mercredi 28 mai 2025

Présidence de la BAD : entre rivalités régionales et visions de développement

 La 59e Assemblée annuelle du Groupe de la Banque africaine de développement (BAD), qui s’ouvre ce jeudi 29 mai 2025 à Abidjan, sera marquée par un scrutin historique : l’élection du successeur du président sortant, Akinwumi Adesina. Cinq candidats, issus de différentes régions d’Afrique, brigueront ce poste stratégique, dans un contexte de tensions financières et de recomposition des alliances géopolitiques.  

Un vote aux enjeux multiples


Fondée en 1964, la BAD, dont le siège est à Abidjan, joue un rôle central dans le financement du développement en Afrique. Avec un capital souscrit de 318 milliards de dollars, l’institution doit aujourd’hui faire face à un double défi : la baisse des financements extérieurs, en particulier la réduction de 555 millions de dollars proposée par les États-Unis, et la nécessité de renforcer l’autonomie financière du continent.  


« Le prochain président devra non seulement convaincre Washington de revoir sa position, mais aussi attirer de nouveaux bailleurs comme la Chine, l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis, tout en mobilisant davantage les États africains », explique un analyste financier basé à Abidjan.  



Cinq profils pour une Afrique en mutation


Les cinq candidats en lice reflètent la diversité des approches pour relever ces défis :  

1. Amadou Hott (Sénégal) : 

Ancien vice-président de la BAD et ex-ministre de l’Économie, il mise sur la mobilisation des recettes intérieures et l’accélération des partenariats public-privé.  

2. Samuel Munzele Maimbo (Zambie) : 

Vice-président de la Banque mondiale, il défend une harmonisation des politiques de développement et une simplification réglementaire pour stimuler le commerce intra-africain.  

3. Sidi Ould Tah (Mauritanie) : 

Ex-président de la BADEA, il plaide pour une souveraineté économique accrue et des infrastructures résilientes face au changement climatique.  

4. Abbas Mahamat Tolli (Tchad) :

Ancien gouverneur de la BEAC, il propose une meilleure gouvernance financière et le développement de la finance digitale.  

5. Swazi Bajabulile Tshabalala (Afrique du Sud) : 

Seule femme candidate et ex-vice-présidente de la BAD, elle prône une restructuration interne pour mieux cibler les infrastructures clés.  


Le calendrier électoral, lancé en juillet 2024, a abouti à la validation des candidatures par le Comité de pilotage en février 2025. Le scrutin se déroulera en deux phases : un premier tour réservé aux 54 États africains, suivi, si nécessaire, d’un second tour incluant les 81 membres de la BAD, dont les partenaires non africains.  


Quel que soit le vainqueur, sa mission sera claire : garantir la stabilité financière de la BAD tout en accélérant les projets d’intégration régionale, d’énergie verte et d’adaptation climatique. Dans un monde marqué par des tensions géoéconomiques croissantes, cette élection pourrait redéfinir le rôle de l’institution comme pilote du développement durable en Afrique.  


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