mercredi 28 mai 2025

Djibouti renforce son dispositif anticorruption par une formation hautement spécialisée

  Dans le cadre de sa stratégie de renforcement de la gouvernance et de la transparence financière, l’Inspection Générale de l’État (IGE) de Djibouti a organisé, les 27 et 28 mai 2025, un atelier de formation dédié aux enquêtes financières et au recouvrement des avoirs illicites. Cet événement, qui s’est tenu à l’hôtel Kempinski, a rassemblé les principales institutions nationales engagées dans la lutte contre la corruption, avec le soutien technique de l’Office des Nations Unies contre la Drogue et le Crime (ONUDC), de la Commission Nationale Indépendante pour la Prévention et la Lutte contre la Corruption (CNIPLC) et l’appui financier du Bureau américain de lutte contre les stupéfiants (INL).  


M. Abdillahi Hassan , IGE P.I ,Mme Badria Zakaria Cheik Ibrahim, présidente de la CNIPLC, M. José Barahona, Coordonnateur résident de l’ONU à Djibouti


Une cérémonie d’ouverture sous le signe de l’engagement collectif


Cette formation s’inscrit dans une dynamique plus large de réforme institutionnelle visant à consolider les mécanismes de transparence et de reddition des comptes à Djibouti. Pendant deux jours, des experts internationaux de l’ONUDC ont partagé leurs connaissances et méthodologies avec les enquêteurs djiboutiens, couvrant des thèmes cruciaux tels que :  

- La dissimulation des produits de la corruption,  

- L’identification et la traçabilité des flux financiers illicites,  

- Les mécanismes de prévention du blanchiment d’argent,  

- La coopération internationale en matière de recouvrement d’avoirs.  


Les institutions concernées, dont l’IGE, la CNIPLC, l’Agence Nationale des Renseignements Financiers, la Banque Centrale, la Cour des Comptes et le Parquet général, ont ainsi pu bénéficier d’outils conformes aux standards internationaux pour améliorer leur efficacité opérationnelle.  


La cérémonie d’ouverture a été présidée par l’Inspecteur Général de l’État par intérim, M. Abdillahi Hassan Mouhoumed, en présence de plusieurs personnalités de premier plan, dont Mme Badria Zakaria Cheik Ibrahim, présidente de la CNIPLC, M. José Barahona, Coordonnateur résident de l’ONU à Djibouti, et Mme Isatou Batonon, Officier du Pôle anticorruption pour l’Afrique à l’ONUDC.  


Dans son allocution, M. Abdillahi Hassan Mouhoumed a souligné l’importance de cette formation pour ancrer une culture de responsabilité au sein de l’administration publique. « L’objectif de cet atelier est de doter nos institutions de mécanismes efficaces pour détecter la corruption, prévenir le blanchiment de capitaux et récupérer les fonds illicites, au bénéfice de l’ensemble des citoyens », a-t-il déclaré.  


Mme Badria Zakaria Cheik Ibrahim a salué une initiative «réellement utile, non seulement pour renforcer les compétences, mais aussi pour promouvoir une coopération plus active entre les services d’enquête et de répression ». Elle a également rappelé les efforts continus de Djibouti dans la lutte contre la corruption, notamment sa participation à la plateforme régionale pour la mise en œuvre de la Convention des Nations Unies contre la corruption.  


Mme Badria Zakaria Cheikh Ibrahim , presidente du CNIPLC 
 

Vers une coordination renforcée entre les institutions


La présidente de la CNIPLC a insisté sur la nécessité d’une meilleure synergie entre les différents organes de contrôle de l’État. « Pour éviter la dispersion des ressources et maximiser l’efficacité des actions anticorruption, nous devons travailler en étroite collaboration », a-t-elle affirmé. Elle a mentionné la signature récente de conventions avec plusieurs institutions, dont l’Agence Nationale de Renseignement Financier, ainsi que des discussions en cours avec l’IGE et la Cour des Comptes.  

Par ailleurs, elle a évoqué la mise en place prochaine du Comité de coordination prévu par la loi n°103 du 6 mars 2024, qui habilite la CNIPLC à enquêter sur les cas de corruption, à collaborer avec la justice et à poursuivre le rapatriement des avoirs placés à l’étranger.  


Cette formation s’inscrit dans le cadre des partenariats actifs de Djibouti avec des organisations internationales telles que l’ONUDC, le réseau Arin Mena et le réseau Globe. Mme Isatou Batonon, représentante de l’ONUDC, a salué les progrès accomplis par Djibouti dans la lutte contre la corruption et réaffirmé le soutien continu des Nations Unies dans ce domaine.  


M. José Barahona, Coordonnateur résident de l’ONU, a quant à lui souligné que « la lutte contre la corruption est un pilier essentiel du développement durable », rappelant que la récupération des avoirs illicites permet de restituer des ressources vitales pour les populations.  


Enfin , cet atelier marque une avancée significative dans la modernisation des outils de lutte contre la corruption à Djibouti. En renforçant les capacités des enquêteurs et en favorisant une coopération interinstitutionnelle plus étroite, cette initiative contribue à consolider la confiance des citoyens et des investisseurs dans les institutions publiques.  



Alors que Djibouti continue de se positionner comme un hub économique régional, de telles formations démontrent la détermination des autorités à promouvoir une gouvernance transparente et responsable, conformément aux engagements internationaux du pays.  

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