L’ouverture de la Conférence internationale sur l’Énergie et ses applications, initiée par l’Université de Djibouti, marque un tournant dans la réflexion sur la transition énergétique dans la région. À l’heure où la dépendance aux énergies fossiles est de plus en plus contestée et où l’urgence climatique impose une réinvention des modèles énergétiques, Djibouti affiche une ambition claire : devenir un acteur de premier plan dans le développement des énergies renouvelables.
Les experts, universitaires et industriels réunis à Ayla Grand Hôtel n’ont pas manqué d’évoquer les défis immenses liés à cette transition, mais aussi les formidables opportunités qu’elle offre. L’électrification durable, la réduction de l’empreinte carbone et l’innovation technologique ne sont plus des chimères mais des nécessités impérieuses. Djibouti, en s’appuyant sur son potentiel solaire, éolien et même marémoteur, se veut un laboratoire d’expérimentation des solutions de demain.
L’engagement affiché par l’EDD et les acteurs privés, notamment à travers les infrastructures modernes et les investissements conséquents, illustre une volonté politique alignée sur la vision présidentielle d’une production énergétique 100 % renouvelable d’ici 2035. Mais la route est encore longue. Développer une autonomie énergétique fondée sur le renouvelable suppose non seulement des investissements massifs, mais aussi une stratégie cohérente qui allie recherche, innovation et pragmatisme industriel.
Les discussions de cette première journée ont rappelé que la transition énergétique ne se résume pas à une simple bascule technologique. C’est un enjeu global qui touche à l’économie, au social et à la souveraineté nationale. La coopération internationale, soulignée par les interventions du recteur de l’Université technique d’Istanbul et des experts turcs, apparaît essentielle pour relever ce défi.
Reste maintenant à transformer ces ambitions en résultats concrets. Le dynamisme affiché lors de cette conférence laisse entrevoir une promesse : celle d’un Djibouti qui, loin de subir les mutations énergétiques mondiales, aspire à en être un acteur influent. À condition que l’élan de ces échanges ne retombe pas dès la fin des travaux et que les engagements prennent le relais des discours.