lundi 9 juin 2025

SIA25 , les archives djiboutiennes s’ouvrent à tous dans un esprit d’inclusion et d’accessibilité

 


Sous le soleil doux d’un début de matinée, les portes du Centre national des archives se sont ouvertes, non seulement physiquement, mais symboliquement, sur une nouvelle ère : celle d’une mémoire accessible, inclusive et vivante. À l’occasion de la Semaine Internationale des Archives (SIA25), Djibouti a accueilli une série de rencontres axées sur un thème à la fois technique et profondément politique : « Archives accessibles ; Des archives pour tous ( tes )».

Au-delà des discours, la journée du 9 juin a donné chair à une réflexion nationale sur l’égalité d’accès au savoir historique, en réunissant experts, chercheurs, médiateurs culturels, personnes en situation de handicap et citoyens dans un même espace de dialogue. Objectif commun : faire des archives un bien public, partagé et compréhensible par tous.



L’ouverture de la journée a été marquée par l’intervention remarquée de Mme Sagal Rachid, archiviste de renom, autour de la question centrale : « Préserver pour rendre accessible ». Devant un auditoire attentif, elle a rappelé que « l’archive n’est pas un vestige du passé figé, mais un instrument de justice sociale ».

Conserver, oui ; mais pour transmettre, pour raconter, pour donner des clés de lecture à ceux qui, souvent, en sont exclus.


Moment phare de cette journée : une table ronde ouverte, riche en témoignages, confrontations et perspectives. Le panel, volontairement diversifié, a permis de croiser les regards professionnels, militants et citoyens :

Dr Djama, historien, a déploré la fracture entre savoir académique et public populaire.

Liban Iltireh, médiateur culturel, a insisté sur la nécessité de vulgariser l’histoire sans la trahir.

Kaltoum Mohamed Abdi, intervenante au nom des personnes en situation de handicap, a livré un plaidoyer poignant : « Nous avons aussi droit à notre mémoire. Pas demain. Maintenant. »


Ainsi , des  échanges francs ont permis d’identifier les verrous systémiques à lever :

1. Des infrastructures vieillissantes, peu adaptées à la consultation publique.

2. Une numérisation embryonnaire, freinant l’accès pour les chercheurs éloignés ou les jeunes générations connectées.

3. Une barrière linguistique persistante : peu de ressources en somali, afar ou arabe.

4. Une quasi-invisibilité des personnes en situation de handicap, dans les dispositifs comme dans les contenus.


Plutôt que de s’arrêter au constat, les intervenants ont esquissé une feuille de route ambitieuse :

Lancement d’un plan d’accessibilité globale, mêlant normes techniques, innovations linguistiques et plateformes numériques.

Accélération de la numérisation, avec intégration de l’intelligence artificielle pour l’indexation et la traduction automatique.

Création de pôles d’archives régionales, afin de rapprocher les documents des communautés locales.

Valorisation des savoirs oraux, souvent négligés, à travers des projets participatifs intergénérationnels.

Implication des citoyens, notamment les jeunes, dans la co-construction de la mémoire nationale.


Au fil des échanges, une idée a émergé avec force : les archives ne sont pas seulement l’affaire d’experts, elles sont le socle d’une conscience collective, d’un dialogue intergénérationnel, d’un futur enraciné dans le réel. À l’issue de la journée, les participants ont formulé un appel à l’action : faire de l’accessibilité des archives un axe stratégique des politiques publiques, au même titre que l’éducation ou la santé.



En filigrane de cette journée, une conviction : ouvrir les archives, c’est ouvrir les possibles.

Et à Djibouti, cette ouverture n’est plus une promesse lointaine. Elle s’écrit, dès maintenant, à plusieurs voix.


 


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