Dans la foulée des autorités portuaires de Djibouti , d’autres commencent à contester le classement des ports à conteneurs . C’est le cas de Transnet, une société d'État sud-africaine de logistique du fret, qui a vivement critiqué l'indice de performance des ports de conteneurs (CPPI) 2023 de la Banque mondiale, accusant celui-ci de contenir des "erreurs factuelles". Selon Transnet, les ports sud-africains, notamment celui du Cap, qui figure en dernière position parmi les 405 ports évalués, ont été injustement classés en raison de données inexactes et d'une méthodologie contestable.
Dans un communiqué, Transnet a déclaré avoir déjà rencontré des représentants de la Banque mondiale pour exprimer ses préoccupations concernant les données utilisées dans l'indice. Ces données proviennent principalement du système d'identification automatique et des informations d'expédition de ligne, ce que Transnet considère comme des sources inadéquates pour mesurer la performance des ports de manière précise. La société a insisté sur la nécessité d'un "droit de réponse" pour corriger les informations avant la publication des futurs indices, afin de protéger sa réputation.
Critiques de la méthodologie de la Banque mondiale
Transnet a critiqué la méthodologie du CPPI, qui repose largement sur la durée du séjour d'un navire dans un port comme principal indicateur de performance. Selon l'entreprise, cette approche est simpliste et ne reflète pas les réalités complexes de la gestion portuaire. "En entrant dans un port, un navire est desservi par de nombreux acteurs avant le chargement et le déchargement réels de la cargaison, et ces services contribuent à la durée de son séjour", explique Transnet. Par conséquent, la mesure du séjour d'un navire ne prend pas en compte le débit et d'autres facteurs cruciaux.
Efforts de redressement et défis persistants
Malgré les critiques, Transnet reconnaît les "défis dans les ports" sud-africains et souligne les interventions en cours dans le cadre de son plan de reprise pour améliorer les performances portuaires. L'année dernière, les ports ont été gravement touchés par des conditions météorologiques défavorables et des défaillances d'équipement, notamment au terminal à conteneurs de Durban (DCT) Pier 2 et au terminal de conteneurs du Cap. Ces incidents ont provoqué des retards importants, contribuant aux mauvais résultats dans l'indice CPPI.
Transnet a fixé un objectif ambitieux de traiter 4,4 millions d'unités équivalentes de vingt pieds (TEU) en 2024/25, après en avoir traité 4,18 millions l'année précédente. Toutefois, l'absence de mise à jour sur la participation du secteur privé dans les ports, y compris DCT Pier 2, soulève des questions. La sélection par Transnet d'un partenaire international pour une gestion conjointe de ce terminal est actuellement contestée en justice par le rival AP Moller-Maersk.
En conclusion , la contestation de Transnet concernant l'indice CPPI de la Banque mondiale met en lumière les tensions entre les mesures de performance standardisées et les réalités opérationnelles locales. Si les efforts de redressement de Transnet montrent une volonté d'amélioration, la société doit également naviguer à travers des défis internes et externes pour redresser la situation de ses ports. La collaboration accrue avec la Banque mondiale et la prise en compte des spécificités locales pourraient être cruciales pour assurer une évaluation plus juste et améliorer la performance des ports sud-africains dans les futurs classements.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire