Le bureau feutré de la mairie de Djibouti a accueilli, ce mardi 19 décembre, une visite empreinte d’une solennité rare et porteuse de promesses. Autour de la table, M. Saïd Daoud Mohamed, maire de la capitale, a échangé avec une délégation de l’UNESCO, menée par Mme Idyl Moussa Iye, coordinatrice locale, et Mme Amélie Essessè, architecte DPLG et experte en patrimoine. Ce dialogue, qui s’inscrivait dans le cadre d’une visite de courtoisie, a jeté les bases d’une réflexion ambitieuse : conjuguer préservation du patrimoine architectural et développement urbain.
Djibouti, ville carrefour entre l’Afrique, l’Orient et l’Occident, regorge de trésors architecturaux, témoins silencieux de son histoire complexe et de sa richesse culturelle. Mais ces joyaux, menacés par l’érosion du temps et la pression d’une urbanisation galopante, nécessitent aujourd’hui une attention soutenue.
« Protéger notre patrimoine, c’est préserver l’âme de notre ville », a déclaré M. Saïd Daoud Mohamed. Le maire, dans un discours teinté de fierté et de pragmatisme, a détaillé les efforts entrepris par sa municipalité pour restaurer certains bâtiments emblématiques et réaménager les espaces publics. Il a aussi évoqué les projets en gestation : la réhabilitation des anciens quartiers coloniaux, la valorisation des souks historiques, ou encore la mise en place d’un musée dédié à la mémoire urbaine de Djibouti.
Face à lui, les représentantes de l’UNESCO ont fait preuve d’un engagement sans ambiguïté. Mme Idyl Moussa Iye a rappelé que « le patrimoine n’est pas qu’un legs du passé, mais un pilier de l’avenir. Il est essentiel d’en faire un moteur de développement économique et social ». Mme Amélie Essessè, quant à elle, a proposé des pistes concrètes : mise en place d’un inventaire exhaustif des édifices historiques, formations aux métiers de la conservation, et campagnes de sensibilisation pour impliquer les habitants dans ce chantier collectif.
Au-delà des mots, ce fut un dialogue constructif , où la Mairie a su s’affirmer comme un acteur volontaire et ambitieux. Les deux parties ont convenu de renforcer leur collaboration, mêlant expertise internationale et savoir-faire local, pour bâtir une stratégie pérenne.
Enfin, cette rencontre, pourtant discrète, marque un tournant. À l’heure où tant de villes se débattent entre la modernisation et la perte de leur identité, Djibouti choisit de préserver ses racines. Dans les rues bordées de bâtisses aux façades défraîchies, l’écho de cette volonté commune résonne déjà comme une promesse : celle d’un avenir où passé et présent se donneraient la main.
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