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lundi 23 juin 2025

Une inauguration, signal d’un cap présidentiel

 Analyse politique 


L’inauguration, ce lundi matin, des nouveaux locaux du Ministère de l’Énergie, chargé des Ressources naturelles, par le Président Ismail Omar Guelleh, dépasse largement le cadre d'une simple cérémonie. Ce geste symbolique et soigneusement orchestré, au cœur du Plateau du Serpent, un site chargé d'histoire, s'inscrit dans une démarche de renforcement institutionnel stratégique, initiée et menée par les plus hautes sphères de l'État.


Avec cette infrastructure moderne de 5000 m², entièrement financée par des fonds nationaux, le Chef de l’État envoie un double message. D'une part, il affiche l'ambition d'un mécanisme administratif efficace, centré et fonctionnel, apte à répondre aux exigences d'un secteur aussi crucial que l'énergie. D'autre part, il réaffirme une constante de sa gouvernance : la centralisation stratégique des leviers d'action publique autour de pôles décisionnels bien définis.



Entre modernité structurelle et ligne présidentielle


En détail, les deux bâtiments inaugurés ( l’un de 8 étages pour le ministère et ses services, l’autre de 5 étages pour la SIHD ) illustrent une tendance marquée dans l'approche gouvernementale djiboutienne : doter chaque secteur essentiel d'un siège central, conçu comme centre névralgique et interface de l'État. Ce modèle, enraciné dans la rationalisation administrative commencée au début des années 2000, prend ici toute son ampleur.


Il n’est pas surprenant que le Président Guelleh mette l’accent sur la fin d’une ère de dispersion ministérielle. La nouvelle configuration dépasse la simple amélioration fonctionnelle : elle cristallise une volonté politique. Elle affirme que l’État souhaite désormais traiter les questions énergétiques ( dont l'importance géoéconomique n'est plus à prouver ) dans un cadre unifié, cohérent et ouvert à la coopération internationale.


Il est également crucial de souligner un autre message important : le financement complet des travaux par la République de Djibouti. Dans un contexte régional marqué par une dépendance accrue aux bailleurs de fonds externes, ce choix n’est pas anodin. Il s’inscrit dans une doctrine de souveraineté économique prudemment mais fermement soutenue par la présidence depuis plusieurs années.


Or, l’autofinancement de cette infrastructure stratégique représente plus qu'une démonstration de responsabilité budgétaire. Il concrétise une ambition plus vaste : faire de la politique énergétique un levier de puissance nationale. Cette autonomie de décision et d’investissement est un préalable indispensable à toute stratégie énergétique crédible, qu'elle concerne l'exploitation des ressources, la transition vers les énergies renouvelables ou encore la diplomatie énergétique régionale.


L'infrastructure en elle-même est révélatrice. Des auditoriums aux salles de conférence, en passant par les amphithéâtres, tout a été conçu pour faire de ce lieu un centre d’expertise, de consultation et d'attractivité. Le message implicite est clair : Djibouti souhaite non seulement organiser sa politique énergétique, mais aussi la rendre visible, compréhensible et exportable.


Une transition vers une souveraineté énergétique affirmée


En accueillant séminaires, forums et dialogues multilatéraux, ce nouveau siège pourra jouer un rôle de caisse de résonance pour les positions djiboutiennes. Cela favorisera également une diplomatie énergétique proactive, positionnant le pays comme un interlocuteur régional clé, notamment dans le contexte de la Corne de l’Afrique, où les enjeux transfrontaliers autour de l'énergie, de l'eau et du climat sont croissants.

Au-delà de l'infrastructure, c’est bien la continuité méthodique du style Guelleh qui s’exprime ici. Un style qui combine prudence institutionnelle, investissements ciblés et affirmation progressive d'une souveraineté maîtrisée. L'approche est résolument technocratique dans son exécution, mais profondément politique dans sa vision.


En centralisant les organes décisionnels de l’énergie au sein d'une plateforme unique, le Président transforme une administration sectorielle en levier stratégique de gouvernance. Il affirme par ailleurs que la transition énergétique de Djibouti ne peut se fonder que sur une architecture solide, autonome et techniquement à jour.


Dans une formule presque programmatique, il déclarait : « Ces nouveaux locaux offrent à notre pays la possibilité d’appréhender désormais la problématique cruciale de son développement énergétique à partir d’un seul et même centre nerveux. » Cette déclaration résume à merveille la volonté d’aligner l'infrastructure de l'État avec ses ambitions de développement.


