mercredi 25 juin 2025

Rencontre sino-djiboutienne à Beijing , vers un partenariat stratégique renforcé

 En marge de la 10e Assemblée annuelle de la Banque asiatique d’investissement dans les infrastructures (AIIB) à Beijing, le Ministre de l’Économie, des Finances et de l’Industrie, M. Ilyas Moussa Dawaleh, a tenu une rencontre bilatérale de haut niveau avec son homologue chinois, M. Lan Fo’an. Une entrevue qui s’inscrit dans une dynamique de coopération renforcée entre deux partenaires unis par une vision commune du développement durable et de la stabilité régionale.



L’investissement au cœur du dialogue


Dans un climat empreint de cordialité et de respect mutuel, les deux responsables ont échangé sur les grands axes de coopération économique, avec une attention particulière portée aux investissements stratégiques à forte valeur ajoutée. Dès les premiers échanges, la volonté commune de faire progresser une relation bilatérale déjà dense s’est affirmée, guidée par le souci d’aligner les priorités économiques sur les réalités contemporaines et les ambitions partagées.


Les discussions ont notamment mis en lumière l’importance cruciale de l’investissement productif, créateur d’emplois et porteur de transformation économique. Le ministre djiboutien a plaidé pour une intensification des investissements chinois à Djibouti, en particulier dans des secteurs structurants tels que les infrastructures portuaires, l’énergie et les télécommunications.

« Djibouti se veut une plateforme de croissance, mais surtout un partenaire fiable et prévisible dans un environnement géoéconomique en mutation », a souligné M. Ilyas Moussa Dawaleh. À ses côtés, M. Lan Fo’an a salué les efforts de Djibouti pour maintenir un climat des affaires attractif et a réitéré l’intérêt de la Chine à accompagner les projets qui renforcent l’intégration économique régionale.


Loin de se limiter aux questions économiques, l’entretien a également permis aux deux ministres d’aborder les enjeux géopolitiques actuels, marqués par des tensions internationales et la montée des incertitudes multilatérales. Dans ce contexte, les deux parties ont convenu de l’urgence de renforcer la coopération stratégique et de promouvoir une gouvernance mondiale plus inclusive.

Les ministres ont souligné leur attachement au multilatéralisme, insistant sur la nécessité de solutions coordonnées face aux défis transnationaux, qu’il s’agisse du changement climatique, des crises sécuritaires ou de l’instabilité économique.


Une coopération tripartite avec l’AIIB


La rencontre a aussi donné lieu à une réflexion approfondie sur le rôle catalyseur de l’AIIB dans le financement des infrastructures durables. Les deux ministres ont évoqué la nécessité de renforcer le partenariat entre Djibouti et la Banque, dans une logique de cofinancement des projets structurants.


Plusieurs pistes ont été évoquées : modernisation des installations portuaires, interconnexions énergétiques régionales, renforcement des capacités numériques. Pour M. Dawaleh, ces projets constituent autant de leviers pour stimuler la compétitivité du pays et diversifier ses moteurs de croissance.


La Chine, membre fondateur et acteur central de l’AIIB, a réaffirmé son soutien à Djibouti dans ses efforts pour mobiliser des ressources à long terme, soutenues par des mécanismes de gouvernance rigoureux et des résultats mesurables sur le terrain.


Au terme de cette entrevue jugée « fructueuse et orientée vers l’action », les deux parties ont exprimé leur entière satisfaction quant à la qualité du dialogue et à la convergence des perspectives. Au-delà des annonces, cette rencontre symbolise une relation fondée sur la confiance, la réciprocité et la vision stratégique à long terme.



Dans un monde en recomposition, où les partenariats doivent être à la fois flexibles et résilients, Djibouti et la Chine confirment ainsi leur volonté de bâtir ensemble des ponts durables entre l’Afrique et l’Asie.



mardi 24 juin 2025

Marche en hommage aux martyrs, dans un esprit d’unité et de recueillement national.



 En prélude des célébrations du 48e anniversaire de l'indépendance, le Secrétariat d'État aux Sports a organisé ce mardi une marche solennelle en hommage aux martyrs de la lutte pour la souveraineté nationale. Une manifestation chargée d'émotion et de patriotisme, rassemblant plusieurs centaines de citoyens unis par le devoir de mémoire.



