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samedi 10 mai 2025

Et si on se disait la vérité, rien que la vérité…

 Dans le contexte politique actuel, il est essentiel de reconnaître le caractère déterminé et engagé du Président et de son Secrétaire Général, M. Ilyas Moussa Dawaleh, un véritable fidèle qui incarne la loyauté et la dévotion envers les idéaux du Parti. La vision du Président pour le pays, axée sur le progrès et le développement, contraste fortement avec une opposition qui semble dépourvue de tout projet constructif.


Il est frappant de constater que cette opposition, tel un mollusque, évolue dans un environnement où elle peine à proposer une alternative tangible. En lieu et place d’un programme politique clair et d’une vision pour l’avenir, le discours de l’opposition s’est souvent limité à des attaques personnelles visant la famille présidentielle, ce qui montre une grande superficialité dans leurs véritables ambitions politiques. 



Ce comportement n’est pas seulement décevant, il est également nuisible à la démocratie, car il détourne l’attention des enjeux cruciaux qui devraient être au cœur du débat public.

L’opposition semble oublier son rôle fondamental d’acteur de l’alternance politique. Au lieu de s’engager de manière constructive et de proposer des solutions viables, elle choisit trop souvent la voie de la critique destructrice, s’érigeant comme des journalistes au lieu de responsables politiques. Ce choix stratégique ne fait que ternir son image auprès des électeurs, qui attendent des alternatives significatives, plutôt que des discours sans fondement.


Dans ce cadre, l’adage « les chiens aboient, et la caravane passe » prend tout son sens. Les vociférations de l’opposition ne sauraient entraver le chemin que la majorité et ses dirigeants se sont engagés à suivre pour bâtir un avenir meilleur. 


Le Président  continue à avancer, forts de ses convictions et soutenus par le peuple djiboutien dans toute sa diversité, travaillant sans relâche pour garantir le développement et le bien-être du pays.


Il est donc crucial de soutenir pleinement cette dynamique, d’encourager la vision positive incarnée par le Président et son équipe, et de rappeler à l’opposition qu’un véritable débat démocratique nécessite des propositions solides et une critique constructive, plutôt qu’une opposition stérile et démagogique.


L’opposition, souvent perçue comme une coquille vide, semble animée par des valeurs sans fondements véritablement porteurs. Elle apparaît davantage préoccupée par les attaques personnelles que par l’élaboration de solutions concrètes pour les défis que notre pays doit relever. 


Dans ce contexte, il est essentiel de rappeler que l’avenir de Djibouti appartient avant tout à son peuple souverain.


Le peuple, par son choix et sa volonté, a le pouvoir de déterminer la direction que doit prendre notre nation. S'il le souhaite, il peut encourager le Président IOG à poursuivre sa mission au service de la nation, que ce soit par le changement de la Constitution ou par un prolongement de son mandat de deux années. 


Ce soutien populaire, largement étayé, témoigne de l’admiration considérable que le Président IOG suscite à Djibouti et dans la région.


Cette popularité n’est pas le fruit du hasard, mais bien le résultat d’un engagement constant en faveur du développement, de la paix et de la stabilité. 


Sous sa direction, notre pays a su surmonter des défis importants, et il continue d’avancer vers un avenir prometteur. 


En étant en phase avec les aspirations de son peuple, le Président a su rassembler et unir, et cela ne peut être ignoré par une opposition qui se complait dans la critique plutôt que de proposer un avenir viable et radieux.


Il est crucial que l’opposition prenne conscience de son rôle dans la construction de l’avenir politique de notre pays. 


Au lieu de s’opposer pour le simple plaisir d’insulter, elle devrait canaliser ses efforts vers l'élaboration d'une vision constructive pour Djibouti. 


Le peuple attend de ses représentants qu’ils soient des agents de changement et non des critiques stériles. 


Les valeurs et le programme doivent primer sur les querelles personnelles pour l'intérêt général.



En somme, les Djiboutiens sont en capacité de faire entendre leur voix. Si les circonstances l'exigent, ils n'hésiteront pas à soutenir le Président IOG dans la continuité de ses efforts pour un Djibouti prospère, mettant ainsi au défi toute opposition dénuée de substance. L'avenir est entre les mains du peuple, et ce dernier sait reconnaître ses véritables leaders.

mercredi 30 avril 2025

Dissoudre pour mieux rebondir !