En effet, l’inauguration des nouveaux locaux du Ministère de l’Énergie n’est pas seulement un jalon administratif ; c’est un acte politique réfléchi. Il s’intègre dans une stratégie de modernisation de l’État profondément ancrée dans la philosophie de gouvernance du Président Guelleh : une centralisation intelligente des compétences, un investissement méthodique dans les secteurs clés et une affirmation maîtrisée de la souveraineté nationale.



À l’heure où les enjeux énergétiques se croisent avec les urgences climatiques, les tensions géopolitiques et les impératifs de développement, ce nouvel édifice devient un symbole : celui d’un État qui se dote des moyens concrets pour envisager son avenir, négocier ses partenariats et maîtriser son destin.



mardi 22 avril 2025

Al Sissi à Djibouti , des retrouvailles stratégiques

 Analyse géopolitique 


Ce mercredi, le président égyptien Abdel Fattah Al Sissi entamera une visite officielle à Djibouti, la seconde en moins de cinq ans, après celle, historique, du 27 mai 2021. Un déplacement qui, au-delà du protocole, révèle une lecture plus profonde de l’évolution des rapports de force en Afrique de l’Est et dans la région arabe.


Du côté djiboutien, le président Ismaïl Omar Guelleh s’était rendu au Caire en février 2022 pour une visite de 48 heures. Des échanges réguliers entre les deux chefs d’État, ponctués par les sommets de la Ligue arabe, traduisent un dialogue stratégique qui s’intensifie.



Contrairement aux dirigeants somalien et éthiopien ( voisins directs de Djibouti ) dont les fréquents passages relèvent de la proximité géographique et de l’interdépendance, la récurrence de la présence égyptienne à Djibouti relève, elle, d’une dynamique géopolitique plus large. Car si la Corne de l’Afrique est une zone de turbulences, elle est aussi devenue un espace de recomposition stratégique. Et Djibouti, par sa stabilité et sa diplomatie proactive, y joue un rôle de plus en plus central.


En moins de deux décennies, Djibouti est passé d’un carrefour logistique à un acteur diplomatique. En sa qualité de président de l’IGAD et de la Commission de l’Union africaine, la diplomatie djiboutienne s’est imposée comme une voix écoutée dans les arènes africaines et arabes. Son positionnement sur les grands dossiers régionaux (Somalie , Soudan, Gaza, Bab el-Mandeb, Est du Congo, Sud Soudan ) en témoigne. Dans chacun de ces foyers de crise, Djibouti ne se contente plus d’observer. Il agit, propose, arbitre.


La dernière initiative égyptienne sur Gaza, présentée lors du sommet extraordinaire de la Ligue arabe, a reçu le soutien immédiat de Djibouti. Un geste qui réaffirme une ligne constante : celle d’un engagement ferme et assumé en faveur de la cause palestinienne, avec un soutien humanitaire actif et un objectif intangible : un État palestinien souverain avec Jérusalem pour capitale.


La venue du président Al Sissi n’est donc ni anecdotique ni purement diplomatique. Elle s’inscrit dans une volonté partagée d’ancrer la relation djibouto-égyptienne dans la durée. L’agenda de cette visite est explicite : entretiens bilatéraux, réunions élargies aux délégations, probablement une signature d’accords dans des domaines stratégiques  


Dans un contexte où les équilibres régionaux sont en pleine mutation, la Mer Rouge est devenue l’épicentre d’un jeu d’influences multiples : turques, iraniennes, émiraties, occidentales. Entre le Canal de Suez et les ports djiboutiens, la sécurité des corridors maritimes est un enjeu partagé. C’est là que l’alliance djibouto-égyptienne prend tout son sens.

En outre, la relation entre les deux pays ne repose pas uniquement sur une convergence d’intérêts. Elle s’appuie aussi sur une proximité culturelle et historique, sur une lecture stratégique commune d’une région mouvante. C’est cette continuité que traduit la visite d’Al Sissi : la transformation d’un lien cordial en un partenariat stratégique, fondé sur la confiance et la complémentarité.


En accueillant le président égyptien, le président  Guelleh envoie un signal clair : Djibouti, par sa stabilité, sa constance diplomatique et son rôle de médiateur, est devenu un acteur de référence dans la région. Non plus un simple point sur la carte, mais une plateforme d’influence, au cœur des recompositions africaines, arabes et maritimes.