Sous le soleil de l'après-midi, la procession a commencé devant l'Institut français de Djibouti, derrière les anciennes salines du théâtre, pour se terminer à l'esplanade du Palais du Peuple. Ce parcours symbolique a illustré, à chaque pas, la longue marche du peuple djiboutien vers la liberté. En tête du cortège, des personnalités institutionnelles et militaires ont donné le ton d'une cérémonie emplie de gravité et de respect.


Parmi les hauts dirigeants présents figuraient notamment Son Excellence Hassan Mohamed Kamil, Secrétaire d'État aux Sports, le maire de Djibouti, M. Saïd Daoud Ali, le préfet de la capitale, M. Abdi Sikiyeh Kayad, le colonel Waiss Omar Bogoreh, commandant de la Garde-côtes, ainsi que l'ancien ministre de la Jeunesse et de la Culture, S.E Omar Chirdon Abass. La présence notable de Mme Khadiga Ibrahim Idriss, Secrétaire générale du Secrétariat d'État, accompagnée de cadres de son institution, a souligné l'implication totale de l'administration sportive dans cet hommage national.


À l'arrivée sur l'esplanade du Palais du Peuple, lieu emblématique des rassemblements patriotiques, les discours se sont succédé, portés par une émotion collective et l'appel à la transmission. Dans une adresse passionnée, le Secrétaire d'État aux Sports a rappelé la profondeur de cette marche :

« Rendre hommage aux martyrs, ce n'est pas seulement se souvenir ; c'est poursuivre leur lutte pour une République forte, inclusive et solidaire. C'est rappeler à notre jeunesse que notre liberté a été conquise, et non offerte. Et qu'elle se défend chaque jour par l'unité et l'engagement. »


La population, majoritairement jeune, a répondu massivement à l'appel. Vêtus aux couleurs nationales, drapeaux flottants et pancartes à la mémoire des héros, les marcheurs ont transformé les rues de la capitale en un fleuve humain, uni par une même émotion : la reconnaissance envers ceux qui ont donné leur vie pour la patrie.


Un des moments les plus émouvants de cette cérémonie est survenu avec la présence des descendants de Mahamoud Harbi. Figure emblématique du nationalisme djiboutien, son nom représente le rêve d'une nation souveraine et fière. Voir ses petits-enfants marcher en tête du cortège a suscité un silence chargé d'histoire, semblable à un passage de témoin entre générations. Le maire de la ville, dans une courte allocution, a salué la symbolique de cette initiative :

« Cette marche est celle du peuple. Elle traverse notre mémoire collective et réaffirme que Djibouti ne peut progresser sans se rappeler d'où elle vient. »


Autour des officiels, de nombreux représentants d'associations sportives, culturelles, de fédérations et d'ONG ont également marché aux côtés des jeunes et des forces de sécurité. En uniforme ou en civil, tous unis dans un élan de fraternité républicaine, ils ont offert une image rare et précieuse d'unité nationale.


Le dispositif de sécurité, assuré rigoureusement par la Police nationale, la Gendarmerie, la Garde-côtes et la Force Armée Djiboutienne, a permis le bon déroulement de l'événement. Dans une note officielle, le Secrétariat d'État aux Sports a exprimé sa « profonde gratitude » envers ces corps pour leur engagement en faveur de la paix civile et du bon ordre républicain.


Au-delà du geste symbolique, cette marche a affirmé la volonté du gouvernement de faire de la mémoire un pilier de la citoyenneté. Elle a rappelé que les martyrs de l'indépendance ne sont pas de simples figures historiques, mais les racines vivantes de la nation djiboutienne. Chaque nom, chaque visage évoqué constitue une page d'un récit commun que l'on se doit de transmettre, non seulement par les mots, mais par les actes.



Enfin , ce mardi 24 juin, Djibouti a marché. Marché pour ne pas oublier. Marché pour rassembler. Marché pour transmettre.

Et dans les pas de ses martyrs, la nation a une fois de plus trouvé la voie de son unité.







