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mercredi 4 septembre 2024

Chine-Afrique : asymétrie ou partenariat gagnant -gagnant ?

 


À l'occasion de l'ouverture du Forum de coopération Afrique-Chine, il me semble essentiel de clarifier la nature et l'importance de ce partenariat stratégique pour les deux parties. Ces dernières décennies, l'une des évolutions les plus marquantes en Afrique a été l'essor rapide des relations avec la Chine. Celle-ci est aujourd'hui le premier partenaire commercial bilatéral du continent, un statut qu'elle détient depuis 2009, et les investissements directs chinois en Afrique ont également connu une croissance significative. La Chine s'efforce activement de soutenir les pays africains en leur offrant de nouvelles sources de financement pour des projets d'infrastructure, d'exploitation minière et d'énergie. Ces relations bilatérales dynamiques se sont également étendues à d'autres domaines tels que la culture, l'éducation, les infrastructures numériques, l'agriculture et la santé.



Cependant, ces liens étroits sont de plus en plus la cible de critiques et de perceptions erronées, présentant souvent la relation sino-africaine sous un jour injustement négatif. Historiquement, après sa révolution, la Chine a soutenu divers mouvements de libération africains luttant contre la domination coloniale occidentale. Loin de toute pratique néocoloniale, l'engagement de la Chine en Afrique, fondé sur le respect mutuel, la coexistence pacifique et une approche gagnant-gagnant, a largement contribué aux efforts de décolonisation et de développement du continent.


Au fil des années, la Chine a participé à la construction ou à la rénovation de nombreuses infrastructures en Afrique, telles que des barrages, ponts, routes, chemins de fer, aéroports, ports, réseaux de télécommunications, hôpitaux, écoles, centrales électriques, et autres. Cela a favorisé l'intégration du continent, l'amélioration de l'accès à l'énergie, l'augmentation du commerce et de l'industrialisation, et l'élimination des obstacles au développement durable. Dans le domaine de la santé, la Chine a fourni un soutien multifacette, incluant le financement des centres africains de contrôle et de prévention des maladies, l'envoi d'équipes médicales bénévoles, le don d'équipements médicaux et le renforcement des capacités locales, contribuant ainsi à améliorer l'accès aux soins et le bien-être des populations africaines.


De même, l'appui de la Chine à l'éducation et à la formation technique en Afrique, à travers des bourses, des opportunités de formation, et des initiatives comme les Instituts Confucius et les ateliers Luban, a permis de renforcer le capital humain, de valoriser le potentiel des jeunes, et de soutenir l'industrialisation et la modernisation du continent. Le partenariat sino-africain a également abouti à la création de zones de coopération économique et commerciale dans plusieurs pays africains, stimulant le développement d'entreprises, la création d'emplois, et l'attraction de milliards de dollars en investissements.


Les attaques contre la coopération sino-africaine sont souvent condescendantes, niant l'autonomie et la capacité des Africains à définir leurs propres intérêts. Contrairement aux affirmations de certains Occidentaux, les Africains ne sont pas des victimes passives, mais des acteurs rationnels capables de choisir des partenariats qui favorisent leur développement à long terme. Il est également crucial de considérer les perspectives africaines : de nombreuses enquêtes, comme celles d'Afrobarometer, Gallup et Pew, montrent que les Africains ont généralement une opinion positive de l'engagement de la Chine sur le continent, le voyant comme un partenaire de développement précieux.


Alors, pourquoi ces attaques incessantes qualifiant la coopération sino-africaine de néocolonialisme ? Elles sont principalement motivées par l'anxiété et l'insécurité croissantes de certaines puissances face au déclin de leur influence mondiale et à l'ascension de la Chine. En conséquence, les relations positives entre la Chine et l'Afrique, qui ont apporté de nombreux avantages concrets aux deux parties tout en contribuant à un nouvel ordre mondial multipolaire, sont la cible de propagandes malveillantes sous prétexte de préoccupation pour l'Afrique. Malgré ces critiques politisées, la vérité demeure que le partenariat sino-africain a généré une série de bénéfices mutuels.


Malgré le flot de critiques, il est essentiel de reconnaître que le partenariat entre la Chine et l'Afrique est ancré dans des bases solides de respect mutuel et de bénéfices partagés. Ce partenariat ne se limite pas seulement à des échanges économiques, mais s'étend à des domaines vitaux comme la formation des ressources humaines, la santé publique, et l'accès aux technologies de pointe. L’essor de cette coopération a permis à de nombreux pays africains de réaliser des avancées significatives en matière d'infrastructures, d’éducation, et de développement durable.


Il est aussi important de souligner que la coopération sino-africaine repose sur une approche pragmatique qui prend en compte les besoins spécifiques des pays africains, tout en respectant leur souveraineté. Contrairement aux relations de dépendance qui ont souvent marqué l'histoire coloniale, ce partenariat se distingue par une approche de co-développement où les deux parties œuvrent ensemble pour atteindre des objectifs communs. La Chine ne se contente pas d'investir ; elle s'associe aux pays africains pour construire une infrastructure physique et humaine qui leur permettra de s'affranchir de la dépendance et de tracer leur propre chemin vers le développement.


En réponse aux critiques, il est impératif de rappeler que les Africains, en tant qu'acteurs souverains et autonomes, sont pleinement capables de définir et de défendre leurs intérêts. Les gouvernements africains, ainsi que la société civile, participent activement à la conception et à la mise en œuvre des projets qui leur sont proposés par la Chine. Ces projets sont souvent le résultat de consultations approfondies, d'études d'impact, et de négociations, garantissant qu'ils répondent aux besoins réels des populations locales.


Par ailleurs, l’opinion publique africaine, souvent ignorée dans les débats internationaux, exprime un soutien significatif à l’engagement de la Chine en Afrique. Ce soutien se base sur des résultats concrets observés sur le terrain, tels que l'amélioration des infrastructures, l’accès élargi à l’éducation, et l’augmentation des opportunités économiques pour les jeunes. Ce sont ces résultats tangibles qui constituent la véritable mesure de la réussite de la coopération sino-africaine.


Face à ces réalités, les accusations de néocolonialisme apparaissent de plus en plus comme des tentatives désespérées de maintenir une influence déclinante sur le continent africain. Ces critiques semblent souvent plus motivées par une volonté de limiter l'influence croissante de la Chine que par une réelle préoccupation pour le bien-être des Africains. En réalité, ce qui est perçu comme une menace par certaines puissances, c’est l’émergence d’une Afrique capable de choisir ses partenaires, de diversifier ses alliances, et de jouer un rôle plus actif sur la scène internationale.


Enfin, il est essentiel de reconnaître que le partenariat entre la Chine et l'Afrique, loin d'être un simple outil d'influence géopolitique, est une relation dynamique et évolutive fondée sur des intérêts mutuels et une vision partagée du développement. Ce partenariat offre à l'Afrique des opportunités uniques pour accélérer son développement, renforcer ses capacités et améliorer le bien-être de ses populations. Plutôt que de céder aux critiques infondées, il est crucial de poursuivre et d'approfondir cette coopération dans l'intérêt des deux parties, tout en restant vigilant pour s'assurer que les bénéfices de ce partenariat continuent à être équitablement partagés.

jeudi 13 juin 2024

INSALUBRITÉ URBAINE, RÉVÉLATEUR DE NOTRE MODE DE VIE ?

 


Lorsque vous pénétrez dans le domicile de quelqu’un et que vous trouvez sa maison sale, quelle serait votre première impression ? Probablement pas des plus flatteuses. Cette personne perdra immédiatement en considération à vos yeux, et peut-être même davantage. Ce sentiment de dégoût, c'est exactement ce qu’un étranger ressentirait en voyant nos rues et nos quartiers, envahis par les immondices.



Des ordures à chaque coin de rue, des flaques d’eau boueuses et malodorantes, des bouteilles en plastique, des cartons, des détritus de khat : voilà le spectacle désolant de nos espaces publics. Les cailloux et le sol poussiéreux sont devenus invisibles sous l’amoncellement des déchets, résultat de notre incivisme combiné à l’insuffisance des services publics.


Comment espérer atteindre un développement durable si nous sommes incapables de maintenir la propreté de notre environnement immédiat ? Si un peuple  baisse les bras face à l’insalubrité, comment peuvent-ils aspirer à quelque chose de plus grand ? Le contraste est saisissant lorsque nous voyageons à l’étranger et découvrons des espaces publics impeccables, alors que chez nous, nous vivons gaiement dans les ordures.


Imaginez Djibouti ville concourant pour le classement des villes où il fait bon vivre. Nous serions la risée du monde. Nos plages sont mortes depuis longtemps à cause de l’eutrophisation, le littoral est pollué, et les aires marines sont malmenées . La banlieue de la capitale est envahie par les sachets plastiques qui ornent même les arbres, transformant le paysage en une grotesque caricature de sapin de Noël.