 La décision est tombée ce dimanche 27 avril 2025, comme un coup de semonce mûrement réfléchi : par décret présidentiel, le Fonds Souverain de Djibouti (FSD) a été dissous. Dans un communiqué publié en début d’après-midi sur sa page officielle, la Présidence de la République a confirmé que les fonctions du Conseil d’administration et du Directeur général prenaient fin. Hassan Issa Sultan, Inspecteur général de l’État, a été désigné pour conduire la liquidation du Fonds.

Derrière cette annonce, certains pourraient y voir une simple clôture administrative, voire une reconnaissance d’échec. Ce serait mal comprendre l’esprit de la décision. Car au contraire, il s’agit là d’un choix lucide et stratégique : celui de tourner une page pour mieux écrire la suivante.



Créé en mars 2020, alors que la pandémie mondiale fragilisait les économies du globe, le FSD incarnait une volonté politique forte : celle de soutenir la diversification de l’économie nationale en s’appuyant sur des co-investissements stratégiques. Énergie, infrastructures, santé, technologies, tourisme, éducation : autant de secteurs vitaux identifiés pour ancrer Djibouti dans une trajectoire de croissance durable et réduire sa dépendance aux seules activités logistiques et portuaires.

À l’époque, le pari était audacieux et légitime. Miser sur la résilience économique en mobilisant l’épargne nationale et les partenariats internationaux s’inscrivait dans une logique de souveraineté retrouvée. De nombreux pays émergents ont suivi cette voie, avec plus ou moins de succès.


Mais cinq années d’existence ont mis en lumière les limites du modèle adopté. Les résultats escomptés en termes d’investissements productifs n’ont pas été au rendez-vous. Le FSD, dans sa configuration initiale, n’a pas réussi à transformer ses engagements en moteurs concrets de diversification économique.

Dans un environnement régional devenu hautement concurrentiel, notamment avec la montée en puissance de nouveaux hubs africains, maintenir un outil inefficace aurait relevé de l’aveuglement. Djibouti ne pouvait se permettre d’avancer avec un fardeau, au risque de retarder l’indispensable modernisation de son tissu économique. C’est ce réalisme qui a prévalu. Dissoudre pour rebondir, réformer pour mieux grandir : telle est la logique profonde de cette décision.

À cet égard, la nomination d’un liquidateur expérimenté traduit également la volonté d’assurer une fermeture ordonnée, transparente et responsable du FSD. Une transition nécessaire pour préserver la confiance des partenaires nationaux et internationaux.


À l’échelle globale, les économies qui progressent sont celles qui savent s’adapter sans céder à l’inertie. L’immobilisme, dans un monde en accélération constante, est un piège mortel. Djibouti, par ce geste, démontre qu’elle refuse la tentation du statu quo. Le pays choisit le mouvement, la réforme, la capacité d’autoévaluation critique.

La dissolution du FSD n’est donc pas un arrêt brutal, mais bien une étape dans une trajectoire de réajustement et de consolidation. Elle traduit la reconnaissance que l’outil existant, s’il a rempli une fonction symbolique, n’était plus adapté aux exigences actuelles de compétitivité et de performance économique.

En ce sens, cette décision est aussi profondément politique : elle affirme la primauté de l’intérêt général sur les inerties institutionnelles.


Le Gouvernement a d’ores et déjà engagé une réflexion stratégique sur la création d’un nouveau mécanisme, mieux adapté aux réalités locales et aux standards internationaux. L’enjeu sera de construire un instrument plus agile, plus ciblé, capable de mobiliser efficacement les capitaux et d’orienter les investissements vers les secteurs réellement porteurs.

Transparence, gouvernance rigoureuse, sélection fine des projets d’investissement, ancrage territorial renforcé : autant de piliers qui devront guider la conception du futur dispositif.

Mais au-delà des outils financiers, c’est un état d’esprit qu’il faudra consolider : celui d’une économie djiboutienne ouverte mais souveraine, diversifiée mais cohérente, moderne mais attentive aux besoins de sa population.



À travers cette décision, Djibouti affirme un principe essentiel : celui de sa souveraineté économique. Non pas une souveraineté abstraite, mais une souveraineté pragmatique, qui se mesure à la capacité d’adapter ses stratégies de développement aux défis du moment.


Dans un contexte où la compétition pour attirer les capitaux, développer les infrastructures et renforcer la croissance inclusive est plus rude que jamais, cette souveraineté se joue dans les détails de la gouvernance, la pertinence des choix d’investissement et l’agilité des institutions.Djibouti, par sa position géographique stratégique, par son ambition de devenir un hub régional incontournable, n’a pas d’autre choix que de rester en mouvement. Cela suppose de savoir parfois déconstruire pour mieux reconstruire, dissoudre pour mieux rebondir.