 

dimanche 23 mars 2025

Entretien au sommet entre le Président Guelleh et le Premier Ministre éthiopien sous le signe d’une vision collaborative

 Dans un paysage régional en constante évolution, la rencontre entre Son Excellence le Président Ismail Omar Guelleh et Son Excellence le Premier Ministre Abiy Ahmed Ali s’est imposée comme un moment phare de la diplomatie est-africaine. C’est dans une ambiance à la fois solennelle et chaleureuse que les deux dirigeants se sont retrouvés autour d’un iftar-dîner à la Résidence Dar Al-Joud, lieu symbolique d’un partenariat à la fois ancestral et résolument tourné vers l’avenir. Cette rencontre, empreinte de fraternité, a permis de consolider des liens déjà robustes tout en traçant de nouvelles voies de collaboration.



Dès les premières heures de la soirée de ce dimanche, les échanges ont dépassé le simple cadre des partenariats bilatéraux pour explorer des horizons plus vastes. Les deux leaders ont esquissé des trajectoires communes, mettant en lumière des programmes stratégiques touchant tous les secteurs du développement durable. Leur ambition ? Dynamiser les économies complémentaires de leurs nations respectives. À travers cette démarche, le Président Guelleh et le Premier Ministre Abiy Ahmed Ali ont rappelé qu’en ce monde globalisé, la coopération régionale n’est plus une option, mais une nécessité impérieuse.


Djibouti et l’Éthiopie, deux pays aux atouts complémentaires, se trouvent aujourd’hui à un carrefour décisif. Cet entretien a permis de dresser un inventaire exhaustif de projets communs, conçus pour apporter des bénéfices tangibles aux populations des deux rives. Dans une région confrontée à des défis économiques, politiques et sécuritaires complexes, cette initiative pragmatique et volontariste incarne un espoir de stabilité et de progrès. Les discussions, riches et variées, ont notamment porté sur des initiatives de coopération élargies, témoignant de la volonté des deux dirigeants de sortir des sentiers battus pour accélérer une intégration régionale plus profonde.


Mais cet entretien ne saurait se réduire à une simple analyse économique. La visite du Premier Ministre éthiopien s’inscrit dans une démarche plus vaste, abordant des enjeux régionaux cruciaux. Djibouti, qui occupe actuellement la Présidence tournante de l’IGAD, se trouve au cœur des débats sur la stabilité de pays voisins tels que la Somalie, le Soudan et le Soudan du Sud. Ainsi, ce sommet ne représente pas seulement une opportunité de renforcer les liens entre deux États alliés, mais aussi une plateforme pour aborder les questions sécuritaires et politiques qui agitent toute la région.


La présence d’une délégation éthiopienne de haut vol, composée notamment du Vice-Président du Parti Prospérité, du Ministre des Finances et d’autres figures clés, souligne l’importance stratégique de cette rencontre. Cette délégation, riche en expertise, témoigne d’une volonté commune d’inscrire ces échanges dans une logique de continuité et d’expansion des collaborations existantes. En multipliant ce type de visites, Djibouti et l’Éthiopie rappellent que la coopération entre voisins ne se résume pas à une simple formalité diplomatique, mais constitue un pilier essentiel pour relever ensemble les défis du développement durable et de la sécurité régionale.



En effet , cet entretien incarne une ambition partagée : dépasser les intérêts nationaux immédiats pour se concentrer sur un projet régional ambitieux. L’alliance stratégique entre Djibouti et l’Éthiopie transcende les enjeux bilatéraux pour s’inscrire dans une dynamique globale où stabilité, développement et sécurité collective sont indissociables. Dans un monde marqué par l’incertitude, cette rencontre offre une lueur d’espoir pour l’avenir des relations interétatiques en Afrique de l’Est, où solidarité et complémentarité restent les clés d’un progrès partagé.


Enfin, cette audience, d’une importance capitale pour les deux nations, révèle une diplomatie en mouvement, résolument tournée vers l’avenir et prête à relever les défis d’un continent en pleine mutation. Elle incarne une vision où le dialogue et la coopération ouvrent la voie à un avenir plus stable et prospère pour tous.

samedi 12 octobre 2024

Quels défis géopolitiques et répercussions pour Djibouti par cette nouvelle alliance tripartite en Afrique de l’Est ?

