Ces derniers jours, un vent de changement souffle sur les réseaux sociaux de Djibouti. Sous le hashtag « Pour un Djibouti sans corruption », de jeunes influenceurs ont pris d'assaut les plateformes numériques telles que Snapchat, Facebook, Instagram, X, LinkedIn et TikTok. Les messages, porteurs d'un espoir nouveau, ont rapidement enflammé la toile. Alors que certains se sont précipités pour soutenir cette initiative audacieuse, d'autres sont restés perplexes, se demandant ce qui se cachait derrière cette vague soudaine d'engagement.
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Mme Badria Zakaria Cheikh Ibrahim, Présidente de la Commission Nationale Indépendante pour la Prévention contre la Corruption |
Ce mouvement, fruit d'une campagne de sensibilisation lancée par la Commission Nationale Indépendante pour la Prévention contre la Corruption (CNIPLC), a pour objectif de secouer les consciences et d’impliquer activement les jeunes dans la lutte contre ce fléau. Mais que représente réellement cette initiative et pourquoi la jeunesse djiboutienne est-elle au centre de ce combat ?
La présidente de la CNIPLC, Mme Badria Zakaria Cheikh Ibrahim, a indiqué dans une interview accordée au journal la Nation que Pour elle, cette campagne est avant tout « un appel du cœur ». Qu’elle souhaite voir émerger une communauté où chaque citoyen se reconnaît et se mobilise pour promouvoir l’intégrité. L’approche est claire : aller au-delà des simples discours institutionnels pour toucher directement la jeunesse, cette génération capable de transformer Djibouti.
En effet , la CNIPLC a fait le choix stratégique de financer elle-même cette campagne, marquant ainsi sa détermination à agir. « Il est temps que les jeunes réfléchissent à ce que signifie réellement l’intégrité et qu’ils prennent conscience de leur rôle dans cette lutte », insiste Mme Badria Zakaria. En offrant un espace de discussion, de témoignages et d’expression via les réseaux sociaux, la commission souhaite stimuler la réflexion, l’engagement, mais aussi la connexion avec les décideurs. L’objectif ultime est de construire un Djibouti plus juste, où les idéaux de cette nouvelle génération résonneront dans les choix politiques futurs.
Au cœur de cette initiative, une nouvelle plateforme numérique de sensibilisation contre la corruption a été mise en place. Conçue pour être interactive, elle publie chaque semaine des vidéos réalisées par des influenceurs djiboutiens, abordant des sujets variés liés à la corruption, notamment dans l’éducation, la santé et le développement économique. Les citoyens peuvent interagir en votant et en commentant ces vidéos, et chaque semaine, une vidéo gagnante est désignée sur la base du nombre de vues et de likes. Afin de garantir la transparence, le processus est supervisé par un huissier de justice. Le créateur de la vidéo gagnante a ensuite l’occasion de pousser la réflexion plus loin à travers des micros-trottoirs, enrichissant ainsi la sensibilisation.
Ainsi, cette plateforme ambitionne de créer une communauté active et engagée. Mais pourquoi avoir choisi la jeunesse comme fer de lance ? « Parce qu’ils sont l’avenir de notre pays », affirme la présidente de la CNIPLC. « Ils possèdent l’énergie, la créativité et le désir de changement nécessaires pour construire un Djibouti meilleur. » Mme Badria Zakaria rappelle que cette génération est la plus vulnérable face à la corruption, mais aussi la plus réceptive aux valeurs d’intégrité et de justice. En leur donnant les outils pour comprendre les mécanismes de la corruption et y faire face, la CNIPLC s’assure que les jeunes deviennent des acteurs actifs du changement.
Or, le combat contre la corruption ne peut se mener qu’avec la participation de tous. Le secteur public, le privé, les organisations de la société civile, les médias, mais surtout, la jeunesse, doivent s’unir pour éradiquer ce fléau. « La jeunesse est l’âme de notre nation, et c’est elle qui doit être au cœur de ce mouvement », souligne-t-elle.
En outre , l’initiative de la CNIPLC ne s’arrête pas là. Les retours des jeunes sont collectés pour formuler des recommandations concrètes. Celles-ci seront soumises au plus haut niveau afin d’influencer les politiques publiques en matière de prévention et de lutte contre la corruption. Le but est de bâtir une société djiboutienne où les valeurs de transparence et d’intégrité deviennent fondamentales et partagées par tous.
Par ailleurs, les retombées de cette campagne de sensibilisation contre la corruption pourraient être multiples et transformateurs pour Djibouti. En mobilisant la jeunesse, elle pourrait instaurer un changement durable dans les mentalités, en rendant la lutte contre la corruption non seulement une priorité nationale, mais un véritable mouvement citoyen. À court terme, la campagne peut renforcer la conscience collective sur les effets néfastes de la corruption, tandis qu’à long terme, elle pourrait inspirer des réformes institutionnelles et des politiques publiques axées sur la transparence et l’intégrité. En outre, en impliquant activement les jeunes à travers les réseaux sociaux et les initiatives participatives, cette campagne pourrait également donner naissance à une nouvelle génération de leaders, plus engagés et plus soucieux de l’éthique dans leurs actions, tout en stimulant un climat de confiance entre la société civile et les institutions publiques.
Enfin , ce mouvement, ancré dans une vision d’un Djibouti sans corruption, pourrait bien redéfinir les contours de la lutte contre ce fléau. Si l'engagement continue à se renforcer, cette initiative portée par la jeunesse pourrait marquer un tournant historique pour le pays, ouvrant la voie à une nouvelle ère de transparence et d’espoir.
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