Gouvernance de proximité , le Maire de Djibouti à l’écoute des sages et relais coutumiers

 


Dans un climat empreint de solennité et de reconnaissance mutuelle, la salle de réunion de la Mairie de Djibouti a été le théâtre, ce mardi 24 juin, d’un échange institutionnel à haute portée symbolique. Le Maire de la capitale y a rencontré les assesseurs, sages et okals de plusieurs quartiers, véritables piliers de la régulation sociale et du vivre-ensemble à l’échelle communautaire.



Aux côtés du Secrétaire général de la Mairie, du greffier du tribunal coutumier et de cadres de l’administration municipale, le Maire a présidé cette réunion qu’il a qualifiée de « fraternelle, utile et enracinée dans nos traditions républicaines ». À travers cette initiative, la Mairie entend consolider un maillage social souvent discret, mais d’une redoutable efficacité, qui veille quotidiennement à la stabilité des quartiers.


Dès l’ouverture de la séance, le Maire a salué avec émotion le rôle central joué par les assesseurs dans la prévention des conflits, la médiation de proximité et la transmission des valeurs républicaines. « Ce sont eux qui incarnent la sagesse de notre société. Je suis moi-même le fruit de leurs conseils et de leur vigilance », a-t-il confié avec gravité, en rendant hommage à leur contribution silencieuse mais essentielle à la paix sociale.


Le Maire a également inscrit cette rencontre dans la droite ligne de la vision du Président de la République, Son Excellence Ismaïl Omar Guelleh, « dont la gouvernance prône l’ancrage local, le respect des coutumes et le rejet du tribalisme comme vecteur de division ». Il a exhorté les assesseurs à demeurer les « sentinelles du patriotisme » auprès des jeunes générations, en ravivant les valeurs de solidarité, de civisme et d’unité nationale.


Du côté des participants, la parole a été libre, digne et sans détour. Un porte-parole des assesseurs a pris la parole pour remercier les autorités et faire part de deux préoccupations majeures : l’absence de réunions régulières de concertation et, plus criant encore, le blocage des salaires dus aux assesseurs depuis plus de six mois.

Ce point sensible a suscité une réponse directe du Maire, qui s’est voulu transparent. Il a précisé que les feuilles de paie étaient bel et bien signées mensuellement par ses soins, mais que le blocage se situait à l’échelon ministériel. « Vous êtes des agents de l’État au service de la paix sociale. Il est inconcevable que vous soyez marginalisés », a-t-il martelé, promettant d’intervenir personnellement auprès des ministères de l’Intérieur et du Budget afin d’obtenir la levée du blocage.


Loin d’être un simple échange protocolaire, cette rencontre s’inscrit dans une stratégie plus large de gouvernance de proximité voulue par l’équipe municipale actuelle. Elle vise à revaloriser les mécanismes coutumiers de médiation dans une logique complémentaire au droit positif, en intégrant les acteurs communautaires dans le processus décisionnel local.


Les assesseurs, figures tutélaires dans les quartiers, agissent à la croisée du droit, de la tradition et de la morale collective. Ils sont souvent les premiers interlocuteurs en cas de litige familial, de différend de voisinage ou de déséquilibre communautaire. En leur ouvrant les portes de l’institution, la Mairie leur offre une légitimité renforcée et réaffirme leur utilité sociale dans un environnement urbain en constante mutation.


En perspective , ce type de rencontre, à la fois enracinée dans le réel et tournée vers l’avenir, pourrait bien servir de modèle à d’autres collectivités locales du pays. Il ne s’agit pas uniquement de consultation formelle, mais d’un acte politique fort : celui de faire place, au cœur de la République, à la parole des anciens, des médiateurs et des sages.


En conjuguant modernité administrative et héritage coutumier, la Mairie de Djibouti assume pleinement son rôle d’articulation entre les institutions et les réalités du terrain. Un pari audacieux, mais essentiel, pour bâtir une ville à l’écoute de ses habitants, réconciliée avec ses racines, et résolument tournée vers un futur inclusif.


Ainsi, la séance s’est achevée sur des invocations religieuses, prononcées par les sages présents, en signe de clôture spirituelle de ce moment de dialogue franc et d’écoute réciproque. Le silence recueilli qui s’en est suivi témoignait d’un consensus : celui d’une gouvernance partagée, où chacun, du plus haut fonctionnaire au plus discret des assesseurs, a sa place dans la construction d’une cité apaisée.