 Le 10 octobre dernier , un sommet marquant s'est tenu à Asmara, Érythrée, marquant un tournant décisif pour la Corne de l'Afrique. Lors de cette rencontre, les présidents somalien Hassan Cheikh Mohamoud, érythréen Issaias Afeworki et égyptien Abdel Fattah al-Sissi ont donné naissance à une alliance tripartite inédite. Cette union vise à répondre aux défis sécuritaires et économiques qui secouent la région, tout en affirmant leur position stratégique.



Cette alliance est perçue comme une réaction directe aux tensions croissantes, particulièrement vis-à-vis de l'Éthiopie, un acteur clé de la région. Les différends frontaliers et les rivalités régionales exacerbées en Éthiopie ont joué un rôle crucial dans le rapprochement de ces trois pays. Un point de friction notable est le mémorandum d'entente signé entre l'Éthiopie et le Somaliland le 1er janvier 2024. Cet accord prévoit l'accès éthiopien à 19 kilomètres de côtes au port stratégique de Berbera en échange de la reconnaissance officielle du Somaliland comme État indépendant, une entité autoproclamée depuis 1991 mais non reconnue par la communauté internationale, y compris par la Somalie.


Ce projet éthiopien a suscité des inquiétudes, notamment en Somalie, qui considère toujours le Somaliland comme faisant partie de son territoire. L'alliance entre la Somalie, l'Érythrée et l'Égypte vise donc à contrer l'influence croissante de l'Éthiopie dans la région et à renforcer la position de leurs pays respectifs dans les négociations régionales.


Cette nouvelle alliance a des répercussions potentielles pour Djibouti. Elle pourrait modifier l'équilibre des pouvoirs dans la région, entraînant une augmentation des tensions et influençant les intérêts économiques et militaires de Djibouti. En outre, Djibouti pourrait devoir redéfinir ses alliances et partenariats pour s'adapter à cette nouvelle dynamique géopolitique.


Or, l’émergence de cette nouvelle coalition tripartite pourrait peut-être avoir des répercussions sur Djibouti. Stratégiquement situé à l'entrée de la mer Rouge, Djibouti est un acteur incontournable dans la géopolitique régionale, abritant plusieurs bases militaires étrangères et contrôlant un des couloirs maritimes les plus fréquentés du monde. Cependant, cette nouvelle alliance pourrait modifier l'équilibre des pouvoirs dans la Corne de l'Afrique, menaçant de marginaliser Djibouti.


Le renforcement des liens entre la Somalie, l'Érythrée et l'Égypte pourrait aussi inciter Djibouti à réévaluer ses relations diplomatiques avec ces pays. Or , la crainte de voir ses intérêts stratégiques et économiques remis en question, notamment avec l'Érythrée, un voisin avec lequel les relations ont historiquement été tendues, pourrait pousser Djibouti à adopter une posture plus prudente sur la scène internationale.


En outre, Djibouti est plus ou moins  vulnérable à cette nouvelle configuration régionale en raison de son rôle de hub militaire et économique. La présence de bases militaires étrangères, notamment américaines, françaises, chinoises et japonaises, fait de Djibouti un pôle essentiel pour la sécurité internationale. Toutefois, l'alliance tripartite pourrait influencer les futurs déploiements militaires et accords de défense dans la région, modifiant ainsi les équilibres actuels si cette alliance devenait une entité puissante. 


D’un point de vue économique, l'accès privilégié de l'Éthiopie au port de Berbera pourrait concurrencer directement le port de Djibouti, qui assure actuellement la majeure partie des échanges commerciaux de l'Éthiopie. Une telle évolution pourrait avoir des répercussions négatives sur l'économie djiboutienne, en réduisant son monopole sur le transit des marchandises éthiopiennes.


Face à ces changements aléatoires pour le moment , Djibouti pourrait être contraint de réajuster sa politique étrangère et de forger de nouvelles alliances pour maintenir sa position stratégique dans la région. L'une des options pour Djibouti serait de renforcer ses liens avec des acteurs internationaux tels que les États-Unis, la France ou la Chine, qui ont des intérêts militaires et économiques dans le pays. Cependant, le besoin de revoir tout ça ne semble pas être urgent or cette alliance semble être éphémère et sans base solide. 