Dans les quartiers populaires, le spectacle est tout aussi désolant. Les écoles, les mosquées, les centres de développement communautaire et les dispensaires sont traités comme des dépotoirs. Ces lieux, où nos enfants apprennent, où nous prions, où nous nous soignons, sont devenus des symboles de notre désinvolture face à la propreté. Il est temps de nous poser des questions sur notre avenir et celui de notre ville.


Peut-on un jour espérer vivre dans une ville propre ? Oui, mais pour cela, il faut commencer par réformer notre système de gestion urbaine. Le système hérité de l’époque coloniale, qui fonctionnait jusque dans les années 70, n’est plus adapté à une ville devenue plus grande et plus peuplée. Il est impératif de dresser un diagnostic de et réfléchir à un nouveau système de gestion adapté à la Djibouti ville actuelle. Un colloque, des assises, peu importe le format de réflexion, 

Ne nous contentons pas de constater l’insalubrité. Agissons pour que nos rues, nos quartiers, nos espaces publics, deviennent le reflet de notre fierté et de notre aspiration à un meilleur avenir. Djibouti mérite de briller, et cela commence par un engagement collectif pour la propreté et la gestion efficace de notre environnement.

Sur ce , il faut sauver Djibouti ville des nomades citadinisés que nous sommes.

mardi 4 juin 2024

13ème session du Forum Chine-Afrique des Think-Tanks: le consensus de Dar es Salaam répond aux aspirations légitimes du Sud

 Depuis la création du Forum sur la Coopération Sino-africaine (FSCSA) à Beijing en 2000, les échanges entre la Chine et les pays Africains se sont intensifiées dans tous les domaines pour le bonheur de tous. Ces échanges figurent désormais, au titre des institutions de coopération qui font référence dans les relations internationales. Fondé à Hangzhou, en Chine, en 2011 à l’initiative de l’Université Normale de Zhejiang, le Forum Chine Afrique des Think-Tanks (FCATT) constitue aujourd’hui un évènement majeur dans les relations Sud-Sud, occupant une place de choix au ceur de la grande famille du Forum sur la Coopération Sino-africaine. La 13èmeSession qui vient de se tenir en terre  Africaine de Tanzanie a apporté si besoin était, la preuve que cette conférence Chine-Afrique des Groupes de réflexion joue un rôle crucial dans le dialogue des peuples, les échanges entre intellectuels, le partage d’idées et la promotion de la coopération pragmatique. Elle se révèle aussi comme la plate-forme idoine permettant aux universitaires, décideurs politiques, hommes des medias et experts de Chine et d’Afrique d’échanger sur des questions importantes, d’explorer des voies et moyens de coopération aux bénéfices de tous. Le FCATT contribue sans nul doute à jeter la lumière sur des processus décisionnels en apportant son expertise multiforme aux décideurs en Chine et en Afrique. A cet égard il apporte une contribution remarquable à la consolidation et à la promotion des excellentes relations existant entre les pays Africains et la Chine, au renforcement des échanges dans tous les domains; diplomatique, économique, culturel et social pour une meilleure compréhension mutuelle. Après treize (13) ans d’existance et de pratique le Forum est devenu un exemple de facteur de rapprochement des « peuples » jouant un rôle d’appui aux initiatives des gouvernements de la Chine et des pays africains.



La 13ème Session qui s’est tenue sur le thème: “Pratique Chine-Afrique: Construire une Communauté de Destin” a eu à traiter quatre (4) sous-forums  portant  sur; “Propositions Chine-Afrique: Naviguer dans un monde en mutation”, “Chine – Afrique: établir conjointement un modèle de coopération moderne pour le developpement”, “ Faire progresser l’amitié et la coopération: renforcer les relations sino-africaines”, “ Travailler ensemble: faire progresser « Une initiative et deux plans »

Pour saisir le fondement de l’adoption par la Session du document portant « Consensus de Dar Es Salaam », il faut tout d’abord avoir à l’esprit la situation qui prévaut dans le monde, une situation complexe qui a interpellé le FCATT. En effet, le monde est confronté à de nombreux défis à des tensions multiformes. Dans cet environnement difficile, les peuples nourrissent des espoirs de paix et de développement. Il était important pour les Groupes de réflexion de puiser dans les sagesses  africaine et chinoise, de parvenir à un large consensus dans le domaine de la connaissance et des idées, car la société humaine a besoin d’une plus grande dépendance mutuelle pour partager le bonheur et le malheur. Membres importants du Sud global, l’Afrique et la Chine portent toutes les deux la mission historique de développement et de renouveau au profit de leurs populations. Ensemble, ils devraient participer activement aux systèmes de gouvernance mondiale, encourager les pays à progresser vers la modernisation et construire une Communauté de Destin pour l’Humanité.