Enfin de compte , cette réunion du 24 juin 2025 restera, sans conteste, un jalon fort dans la consolidation d’une gouvernance de proximité, réconciliant modernité institutionnelle et sagesse ancestrale. Une ville, donc, qui avance sans oublier ses fondations.



lundi 23 juin 2025

Djibouti condamne « avec la plus grande fermeté » l’agression iranienne contre le Qatar

 


Dans une déclaration officielle au ton grave, la République de Djibouti a fermement condamné, ce lundi, l’attaque perpétrée par l’Iran contre le Qatar, dénonçant un « acte inacceptable » et une « violation flagrante de la souveraineté » de l’Émirat.



Le communiqué, émis par le ministère des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, ne laisse place à aucune ambiguïté : Djibouti « exprime sa vive dénonciation » face à une agression qu’elle juge « contraire aux principes fondamentaux du droit international, à la Charte des Nations Unies et aux règles élémentaires de bon voisinage entre États ».

« Cette attaque ne saurait être justifiée en aucune circonstance », insiste le texte, appelant la communauté internationale à « prendre ses responsabilités face à cette escalade préoccupante ».


Le gouvernement djiboutien a en outre réaffirmé son « soutien entier » et sa « solidarité totale » envers le Qatar, qualifié de « pays frère et partenaire régional stratégique ». Une position qui s’inscrit dans la continuité de la diplomatie djiboutienne, fondée sur la défense de la souveraineté des États et la stabilité régionale.



En effet, cette réaction s’inscrit dans un contexte géopolitique tendu au Moyen-Orient, où les équilibres sécuritaires restent fragiles. Fidèle à sa ligne diplomatique de neutralité active et d’attachement aux mécanismes multilatéraux, Djibouti appelle à la désescalade et au retour au dialogue dans le cadre des institutions internationales.

Une inauguration, signal d’un cap présidentiel

 Analyse politique 


L’inauguration, ce lundi matin, des nouveaux locaux du Ministère de l’Énergie, chargé des Ressources naturelles, par le Président Ismail Omar Guelleh, dépasse largement le cadre d'une simple cérémonie. Ce geste symbolique et soigneusement orchestré, au cœur du Plateau du Serpent, un site chargé d'histoire, s'inscrit dans une démarche de renforcement institutionnel stratégique, initiée et menée par les plus hautes sphères de l'État.


Avec cette infrastructure moderne de 5000 m², entièrement financée par des fonds nationaux, le Chef de l’État envoie un double message. D'une part, il affiche l'ambition d'un mécanisme administratif efficace, centré et fonctionnel, apte à répondre aux exigences d'un secteur aussi crucial que l'énergie. D'autre part, il réaffirme une constante de sa gouvernance : la centralisation stratégique des leviers d'action publique autour de pôles décisionnels bien définis.



Entre modernité structurelle et ligne présidentielle


En détail, les deux bâtiments inaugurés ( l’un de 8 étages pour le ministère et ses services, l’autre de 5 étages pour la SIHD ) illustrent une tendance marquée dans l'approche gouvernementale djiboutienne : doter chaque secteur essentiel d'un siège central, conçu comme centre névralgique et interface de l'État. Ce modèle, enraciné dans la rationalisation administrative commencée au début des années 2000, prend ici toute son ampleur.


Il n’est pas surprenant que le Président Guelleh mette l’accent sur la fin d’une ère de dispersion ministérielle. La nouvelle configuration dépasse la simple amélioration fonctionnelle : elle cristallise une volonté politique. Elle affirme que l’État souhaite désormais traiter les questions énergétiques ( dont l'importance géoéconomique n'est plus à prouver ) dans un cadre unifié, cohérent et ouvert à la coopération internationale.


Il est également crucial de souligner un autre message important : le financement complet des travaux par la République de Djibouti. Dans un contexte régional marqué par une dépendance accrue aux bailleurs de fonds externes, ce choix n’est pas anodin. Il s’inscrit dans une doctrine de souveraineté économique prudemment mais fermement soutenue par la présidence depuis plusieurs années.