Le défi est grand, sans doute. Mais il n’entame en rien l’horizon que s’est fixé le pays : faire de Djibouti une plateforme de prospérité, un acteur économique majeur dans la Corne de l’Afrique.

Tribalisme numérique , un péril silencieux pour la cohésion nationale

 « Face au péril du tribalisme numérique, Djibouti doit investir dans l’éducation civique, la mémoire nationale et la transparence pour préserver son unité. Notre destin commun appelle un sursaut d’intelligence collective et d’engagement citoyen. »


À Djibouti, l’essor du tribalisme sur les réseaux sociaux constitue un phénomène récent, mais déjà lourd de menaces. Longtemps contenu dans l’espace privé ou inscrit dans des formes traditionnelles de solidarité, l’appartenance clanique mute aujourd’hui sous l’effet des dynamiques numériques et politiques. Elle devient, de plus en plus, une arme au service de logiques de division.


Les réseaux sociaux, ces espaces d’expression sans filtres, offrent un terreau fertile à cette dérive. Ce n’est plus simplement un ancrage identitaire familier ; c’est désormais une instrumentalisation politique consciente. Ce glissement ne relève pas du hasard. Il s’explique, en partie, par l’influence de groupes d’activistes basés à l’étranger, qui, s’inspirant des pratiques observées en Somalie et au Somaliland, importent dans l’espace djiboutien des réflexes de polarisation et de radicalisation claniques. Leurs discours, loin d’être anodins, visent à fragiliser la cohésion nationale en exacerbant frustrations sociales et tensions politiques.



  À ce tribalisme d’importation s’ajoute une dynamique interne tout aussi préoccupante. Certains influenceurs locaux, parfois soupçonnés ( sans qu’aucune preuve formelle ne le confirme ) de bénéficier de protections politiques, ont repris à leur compte le discours clanique. Ils ne l’utilisent plus comme outil de solidarité traditionnelle, mais comme instrument de promotion personnelle ou communautaire.


Ce dernier temps, se multiplient des groupes WhatsApp à caractère tribal et les réunions claniques, qui ont dévié de leur vocation initiale. Il ne s’agit plus de se concerter autour d’enjeux communs, tels que la collecte pour l’assurance clanique  ou l’entraide sociale. Ces rencontres se concentrent désormais sur les opportunités d’embauche, les nominations et les avantages à obtenir pour des membres du clan . Ainsi se met progressivement en place un clanisme institutionnalisé, qui risque d’altérer profondément l’esprit de service public et d’affaiblir la cohésion nationale.


Le rappel historique est ici éclairant. Dès l’époque coloniale ( de la période d’Obock à celle de la Côte française des Somalis puis du Territoire français des Afars et des Issas ), la stratégie consistait déjà à instrumentaliser les divisions communautaires pour asseoir la domination. Certains groupes étaient privilégiés, d’autres marginalisés et réciproquement en fonction des stratégies coloniales , afin de gouverner plus efficacement. Aujourd’hui, sans intervention extérieure, ce poison est propagé de l’intérieur, parfois sans que ses promoteurs n’en mesurent toutes les conséquences.


La responsabilité face à ce danger est collective. Aux historiens, d’abord, de documenter et d’expliquer les mécanismes de division hérités du passé, afin d’armer les citoyens contre les manipulations contemporaines. Aux médias, ensuite, d’amplifier ce travail de vulgarisation historique, en diffusant un récit républicain qui célèbre la “djiboutienneté” au-dessus de toute appartenance primaire.

Car l’enjeu est clair : préserver l’évolution de la société djiboutienne vers une modernité politique et sociale, tout en la protégeant des tentatives de manipulation. Le tribalisme, lorsqu’il est utilisé comme arme politique, est un feu incontrôlable. Il nourrit les haines, détruit la confiance et mine les fondations mêmes de l’État.


Dans une région instable ( de la Somalie au Yémen en passant par certaines provinces éthiopiennes ), Djibouti ne peut se permettre de baisser la garde. Sa jeunesse, immense promesse d’avenir, doit être la première cible d’une politique de responsabilisation, de citoyenneté active, et d’adhésion à un projet collectif. Le tribalisme est une tentation facile ; il est toujours l’antichambre du chaos.

