samedi 18 mai 2024

COMMENT UN MINUSCULE PAYS AFRICAIN CONTRIBUE À LA SURVEILLANCE D’UNE ROUTE MARITIME ESSENTIELLE

Une minuscule nation d'Afrique de l'Est s'est retrouvée au centre de l'un des points chauds les plus dramatiques de la planète.



Non seulement les missiles tirés par les militants houthis du Yémen sur les navires commerciaux de la mer Rouge tombent à proximité des 195 milles de côtes de Djibouti, mais ce pays d'à peine un million d'habitants est entouré de bouleversements.


Il est bordé au nord par l'Érythrée, un État paria depuis près de vingt ans, au sud par la Somalie, ravagée depuis des années par une insurrection islamiste, et à l'ouest par l'Éthiopie, une puissance régionale qui se remet d'une guerre civile.

Pourtant, Djibouti a réussi à se positionner comme un atout indispensable dans la région. Tout cela alors que son gouvernement marche sur la corde raide diplomatique pour conserver sa neutralité.


Les retombées de la guerre menée par Israël contre le Hamas en sont la preuve. Après le début des attaques de missiles des Houthis en octobre, les États-Unis ont demandé l'autorisation de mener des opérations contre le groupe à partir de leur base navale à Djibouti. Le gouvernement a refusé, selon le Premier ministre Abdoulkader Kamil Mohamed.


Tout en critiquant vivement la réponse d'Israël à l'attaque du Hamas le 7 octobre, le pays africain a discrètement autorisé les navires de l'opération Aspides de l'Union européenne à accoster et à se ravitailler en carburant dans le cadre des efforts visant à tenir les Houthis à distance.


La place de Djibouti dans un voisinage difficile


Le principal port de Djibouti bénéficie d'une embellie, conséquence directe des grèves. Un plus grand nombre de navires accostent désormais pour décharger des marchandises sur des bateaux plus petits - dans le cadre de l'activité de transbordement en plein essor du pays - afin de les acheminer à travers la périlleuse mer Rouge.


Les investissements internationaux dans le matériel militaire et la collecte de renseignements dans cette ancienne colonie française à prédominance islamique n'ont jamais semblé aussi importants.


Et sa situation au point de rencontre entre la mer Rouge et le golfe d'Aden devrait lui permettre de rester une priorité stratégique pour les grandes puissances. La Chine, la France, l'Italie, le Japon et les États-Unis y ont déjà des bases militaires. L'Allemagne aimerait également en avoir une.

Paradoxalement, le voisinage difficile de Djibouti lui attire des amis.


Source : Par  Simon Marks 

Bloomberg du 17 mai 2024 

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