Enfin , cette alliance semble être une coalition de circonstances et ne fera pas long feu. Bref, elle n’aura pas de répercussions quelconques sur Djibouti à la lumière de tous ces éléments. 

lundi 7 octobre 2024

Une nouvelle dynamique pour la ville de Djibouti grâce au projet Progouv

 La rencontre entre le Maire de Djibouti-ville , M. Saïd Daoud Mohamed, et M. Eric de Guerpel, le nouveau directeur de l'Agence Française de Développement (AFD), marque un tournant important dans le cadre des relations bilatérales entre la municipalité de Djibouti et l'AFD. Ce rendez-vous, qui s’inscrit dans une dynamique de coopération renforcée, a principalement porté sur l’avancement du projet Progouv. Celui-ci, cofinancé par l’AFD, est une initiative clé pour l’amélioration de la gouvernance locale et le développement de la ville de Djibouti. 



En effet, le projet Progouv se veut être une réponse concrète aux nombreux défis auxquels est confrontée la municipalité. Face à une population croissante et à une urbanisation rapide, Djibouti doit impérativement moderniser ses infrastructures, améliorer sa gestion des ressources publiques et renforcer la participation citoyenne. Progouv, en ce sens, incarne une approche novatrice en matière de gouvernance urbaine, en intégrant une vision participative et durable du développement. En ce qui concerne la transparence, la gestion publique et la responsabilisation, cette initiative se révèle être un levier pour instaurer de meilleures pratiques.



Lors de l’audience, M. Saïd Daoud Mohamed a souligné la place centrale de Progouv dans la transformation urbaine de Djibouti. En mettant l’accent sur les défis liés à sa mise en œuvre, notamment la gestion des ressources humaines et financières, il a plaidé pour un soutien renouvelé et élargi de l'AFD. La complexité de la gestion urbaine dans un contexte de modernisation accélérée exige des solutions innovantes et des partenariats solides. M. Mohamed a ainsi souligné que l'AFD, en tant que partenaire technique et financier, doit jouer un rôle crucial dans la réalisation de cet objectif.


M. Eric de Guerpel, nouvellement nommé à la tête de l’AFD à Djibouti, a pour sa part rassuré la municipalité sur la volonté de son institution d'accompagner durablement la ville dans ses projets de développement. Il a réaffirmé l’engagement de l’AFD à soutenir la municipalité non seulement sur le plan financier, mais également en apportant une expertise technique visant à pallier les défis structurels auxquels la ville fait face. Il a également évoqué la nécessité d'une coordination accrue avec les autres acteurs, tant au niveau local qu’international, pour optimiser les impacts du projet Progouv.


Le fait que les deux parties aient convenu de l’élaboration d’un plan d’action clair est une avancée significative. Ce plan devrait non seulement permettre une meilleure gestion des infrastructures, mais aussi renforcer les capacités administratives de la municipalité, en encourageant notamment la formation des cadres locaux et l’utilisation d’outils modernes de gestion. L'objectif ultime est d'instaurer une transparence accrue dans la gestion des affaires publiques, élément crucial pour gagner la confiance des citoyens et attirer de nouveaux partenaires.


La dimension citoyenne de Progouv n'est pas à négliger. L'une des ambitions majeures de ce projet est de redonner aux habitants de Djibouti une place centrale dans le processus décisionnel local. Une gouvernance inclusive, où la voix des citoyens est prise en compte, est essentielle pour réussir la transformation urbaine. En ce sens, la municipalité devra redoubler d’efforts pour sensibiliser la population et la rendre partie prenante de cette évolution.


Sur le plan politique, cette rencontre et l’évolution du projet Progouv illustrent une volonté des autorités locales d’inscrire Djibouti dans une démarche de modernisation et de transparence. Le Maire de Djibouti semble vouloir faire de la bonne gouvernance un pilier de son mandat. Dans un contexte où la gestion des ressources publiques est souvent critiquée, un tel projet pourrait constituer un tournant dans la manière dont les affaires publiques sont conduites à Djibouti.


D’un point de vue social, la transformation urbaine engendrée par Progouv pourrait également améliorer la qualité de vie des citoyens. En renforçant les infrastructures, en optimisant la gestion des services publics et en impliquant davantage la population, la municipalité pourrait non seulement répondre aux besoins immédiats de ses habitants, mais aussi préparer Djibouti à faire face aux défis futurs.


En outre , les perspectives du projet Progouv pour la ville de Djibouti sont prometteuses, tant sur le plan du développement urbain que de la gouvernance locale. En renforçant la coopération entre la municipalité et l’AFD, ce projet ouvre la voie à une gestion plus transparente et efficace des ressources publiques, tout en améliorant les infrastructures nécessaires à l’urbanisation rapide de la ville. Avec un accent mis sur la participation citoyenne, Progouv pourrait également transformer le lien entre les autorités locales et la population, favorisant une gouvernance plus inclusive. Si les défis liés à la mise en œuvre, tels que la coordination entre les acteurs et l’adaptation des outils modernes, sont surmontés, le projet pourrait servir de modèle de développement durable pour les autres villes de la région.