La réponse, face à ce tribalisme numérique naissant, ne saurait être uniquement répressive. Elle doit d’abord s’appuyer sur un renforcement de l’éducation civique dès le plus jeune âge. Il est essentiel d’enseigner aux enfants et adolescents les principes fondamentaux de la République, l’histoire commune du pays, et les dangers des logiques de division. Une citoyenneté consciente et informée est la première digue contre les dérives identitaires.


Il convient aussi de promouvoir un récit national fédérateur, mobilisant historiens, chercheurs, écrivains et journalistes. La production et la diffusion d’une mémoire collective valorisant les luttes communes et les figures nationales doivent être encouragées. Il s’agit de sortir d’une lecture communautaire de l’histoire pour replacer chaque citoyen dans une trajectoire partagée, dépassant les clivages tribaux.

Les réseaux sociaux, devenus les nouveaux espaces publics, méritent également une attention particulière. Plutôt que d’opter pour la censure, il faut privilégier les campagnes de sensibilisation, la promotion des bonnes pratiques numériques, et encourager l’émergence de contre-discours porteurs d’unité. Former la jeunesse à des usages responsables du numérique est devenu un impératif pour enrayer la propagation des discours de haine.


En parallèle, il est indispensable de soutenir les initiatives locales de dialogue intercommunautaire. Les projets, forums et actions de terrain favorisant la coopération entre communautés doivent être valorisés, car ils reconstruisent du lien social et offrent des exemples concrets de dépassement des appartenances claniques.


Enfin, le renforcement de la transparence dans la gestion publique est fondamental. La lutte contre le clientélisme ( réel ou perçu ) est essentielle pour restaurer la confiance des citoyens dans leurs institutions. Une administration équitable et accessible à tous, sans considération d’origine tribale, est un pilier vital de la cohésion nationale. Ces actions complémentaires doivent être menées avec lucidité et détermination. Car face aux vents contraires qui soufflent dans la région, la consolidation de la citoyenneté, le renforcement de la République et l’affirmation de la “djiboutienneté” restent les meilleures garanties d’un avenir commun.


Djibouti, par sa position stratégique et son histoire singulière, a toujours été un carrefour d’influences, un lieu de rencontre entre peuples et cultures. Cette richesse doit continuer d’être une force, non devenir une fracture. Si le tribalisme numérique n’est pas contenu, il risque d’introduire dans le débat public des logiques de division qui, lentement mais sûrement, saperaient les fondations de notre vivre-ensemble.

La vigilance est de mise, mais elle doit s’accompagner d’une action patiente et résolue. Ce n’est pas dans l’urgence ou sous l’émotion que se bâtit une nation ; c’est en développant une culture politique fondée sur l’appartenance citoyenne, sur la reconnaissance des différences dans un cadre commun, et sur la défense des principes républicains.


Enfin , le défi est immense, mais il n’est pas insurmontable. En investissant dans l’éducation, la mémoire collective, la responsabilité numérique et la transparence institutionnelle, Djibouti peut non seulement contenir ce péril silencieux, mais aussi en sortir renforcé. Le destin commun que nous partageons mérite mieux que des replis identitaires. Il appelle un sursaut d’intelligence collective, de responsabilité et d’engagement citoyen.


 M.G 

vendredi 25 avril 2025

Le Salon du Livre de Djibouti, itinéraire d’une influence littéraire et culturelle en pleine expansion.

 En trois éditions seulement, le Salon du Livre de Djibouti s’est imposé comme bien plus qu’un simple événement culturel : une tribune d’idées, un levier de soft power et un carrefour des littératures de la Corne de l’Afrique. Porté par une volonté politique affirmée et une dynamique citoyenne, ce rendez-vous annuel a su transformer le livre en instrument de dialogue, d’émancipation et de rayonnement régional. Retour sur une success story qui dessine les contours d’une ambition culturelle djiboutienne.  



Lancé en avril 2023 sous le haut patronage du président Ismaïl Omar Guelleh, le Salon naît avec une ambition claire : faire du livre un « trait d’union » dans une région marquée par les tensions. Le choix de la Somalie comme invitée d’honneur n’est pas anodin. À travers des débats sur la paix et des rencontres avec des auteurs comme Omar Youssouf Ali, cette première édition pose les bases d’un projet à la fois culturel et politique. Le décret présidentiel n°2023-337 officialise le Salon comme événement national, marquant une étape décisive dans l’institutionnalisation de la vie littéraire djiboutienne.  