Structuré en huit (8) points, le « Consensus de Dar Es Salaam » est axé sur l’approfondissement de la coopération mondiale au développement basée sur les principes de respect mutuel, de solidarité, de coopération gagnant-gagnant, d’ouverture et de prospérité commune. Le Forum a appelé à des actions pour réparer les injustices subies par les pays africains dans les relations  mondiales, à la promotion et à la construction d’un monde multipolaire égalitaire et ordonné pour faciliter le développement commun et préconiser une plus grande démocratie dans les relations internationales. Les Groupes de réflexion Afrique-Chine respectent et défendent la souveraineté nationale, l’intégrité territoriale et le droit au développement de chaque pays, les valeurs communes de paix, de développement, d’équité, de justice, de démocratie et de liberté pour toute l’humanité et mettent en œuvre l’Initiative de développement mondial. Ils appellent à promouvoir une mondialisation économique universellement bénéfique et inclusive afin de partager les dividendes du développement et s’engagent à renforcer la gouvernance économique mondiale, à éliminer les barrières commerciales et économiques et à établir une chaîne d’approvisionnement mondiale plus résiliente, inclusive, fluide et efficace. Les pays d’Afrique et d’ailleurs pourraient tirer parti de leurs avantages comparatifs, faire progresser l’industrialisation et la modernisation de l’agriculture, améliorer la division internationale du travail et apporter des contributions positives à la promotion de la circulation économique mondiale, de la croissance économique mondiale et du bien-être de tous les peuples.

Dans le cadre de l’Agenda 2030 des Nations Unies pour le développement durable, de l’Agenda 2063 de l’Union Africaine, de l’Initiative la Ceinture et la Route (ICR) et d’autres, les Groupes de réflexion préconisent le renforcement de la connectivité des infrastructures et la libre circulation des facteurs de production en fonction des besoins de chaque pays et des plans nationaux. Les préoccupations légitimes de sécurité de tous les pays, doivent être  valorisées, les conflits doivent être résolus par le dialogue et la consultation, afin d’éviter les guerres, les conflits, le terrorisme, les maladies ou le « piège » de la pan-sécurisation qui entrave le développement. Véritable document de politique stratégique, le Consensus entre les Groupes de réflexion d’Afrique et de Chine est le fruit d’une réflexion profonde et murie, d’une collaboration étroite, d’un travail accompli en symbiose de plus de cents (100) experts de plus de 40 pays d’Afrique et la Chine.

« Le consensus de Dar Es Salaam » tire son essence du fin fond des aspirations légitimes des peuples du Sud, à vivre une vie meilleure. Il est la quintessence des idées et des engagements, des recommandations en faveur d’une meilleure coopération internationale et de la construction d’une Communauté de Destin pour l’Humanité. Le Consensus de Dar Es Salaam est venu au moment opportun pour renforcer la coopération mondiale en matière de développement, en faisant entendre la voix des sans voix, la voix des pays du Sud. Ces idées et recommandations reflètent la vision et la sagesse des mondes universitaires d’Afrique et de Chine et méritent une attention particulière de toute la Communauté internationale.

Jusqu’ici les consensus enregistrés dans l’histoire des relations internationales venaient du Nord et s’imposaient au Sud.  Le « Consensus de Dar es Salaam » vient du Sud et ouvre au monde la voie de la concorde, de la paix, du développement partagé. Telle est la vision des pays du Sud afin de servir de guide pour renforcer la coopération pragmatique Sud-Sud, mais aussi, la coopération internationale. Depuis Dars Es Salaam la Communauté Internationale est invitée à entendre la voix de haute portée que véhicule l’esprit du consensus entre les Groupes de Réflexion d’ Afrique et de Chine.

 

Prof. Yoro DIALLO

Chercheur Principal / Directeur Exécutif du Centre d’Etudes Francophones

Directeur du Musée Africain

Institute of African Studies, Zhejiang Normal University, CHINA

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