Le président de l’Assemblée nationale, M. Dileita Mohamed Dileita, et le secrétaire général du gouvernement, M. Almis Mohamed Abdillahi, ont conjointement présidé hier matin la cérémonie inaugurale d’un atelier sur la modernisation du droit à l’ère de l’intelligence artificielle, tenu à l’Assemblée nationale. Cet événement a rassemblé experts juridiques, ingénieurs, universitaires et parlementaires autour d’un débat crucial sur l’avenir du système juridique national.
Dans son allocution, M. Dileita Mohamed Dileita a plaidé pour un cadre législatif moderne, accessible et adapté aux défis contemporains. Il a salué les avancées du Secrétariat général du gouvernement, notamment l’amélioration de la plateforme e-JO, facilitant l’accès aux normes juridiques. « Je salue les efforts significatifs pour moderniser le cadre juridique et rendre le droit plus compréhensible pour tous « , a-t-il déclaré.
Insistant sur la qualité des lois, il a rappelé que des textes clairs et cohérents sont essentiels pour garantir transparence et légitimité. « L’amélioration de la qualité des lois est une pierre angulaire d’un système juridique juste », a-t-il souligné, appelant à un langage simple et précis.
Face à la révolution de l’IA, M. Dileita a souligné la nécessité d’un droit évolutif, capable de répondre aux enjeux éthiques et techniques. « Le droit doit être un outil vivant, sans perdre ses principes fondamentaux », a-t-il affirmé, exhortant les législateurs à définir un cadre juridique clair pour l’IA.
M. Almis Mohamed Abdillahi a, quant à lui, insisté sur l’urgence d’adapter le droit aux mutations numériques. « À l’ère du numérique, nous devons accélérer la modernisation », a-t-il martelé, saluant la plateforme e-JO, « symbole de notre engagement pour la transformation numérique et la valorisation des talents nationaux ».
Lancée en octobre 2023, la plateforme e-JO a permis la numérisation de l’ensemble des textes normatifs depuis 1900. « Cette prouesse est le fruit de l’engagement du président Ismaïl Omar Guelleh pour la préservation de notre patrimoine », a rappelé M. Almis.
Avec plus de 1 000 connexions quotidiennes, la plateforme intègre désormais un chatbot juridique développé localement, offrant une assistance interactive aux citoyens. D’autres outils sont en cours de développement, comme le portail de la commande publique, attendu d’ici fin 2024.
L’atelier a aussi alerté sur les besoins en données pour l’IA, nécessitant une digitalisation accrue de l’administration. Si des institutions comme la Présidence ou la CNSS sont déjà avancées, d’autres, comme l’Assemblée nationale, rejoignent progressivement la dynamique.
« Il faut comprendre les implications de l’IA pour tous les secteurs », a insisté M. Almis, appelant à une synergie entre juristes, techniciens et parlementaires.
Enfin, les échanges ont permis aux participants de dégager des pistes concrètes pour bâtir un droit plus juste, plus accessible et plus efficace. « En collaborant, nous pouvons construire un cadre juridique à la hauteur des défis de demain », a conclu M. Dileita, affirmant ainsi l’engagement de Djibouti dans l’ère du droit numérisé.
Le mot de la fin, lucide et porteur de sens, est revenu à Almis Mohamed Abdillahi : « Une société sans archives est une société sans mémoire. » À l’ère de l’intelligence artificielle, l’avenir du droit commence peut-être… par un devoir de mémoire numérique.
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