Un an plus tard, le Salon opère un virage stratégique en plaçant les jeunes au cœur de sa programmation. Sous le thème « Littérature des jeunesses : de l’oralité à l’écriture », l’édition 2024 célèbre les nouvelles formes de création, du manga au slam, tout en honorant l’héritage des contes traditionnels. L’Éthiopie, invitée d’honneur, symbolise l’ancrage régional de l’événement. Avec le soutien de l’OIF et de l’UNESCO, le Salon s’exporte hors des murs de Djibouti-Ville grâce à une « Caravane du Livre », touchant des publics éloignés. Une génération de jeunes djiboutiens découvre alors le pouvoir de l’écrit.  


En 2025, le Salon franchit une nouvelle étape en associant littérature et engagement. L’invitation de la Palestine, dans un contexte de crise régionale, donne une résonance politique aux discussions. Des lectures publiques, des débats sur la résistance par les mots et une présence accrue de formats innovants (podcasts, livres audio) enrichissent l’événement. Le commissaire général Omar Youssouf Ali et l’ambassadeur Ahmed Araïta Ali y voient une confirmation : le Salon est désormais une plateforme où la culture rencontre la diplomatie.  


Aujourd'hui, le Salon du Livre de Djibouti s'appuie sur trois fondements essentiels qui en font bien plus qu'un simple événement culturel. Le premier pilier est celui de la diplomatie culturelle , où le livre devient un instrument de dialogue et de rapprochement. En invitant des pays voisins comme la Somalie et l'Éthiopie, ou des nations symboliques à l'instar de la Palestine, Djibouti transforme son Salon en une tribune de soft power, favorisant les échanges interculturels et renforçant son rôle de médiateur dans la région.  


Le deuxième pilier repose sur l'éducation populaire , faisant de cet événement une véritable « école hors les murs ». Grâce aux ateliers d'écriture, aux caravanes du livre itinérantes et aux rencontres scolaires, le Salon touche un public varié, en particulier la jeunesse, tout en valorisant les langues locales et les traditions orales. Ces initiatives contribuent à démocratiser l'accès à la lecture et à stimuler la création littéraire chez les plus jeunes.  


Enfin, le troisième pilier est celui de l'économie du livre , encore naissante mais prometteuse. Le Salon a permis l'émergence d'un marché local, encouragé par des coéditions régionales et des partenariats internationaux. Bien que modeste, cette dynamique ouvre des perspectives pour les auteurs, éditeurs et libraires djiboutiens, posant les bases d'une véritable filière du livre dans le pays.  



Le Salon du Livre de Djibouti a d’ores et déjà marqué l’histoire culturelle du pays. En trois ans, il a fait émerger une nouvelle génération d’écrivains, stimulé la création de maisons d’édition locales et brisé l’isolement des auteurs djiboutiens, autrefois contraints de publier à l’étranger. Cette dynamique a nourri une fierté créative et ouvert des perspectives inédites.  


Pourtant, pour transformer cet essor en héritage durable, trois défis majeurs doivent être relevés. Premièrement , le financement : associer davantage le secteur privé et tisser des partenariats internationaux pérennes. Deuxièmement , l’élargissement de la portée : développer une plateforme numérique pour prolonger l’expérience du Salon et créer des antennes régionales au-delà de la capitale. Enfin , la professionnalisation de la filière : former éditeurs, libraires et auteurs, tout en renforçant les réseaux collaboratifs pour ancrer une production littéraire viable.  


Les obstacles restent tangibles ( coût élevé de l’impression, accès limité aux livres, faible pénétration de la lecture ) mais les solutions s’esquissent : rendre le livre plus abordable, densifier les bibliothèques publiques et cultiver le goût de lire dès l’enfance.  


Au-delà d’un événement culturel, le Salon incarne désormais un projet de société. Il prouve que la culture peut être un ciment face aux fractures, un outil d’émancipation pour la jeunesse et un levier d’influence pour un pays aux grandes ambitions. Dans une région en quête de récits fédérateurs, Djibouti écrit une nouvelle page de son histoire : celle où le livre devient synonyme de lien, de lumière et de développement partagé.  


 

À propos des élections à l’UNESCO et de la visite express de Sissi à Djibouti

 Le 23 avril, le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a effectué une visite éclair à Djibouti. , il s’agissait de renforcer les relations bilatérales. Egalement , ce déplacement s’inscrit dans une course diplomatique de haute voltige : celle de la succession d’Audrey Azoulay à la tête de l’UNESCO. Derrière les sourires et les communiqués convenus, c’est une véritable bataille d’influence que se livrent Le Caire, Brazzaville et Mexico.