Enfin , le projet Progouv représente bien plus qu’une simple initiative de développement urbain. Il symbolise une ambition plus large de redéfinir les pratiques de gouvernance locale à Djibouti. La coopération renforcée entre la municipalité de Djibouti et l’AFD, comme en témoigne la rencontre entre le Maire et le nouveau directeur de l’AFD, M. Eric de Guerpel, laisse entrevoir un avenir prometteur pour la ville. Toutefois, la réussite de cette entreprise dépendra de la capacité des parties prenantes à maintenir un dialogue constructif et à adapter leur approche aux réalités locales. Si ces conditions sont réunies, Progouv pourrait bien être le catalyseur d'une transformation durable pour Djibouti.

samedi 5 octobre 2024

Décryptage : Visite de travail à Riyad du SG du gouvernement

 


La visite officielle de la délégation djiboutienne à Riyad, dirigée par M. Almis Mohamed Abdillahi, Secrétaire Général du Gouvernement, accompagnée de hauts responsables tels que M. Abdourahman Ali Said, Conseiller du Président, et M. Moustapha Mohamed Ismaël, Directeur Général de l'Agence Nationale des Systèmes d'Information de l'État, marque un tournant stratégique pour Djibouti dans le domaine du digital et de la cybersécurité. Organisée du 30 septembre au 3 octobre 2024, cette mission s'inscrit dans un cadre de coopération bilatérale renforcée entre Djibouti et le Royaume d'Arabie Saoudite, notamment sur des questions cruciales pour l'avenir numérique des deux pays.



L'enjeu principal de cette visite a été d'accroître la coopération dans le domaine de la cybersécurité, un secteur devenu central pour la sécurité nationale et la souveraineté numérique. Dans un contexte mondial où les cybermenaces sont de plus en plus fréquentes et sophistiquées, il est crucial pour Djibouti de renforcer sa capacité à protéger ses infrastructures numériques et ses données sensibles. Les rencontres avec des institutions saoudiennes telles que l'Autorité du Gouvernement Digital et de la Cybersécurité, la Fédération Saoudienne pour la Cybersécurité et la Programmation, ou encore l'Autorité Saoudienne des Données et de l'Intelligence Artificielle (SDAIA), témoignent de la volonté des deux nations d'avancer ensemble dans ce domaine.


Les discussions ont également permis d’explorer des opportunités dans le domaine du développement technologique et de la recherche. En effet, la rencontre avec le Centre du Roi Abdul-Aziz des Sciences et des Technologies et l'Autorité Saoudienne pour la Recherche, le Développement et l’Innovation ouvre la voie à des projets conjoints de recherche appliquée, favorisant l'innovation dans le secteur numérique. Le transfert d'expertise et la formation des talents djiboutiens figurent aussi parmi les priorités, avec l’objectif de créer un écosystème numérique plus résilient.


Un point culminant de cette visite a été la signature d'un accord de coopération entre Djibouti et l'Arabie Saoudite, symbolisant une alliance stratégique dans la lutte contre les cybermenaces et la promotion de la digitalisation. Cet accord, signé par M. Almis Mohamed Abdillahi et M. Majed Ben Mohamed Mazyad, Gouverneur de l’Autorité Saoudienne de la Cybersécurité, marque une nouvelle étape dans les relations entre les deux pays. Il comprend des initiatives communes en matière de recherche et développement, de formation et de partage d'expertise, et a le potentiel de propulser Djibouti sur la scène internationale en tant qu’acteur majeur dans le domaine de la cybersécurité en Afrique.


L’engagement de l'Arabie Saoudite à accompagner Djibouti dans la mise en place d'une infrastructure numérique plus sécurisée témoigne également de l'importance croissante de la cybersécurité dans les relations internationales. En collaborant avec des institutions de renom telles que le Centre National des Systèmes de Ressources Gouvernementales, la délégation djiboutienne a pu échanger sur les meilleures pratiques en matière de gouvernance numérique, notamment autour de la plateforme Etimad, un exemple de gestion innovante des ressources gouvernementales.


