Alors que l’échéance du 15 février, marquant l’élection à la présidence de la Commission de l’Union africaine, approche à grands pas, Djibouti et son candidat, Mohamoud Ali Youssouf, se positionnent avec finesse dans un paysage politique africain en pleine mutation. Le sommet sur l’énergie, prévu les 27 et 28 janvier à Dar es-Salaam, s’annonce comme une étape cruciale, offrant une ultime chance de consolider une avance décisive.
Porté par un solide soutien des pays d’Afrique du Nord et des nations francophones, Mohamoud Ali Youssouf concentre désormais ses efforts sur l’Afrique australe, un terrain diplomatique notoirement complexe. Cependant, les efforts soutenus de Djibouti dans cette région commencent à porter leurs fruits. Pendant ce temps, son principal adversaire, le Kényan Raila Odinga, semble perdre du terrain. Bien que sa récente tournée africaine ait affiché de grandes ambitions, elle n’a pas réussi à dissiper l’image d’un manque de cohérence stratégique ni à apaiser les critiques sur son approche jugée trop arrogante par plusieurs analystes influents de Nairobi.
Les dynamiques récentes au sein de la Communauté d’Afrique de l’Est, notamment face aux défis persistants liés à la crise en RDC, illustrent ce glissement. Certains États, autrefois alignés sur Raila Odinga, revoient désormais leurs positions, attirés par la diplomatie pragmatique et l’expérience de Mohamoud Ali Youssouf. De même, l’Afrique centrale montre des signes croissants d’adhésion à la candidature djiboutienne, comme en témoignent des enquêtes internes qui soulignent son avance progressive dans cette région stratégique.
Mais l’atout majeur de cette campagne réside dans le soutien indéfectible du président Ismail Omar Guelleh. Figure incontournable du multilatéralisme africain, il jouit d’une reconnaissance unanime pour son aptitude à forger des consensus improbables et sa réputation de sage conseiller auprès de ses pairs. Lors du sommet en Tanzanie, le président Guelleh mènera sans nul doute des discussions stratégiques en tête-à-tête avec les dirigeants clés, combinant subtilement influence directe et accords implicites. Par ailleurs, la participation d’Ilyas Moussa Dawaleh, ministre de l’Économie et des Finances, est un atout et va renforcer l’impact de la délégation djiboutienne en y ajoutant une dimension économique essentielle.
Enfin , le sommet de Dar es-Salaam constitue donc une occasion idéale pour Djibouti de tirer son épingle du jeu. L’enjeu dépasse le cadre de l’élection elle-même : il s’agit de porter une vision ambitieuse d’un leadership africain axé sur la coopération, l’efficacité et le respect mutuel. Avec une stratégie finement orchestrée, il ne fait aucun doute que le président Guelleh et son équipe mettront tout en œuvre pour transformer cette initiative diplomatique en un succès éclatant.