Or, l’autofinancement de cette infrastructure stratégique représente plus qu'une démonstration de responsabilité budgétaire. Il concrétise une ambition plus vaste : faire de la politique énergétique un levier de puissance nationale. Cette autonomie de décision et d’investissement est un préalable indispensable à toute stratégie énergétique crédible, qu'elle concerne l'exploitation des ressources, la transition vers les énergies renouvelables ou encore la diplomatie énergétique régionale.


L'infrastructure en elle-même est révélatrice. Des auditoriums aux salles de conférence, en passant par les amphithéâtres, tout a été conçu pour faire de ce lieu un centre d’expertise, de consultation et d'attractivité. Le message implicite est clair : Djibouti souhaite non seulement organiser sa politique énergétique, mais aussi la rendre visible, compréhensible et exportable.


Une transition vers une souveraineté énergétique affirmée


En accueillant séminaires, forums et dialogues multilatéraux, ce nouveau siège pourra jouer un rôle de caisse de résonance pour les positions djiboutiennes. Cela favorisera également une diplomatie énergétique proactive, positionnant le pays comme un interlocuteur régional clé, notamment dans le contexte de la Corne de l’Afrique, où les enjeux transfrontaliers autour de l'énergie, de l'eau et du climat sont croissants.

Au-delà de l'infrastructure, c’est bien la continuité méthodique du style Guelleh qui s’exprime ici. Un style qui combine prudence institutionnelle, investissements ciblés et affirmation progressive d'une souveraineté maîtrisée. L'approche est résolument technocratique dans son exécution, mais profondément politique dans sa vision.


En centralisant les organes décisionnels de l’énergie au sein d'une plateforme unique, le Président transforme une administration sectorielle en levier stratégique de gouvernance. Il affirme par ailleurs que la transition énergétique de Djibouti ne peut se fonder que sur une architecture solide, autonome et techniquement à jour.


Dans une formule presque programmatique, il déclarait : « Ces nouveaux locaux offrent à notre pays la possibilité d’appréhender désormais la problématique cruciale de son développement énergétique à partir d’un seul et même centre nerveux. » Cette déclaration résume à merveille la volonté d’aligner l'infrastructure de l'État avec ses ambitions de développement.


En effet, l’inauguration des nouveaux locaux du Ministère de l’Énergie n’est pas seulement un jalon administratif ; c’est un acte politique réfléchi. Il s’intègre dans une stratégie de modernisation de l’État profondément ancrée dans la philosophie de gouvernance du Président Guelleh : une centralisation intelligente des compétences, un investissement méthodique dans les secteurs clés et une affirmation maîtrisée de la souveraineté nationale.



À l’heure où les enjeux énergétiques se croisent avec les urgences climatiques, les tensions géopolitiques et les impératifs de développement, ce nouvel édifice devient un symbole : celui d’un État qui se dote des moyens concrets pour envisager son avenir, négocier ses partenariats et maîtriser son destin.



Djibouti plaide pour un multilatéralisme rénové, fidèle à la Charte fondatrice de l’ONU

 Le Président Ismail Omar Guelleh a, ce lundi, prêté sa voix à la commémoration du 80e anniversaire des Nations Unies, lors d’une cérémonie tenue par visioconférence. Dans une déclaration dense et calibrée, diffusée à la tribune de cet évènement planétaire, le Chef de l’État djiboutien a réaffirmé l’attachement profond de son pays à la centralité de l’ONU dans l’architecture du monde contemporain. Plus qu’un hommage, c’est un plaidoyer lucide en faveur d’un multilatéralisme rénové, mais fidèle à l’esprit originel de la Charte de San Francisco.

S.E.M Ismail Omar Guelleh, president de la République 


« Aujourd’hui, plusieurs décennies après son adoption, la Charte des Nations Unies continue de régir notre monde », a déclaré le Président Guelleh, rappelant que le texte fondateur, loin d’être dépassé, conserve toute sa pertinence pour répondre aux défis de notre temps : paix, sécurité, climat, pauvreté, menaces émergentes. Cette déclaration s’inscrit dans une ligne constante de la diplomatie djiboutienne : défendre le droit international, favoriser les règles collectives, et promouvoir un ordre mondial inclusif.