En effet, la délégation djiboutienne, avec l'appui de l’Ambassade de Djibouti en Arabie Saoudite, a également pris part au Global Cybersecurity Forum, un événement international rassemblant des décideurs politiques, des experts en cybersécurité et des représentants du secteur privé. Ce forum a permis à Djibouti de s'informer sur les dernières avancées en matière de cybersécurité et d'intelligence artificielle appliquée, et d’envisager des collaborations futures avec des entreprises internationales spécialisées dans ces secteurs.


Ainsi ,les  débats autour de la protection de l'enfance dans le cyberespace, la cyberdiplomatie, et l'application de l'intelligence artificielle à la sécurité ont mis en lumière l'importance de la cybersécurité comme pilier de la stabilité internationale. Pour Djibouti, ce forum a représenté une occasion unique d'élargir ses horizons et d'affirmer son ambition de devenir un pôle d'expertise en cybersécurité dans la région de la Corne de l'Afrique.



Dans cette optique, cette visite marque une étape décisive dans le renforcement des relations bilatérales entre Djibouti et l'Arabie Saoudite, en mettant en avant la cybersécurité et le digital comme des axes de coopération prioritaires. L'avenir s'annonce prometteur, avec des partenariats qui permettront non seulement de sécuriser l’infrastructure numérique de Djibouti, mais aussi de positionner le pays comme un modèle de développement technologique en Afrique.


Enfin , les  perspectives offertes par cet accord de coopération, combinées à l'expérience acquise lors du Global Cybersecurity Forum, montrent que Djibouti est déterminé à moderniser ses structures digitales et à se protéger des cybermenaces croissantes. Grâce à cette visite, Djibouti renforce sa place sur l'échiquier international du numérique et se prépare à relever les défis du futur avec des partenaires solides.

samedi 7 septembre 2024

Djibouti renforce son alliance avec la Chine dans un partenariat stratégique

 


L’entretien entre M. Ilyas Moussa Dawaleh, MEFI et SG du RPP et M. Liu Jianchao, haut responsable de la diplomatie du Parti Communiste Chinois (PCC), s’inscrit dans une dynamique de renforcement des relations stratégiques entre Djibouti et la Chine. Cette rencontre, qui s’est déroulée à Pékin dans le cadre solennel du siège du PCC, marque une étape décisive dans l’approfondissement du dialogue politique et économique entre les deux pays. Elle révèle également une volonté mutuelle de consolider leur partenariat, non seulement en matière économique mais aussi sur les plans politique et géopolitique.




Dans un contexte de coopération stratégique renforcée , le  rapprochement entre Djibouti et la Chine s’inscrit  dans un cadre plus large, celui du Forum sur la Coopération Sino-Africaine (FOCAC), un instrument clé de la diplomatie chinoise en Afrique. Le FOCAC, en tant que plateforme multilatérale, permet à la Chine d’entretenir des liens étroits avec les pays africains, et Djibouti y joue un rôle de plus en plus important. Lors de la récente édition du forum, les présidents Xi Jinping et Ismaïl Omar Guelleh ont élevé leur partenariat au rang de priorité stratégique, jetant ainsi les bases d’un nouvel élan dans les relations bilatérales.



Ce contexte géopolitique explique en partie l’importance de la rencontre entre M. Dawaleh et M. Liu. Loin d’être une simple formalité diplomatique, cet entretien s’est révélé être un moment clé pour aborder des questions délicates, mais également pour définir une feuille de route visant à approfondir la coopération entre les deux pays. Un mémorandum d’entente serait en préparation, marquant une avancée notable dans cette relation bilatérale.




En outre, Djibouti, par sa position géographique stratégique à l’entrée de la mer Rouge et face au détroit de Bab-el-Mandeb, est depuis longtemps un point d’intérêt pour la Chine. En tant que point de passage crucial pour les routes commerciales maritimes reliant l’Asie à l’Europe et au Moyen-Orient, le petit pays de la Corne de l’Afrique représente une pièce maîtresse dans l’initiative chinoise des « Nouvelles Routes de la Soie » (BRI). Ainsi, le partenariat entre Djibouti et la Chine est fondé sur des intérêts stratégiques communs : pour la Chine, Djibouti représente un accès direct aux routes maritimes internationales ; pour Djibouti, la Chine constitue un partenaire de premier plan en matière de financement et d’infrastructures.


