Édito
Dans les ballets subtils des relations internationales, certaines rencontres ont une portée qui va bien au-delà des simples formalités. Ce mercredi, le Palais de la République a été le cadre d’un de ces moments où la diplomatie rencontre la realpolitik.
D’un côté, il y a eu la visite éclair du président somalien Hassan Cheikh Mahamoud, venu discuter avec son homologue djiboutien de la stabilité et de la reconstruction de son pays. De l’autre, la politique étrangère de Djibouti a pris un nouveau tournant avec la nomination officielle du nouveau ministre des Affaires étrangères, Abdoulkader Houssein Omar. Deux événements distincts, mais qui, pris ensemble, dessinent la place unique qu’occupe Djibouti dans la région.
Depuis plus de vingt ans, Djibouti est un point d’ancrage pour une Somalie en quête de stabilité. À chaque crise, Mogadiscio se tourne vers Ismaïl Omar Guelleh ; non pas pour des gestes symboliques, mais pour un soutien concret, à la fois politique, fraternel économique et sécuritaire. Les discussions de ce mercredi s’inscrivent dans cette tradition, confirmant une fois encore que Djibouti reste l’allié naturel et le garant de la stabilité somalienne.
Mais cette rencontre va au-delà de la seule Somalie. Elle illustre le rôle plus large que joue Djibouti dans la région. À la tête de l’IGAD, S.E Ismaïl Omar Guelleh travaille discrètement, comme le font souvent les artisans de la paix, pour maintenir un équilibre fragile dans une zone marquée par des tensions récurrentes. Sa priorité ? Éviter les fractures durables et favoriser l’intégration régionale.
C’est dans cette logique que le président Guelleh a plus tôt dans la matinée , rappelé les grandes orientations de sa politique étrangère en donnant ses instructions au nouveau ministre. Le message est clair : renforcer l’influence de Djibouti dans son environnement proche et élargir ses alliances, sans jamais perdre de vue la paix et le développement.
La prise de fonction d’Abdoulkader Houssein Omar arrive à un moment crucial. Alors que les équilibres géopolitiques de la région évoluent sous l’effet de nouvelles dynamiques économiques et sécuritaires, Djibouti doit affirmer son rôle de médiateur et de pivot stratégique. Cela suppose une diplomatie agile, capable de dialoguer avec tous, mais aussi une vision économique ambitieuse, à l’heure où l’intégration africaine devient une nécessité plus qu’un simple idéal.
En recevant son homologue somalien et en traçant les lignes de sa politique étrangère, le président Guelleh a envoyé un message clair : Djibouti garde la main dans la région, fidèle à sa doctrine de stabilité et de coopération. Une constance rare, et précieuse, en ces temps d’incertitudes.
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