Depuis deux ans, l’ancien ministre égyptien du Tourisme et des Antiquités, Khaled El-Enany, mène une campagne patiente et soutenue pour obtenir le poste de Directeur général de l’organisation onusienne. Il a cru un temps l’affaire presque acquise, surtout après le retrait du Gabonais Noël Nelson Messone, qui laissait le champ libre à l’Égypte sur le front africain. Mais c’était sans compter sur deux surprises de taille.


D’abord, la candidature de Gabriela Ramos pour le Mexique, qui bouscule les équilibres traditionnels en apportant un discours résolument tourné vers l’innovation et l’inclusion. Mais surtout, celle de Firmin Edouard Matoko, présentée in extremis par la République du Congo. Ce dernier n’est pas un inconnu : il est le visage de la « priorité Afrique » au sein même de l’UNESCO. Candidat de l’intérieur, il incarne une alternative africaine crédible, enracinée dans l’institution et proche des réalités du continent.


Cette annonce tardive a pris de court l’équipe de campagne égyptienne. Le Caire comptait sur un large soutien africain, notamment celui de Brazzaville. Or, ce ralliement stratégique s’est volatilisé en même temps que les ambitions du candidat congolais se formalisaient. C’est dans ce contexte que s’inscrit la visite de Sissi à Djibouti. Derrière les discussions économiques et sécuritaires, un objectif clair : sonder, convaincre, voire rallier un soutien diplomatique crucial.


Car Djibouti n’est plus un simple acteur périphérique sur l’échiquier africain. Le petit pays de la Corne est devenu un pivot, notamment depuis son élection à la présidence de la Commission de l’Union africaine. Sa voix compte. Et son influence, en particulier dans les cercles francophones subsahariens, est de plus en plus sollicitée. Le président égyptien le sait : dans cette course, les voix de l’Afrique francophone peuvent faire pencher la balance, surtout si elles se cristallisent autour d’un candidat comme Matoko.


Mais l’histoire récente incite à la prudence dans les pronostics. L’élection de Mohamoud Ali Youssouf à la tête de la Commission africaine en est la parfaite illustration. Le candidat kényan, pourtant favori selon les médias, s’est incliné face à une diplomatie djiboutienne discrète mais efficace, tissée dans les couloirs et les antichambres, loin des projecteurs.


Dans les élections multilatérales, les apparences sont souvent trompeuses. Les alliances se nouent et se dénouent en silence. Les engagements publics ne sont pas toujours suivis d’actes. Et les rapports de force évoluent jusqu’à la dernière minute. Si la candidature égyptienne demeure soutenue par plusieurs poids lourds ( France, Allemagne, Turquie, Brésil ) , elle pourrait s’effriter si l’Afrique subsaharienne décide de faire bloc autour de l’un des siens.



Au-delà du nom qui sortira des urnes à l’issue de la 222e session du Conseil exécutif de l’UNESCO en octobre prochain, c’est une autre réalité que cette élection met en lumière : celle de la recomposition du pouvoir au sein des institutions internationales. Le Sud global ne se contente plus d’y être représenté. Il aspire désormais à en diriger les leviers, à en redéfinir les priorités. Et l’Afrique, longtemps en marge, est en train de s’y tailler une place centrale.


En outre, la visite de Sissi à Djibouti n’est donc pas un simple épisode diplomatique. Elle est le signe d’un basculement, d’un rééquilibrage en cours, où les puissances traditionnelles doivent désormais composer avec de nouveaux acteurs, discrets, agiles et résolument stratèges. Comme souvent en politique internationale, les marges redessinent les centres, et les petites diplomaties savent parfois mieux tirer les ficelles que les grands discours.



Quant aux deux candidats africains ( le Congolais et l’Égyptien ) une chose est certaine : Djibouti sera courtisé par les deux camps. Il faut dire que notre histoire avec l’Égypte ne date pas d’hier. Elle plonge ses racines dans les récits du pays de Pount, lorsque les relations avec le Nil étaient aussi naturelles que les crues du fleuve. Mais en diplomatie, les liens historiques, aussi anciens soient-ils, ne pèsent jamais autant que les équilibres d’intérêt. 

Enfin , on aimerait bien voir l’égyptien à la tete de l’UNESCO, après tout , c’est le pays d’Oum Kaltoum ! 

Les messages de félicitations affluent de toutes parts pour saluer l’anniversaire de l’Indépendance de #Djibouti

  À l’occasion du 48e anniversaire de l’accession de la République de Djibouti à la souveraineté internationale, les télégrammes de félicita...