Depuis le rapprochement revitalisé, initié par les présidents Guelleh et Xi Jinping plusieurs accords bilatéraux entre Djibouti et la Chine, de nombreux projets d'infrastructures ont vu le jour. Parmi les plus emblématiques figurent le port de Doraleh, la modernisation de la ligne de chemin de fer reliant Djibouti à l’Éthiopie, ainsi que la construction de la première base militaire chinoise à l’étranger, implantée à Djibouti en 2017. Ces projets ont non seulement renforcé la position de Djibouti en tant que plaque tournante logistique, mais ils ont également consolidé son rôle au sein de la stratégie chinoise en Afrique.


Dans cette optique , la rencontre entre M. Ilyas Moussa Dawaleh et M. Liu ne se limite pas aux seules questions économiques. Elle reflète une volonté claire des deux parties de diversifier et d’approfondir leur coopération sur le plan politique. À travers cette rencontre, Djibouti cherche à renforcer sa voix au sein des instances internationales et à jouer un rôle plus influent dans les dynamiques régionales.


En effet , pour la Chine, Djibouti représente un allié clé dans sa quête d’influence en Afrique. Le pays se positionne de plus en plus comme un relais pour les ambitions géopolitiques chinoises sur le continent, notamment en matière de sécurité. La base militaire chinoise à Djibouti illustre ce volet sécuritaire du partenariat, soulignant l’importance de Djibouti dans la stratégie militaire et de défense de la Chine en Afrique. Cette base permet à Pékin d’assurer la protection de ses intérêts économiques, tout en contribuant à des missions internationales de lutte contre la piraterie et le terrorisme dans la région.

Dans une autre mesure , Djibouti en tant que partenaire clé de la Chine aspire à devenir un acteur incontournable de cette nouvelle configuration. Le pays cherche à dépasser son rôle traditionnel de plaque tournante logistique pour s’imposer comme un acteur politique et économique à part entière.


Dans les perspectives des retombées escomptées de la rencontre entre M. Ilyas Moussa Dawaleh et M. Liu Jianchao sont multiples et promettent d'accélérer le développement de Djibouti tout en consolidant sa position stratégique sur l’échiquier régional et international. Sur le plan économique, l’éventuelle signature d’un mémorandum d’entente ouvre la voie à de nouveaux investissements chinois dans les infrastructures, l’énergie et les technologies, secteurs clés pour la diversification de l’économie djiboutienne. Les précédents investissements chinois, notamment dans les ports, les chemins de fer et la zone franche internationale de Djibouti, ont déjà permis au pays de devenir un centre névralgique pour le commerce en Afrique de l’Est. Ce renforcement des liens économiques pourrait attirer davantage de partenaires commerciaux et d’investisseurs internationaux, augmentant ainsi l’attractivité du pays. En parallèle, cette rencontre vient renforcer le dialogue politique entre les deux pays, ce qui pourrait accroître l’influence diplomatique de Djibouti en Afrique et au-delà. Le soutien chinois, notamment dans les forums internationaux comme le Forum sur la Coopération Sino-Africaine (FOCAC), pourrait également permettre à Djibouti de mieux se positionner face aux défis géopolitiques contemporains. 

Par ailleurs, la Chine, en tant que puissance montante, offre à Djibouti l’opportunité de jouer un rôle clé dans la nouvelle architecture de la sécurité en Afrique, notamment à travers la lutte contre le terrorisme et la protection des routes maritimes, contribuant ainsi à la stabilité régionale. Cette rencontre illustre donc un partenariat gagnant-gagnant, où Djibouti pourrait profiter à la fois de l’expertise, des financements et du poids diplomatique de la Chine pour renforcer sa croissance économique, sa stabilité politique et sa position géopolitique.


Enfin, la rencontre entre M. Ilyas Moussa Dawaleh et M. Liu Jianchao symbolise une étape importante dans l’évolution des relations sino-djiboutiennes. Elle témoigne de la volonté de Djibouti de capitaliser sur son partenariat avec la Chine pour accroître son influence régionale. En se positionnant comme un hub stratégique pour Pékin en Afrique, Djibouti espère tirer parti de cette relation pour diversifier son économie, renforcer son attractivité et consolider sa position géopolitique. Pour Djibouti, il s’agit d’une opportunité à saisir avec intelligence, dans un contexte international en pleine mutation dans une communauté de destin partagé au sein du Sud Global . 

Les messages de félicitations affluent de toutes parts pour saluer l’anniversaire de l’Indépendance de #Djibouti

  À l’occasion du 48e anniversaire de l’accession de la République de Djibouti à la souveraineté internationale, les télégrammes de félicita...