Une organisation en quête de réinvention


Le Président Guelleh n’a pas esquivé les critiques ni les défis internes que traverse le système onusien. Il a salué les efforts continus de réforme menés sous la houlette du Secrétaire général António Guterres, soulignant la transition vers un « multilatéralisme en réseau ». Une dynamique qui, selon lui, tente de rapprocher les Nations Unies des autres piliers du système global : institutions financières, organisations régionales, blocs économiques.

« L’Organisation a cherché à se réformer en permanence », a-t-il reconnu, tout en appelant à une vigilance accrue face aux dérives potentielles de cette mutation. En ligne de mire : les réductions budgétaires, les suppressions de postes et les conflits de compétences qui pourraient, à terme, altérer l’essence même de l’ONU. « Les efforts actuels visant à réduire les coûts de fonctionnement et à éliminer le gaspillage ne doivent cependant pas diminuer notre ambition d’accroître l’efficacité et la légitimité de notre Organisation », a averti le Chef de l’État.


En effet, cette mise en garde revêt une dimension stratégique : alors que le monde s’enfonce dans un paysage international plus fragmenté, la question n’est plus tant de savoir si les Nations Unies doivent changer, mais comment préserver leur âme tout en les adaptant à l’époque.


Dans son intervention, le Président Guelleh a tenu à replacer l’Afrique au cœur du dispositif onusien. Un continent qui, selon ses termes, a adopté l’ONU « comme un bien commun mondial ». Le choix des mots n’est pas anodin. Il illustre une vision selon laquelle les États africains, loin d’être de simples bénéficiaires des actions onusiennes, sont des co-constructeurs de la légitimité globale de l’Organisation.


La stabilité régionale, les droits de l’Homme, la protection de l’environnement : autant de chantiers où l’Afrique s’investit avec vigueur et qui, selon Djibouti, justifient une représentativité accrue du continent dans les sphères décisionnelles. Cette position est constante dans les prises de parole djiboutiennes aux Nations Unies, que ce soit au Conseil des droits de l’Homme à Genève ou à l’Assemblée générale à New York.


Un message aligné avec la doctrine diplomatique djiboutienne


Dans cet esprit, le Président Guelleh a réitéré un appel à « une plus grande collaboration des nations du monde » pour doter l’Organisation d’une capacité d’action renforcée, au service de tousles États membres, « grands et petits ». Une allusion claire au besoin d’équité, de parité et de respect des souverainetés dans la gouvernance mondiale.


Ce discours présidentiel n’est pas une simple réponse protocolaire à une célébration. Il reflète la doctrine diplomatique de Djibouti, qui, depuis plusieurs années, se positionne comme une voix pondérée, constructive et active sur la scène internationale. Membre respecté de la Corne de l’Afrique, siège de multiples bases militaires internationales, hôte de forums de paix et de conférences régionales, Djibouti connaît mieux que quiconque la valeur des mécanismes multilatéraux pour désamorcer les tensions, stabiliser les zones sensibles et promouvoir la coopération.


En réaffirmant son attachement à la Charte, le Président Guelleh place Djibouti dans la continuité d’une ligne qui allie fidélité aux principes fondateurs de l’ONU et pragmatisme face aux réalités changeantes du monde. Une manière aussi de dire que la réforme est nécessaire, mais qu’elle ne doit pas sacrifier ce que l’ONU a de plus précieux : sa capacité à incarner un idéal commun de paix, de justice et de solidarité.


Enfin , à l’occasion de ce 80e anniversaire, Djibouti ne célèbre pas une organisation figée, mais une institution vivante qu’il faut protéger, moderniser et surtout faire mieux fonctionner. Le message est clair : la Charte des Nations Unies n’est pas un vestige. Elle est, pour Djibouti et pour bien d’autres, une boussole dans un monde en recomposition.



Les télégrammes de félicitation affluent à la Présidence de la République à l'occasion de la Fête nationale

  À l'occasion de la célébration de l'anniversaire de l'Indépendance de la République de Djibouti, de nombreux dirigeants du mon...