne, a permis le bon déroulement de l'événement. Dans une note officielle, le Secrétariat d'État aux Sports a exprimé sa « profonde gratitude » envers ces corps pour leur engagement en faveur de la paix civile et du bon ordre républicain.
Au-delà du geste symbolique, cette marche a affirmé la volonté du gouvernement de faire de la mémoire un pilier de la citoyenneté. Elle a rappelé que les martyrs de l'indépendance ne sont pas de simples figures historiques, mais les racines vivantes de la nation djiboutienne. Chaque nom, chaque visage évoqué constitue une page d'un récit commun que l'on se doit de transmettre, non seulement par les mots, mais par les actes.
Enfin , ce mardi 24 juin, Djibouti a marché. Marché pour ne pas oublier. Marché pour rassembler. Marché pour transmettre.
Et dans les pas de ses martyrs, la nation a une fois de plus trouvé la voie de son unité.