Sous les lustres feutrés de l’Ayla Hôtel, un rendez-vous majeur s’est noué ce jeudi à Djibouti. Ce lieu n’a rien d’un cadre anodin : il accueille cette année la retraite stratégique de la Société Financière Internationale (IFC), bras armé du secteur privé au sein de la Banque mondiale. Une occasion unique pour Djibouti de redire sa volonté d’incarner un rôle moteur dans une région en quête de stabilité et de prospérité.
Le Président Ismaïl Omar Guelleh, figure centrale de cette rencontre, a livré un discours mêlant lucidité et vision, dans une posture que l’on connaît : celle d’un leader conscient des défis qui s’imposent à son pays, mais résolument déterminé à y répondre. Djibouti, a-t-il martelé, n’est pas qu’un observateur des dynamiques régionales. C’est un acteur, un artisan, et désormais un catalyseur.
Avec la participation de figures majeures du gouvernement djiboutien, telles que le Premier Ministre Abdoulkader Kamil Mohamed et le MEFI Ilyas Moussa Dawaleh, ainsi que des responsables éminents de l’IFC et de la Banque mondiale, dont Ousmane Diagana, Vice-Président pour la région Afrique, Mr Sergio Pimenta Vice-Président de L'IFC région Afrique et Mohamed Gouled, Vice-Président en charge de l’Industrie.
Cet événement marque une étape importante dans les efforts de Djibouti pour attirer des investissements et renforcer sa compétitivité économique.
Que la retraite stratégique de l’IFC ait lieu à Djibouti ne relève pas du hasard. Le pays, situé au carrefour de la Corne de l’Afrique, incarne un condensé des défis et opportunités d’une région à la fois convoitée et fragile. « L’accueil de cet événement à Djibouti est une reconnaissance », a affirmé le Chef de l’État, rappelant l’importance stratégique d’un territoire qui s’est imposé comme un hub logistique et financier.
Mais au-delà des symboles, le message est clair : Djibouti se veut le point d’ancrage d’une transformation économique et régionale. Ismaïl Omar Guelleh n’a pas seulement salué la présence de l’IFC. Il en a profité pour esquisser les contours d’un développement ambitieux, porté par des axes stratégiques précis : digitalisation, réforme de l’environnement des affaires, et renforcement des partenariats public-privé.
Devant un auditoire de décideurs internationaux, le chef de l’Etat n’a pas hésité à placer la barre haut, tout en ancrant ses propositions dans une réalité partagée par les pays de la Corne de l’Afrique.
Le premier axe évoqué, le développement du tissu entrepreneurial local, met l’accent sur les PME, souvent laissées pour compte. « La solution réside dans une approche intégrée : lignes de crédit adaptées, formations techniques robustes, et formalisation progressive », a plaidé le Président.
L’intégration régionale, deuxième pilier de cette vision, s’impose comme une nécessité vitale. « Harmonisation des cadres réglementaires, corridors économiques transfrontaliers, et renforcement des infrastructures » sont autant de leviers cités pour faire de la Corne de l’Afrique une région véritablement connectée.
Enfin, le troisième axe, sans doute le plus urgent, concerne la résilience climatique. Face à des vulnérabilités exacerbées par le réchauffement global, Djibouti veut miser sur les énergies renouvelables et des infrastructures adaptées aux chocs climatiques. Un pari audacieux qui nécessite, selon le Président, « un programme massif d’investissements et un accompagnement de la communauté internationale ».
Le discours du Président Guelleh, bien que visionnaire, s’inscrit dans un contexte où les attentes à son égard sont immenses. La présence de figures clés de la Banque mondiale et de l’IFC, comme Ousmane Diagana et Mohamed Gouled, témoigne de l’importance stratégique de Djibouti sur l’échiquier africain. Mais elle rappelle aussi que la confiance internationale repose sur des résultats concrets.
Pour Djibouti, le défi n’est pas seulement de se positionner comme un modèle. Il s’agit de prouver que les projets annoncés, de la digitalisation à la modernisation des infrastructures, peuvent transformer durablement une économie encore fragile.
En plaçant Djibouti au cœur des discussions internationales, Ismaïl Omar Guelleh réaffirme une conviction : l’avenir de la Corne de l’Afrique ne peut se construire sans une coopération renforcée, ni sans des acteurs locaux déterminés à prendre leur destin en main.
Enfin, le pari est audacieux, mais Djibouti n’en est pas à son premier défi. Et si le discours du Président Guelleh trouve écho au-delà des murs de l’Ayla Hôtel, il pourrait bien marquer une étape décisive pour une région en quête d’unité et de progrès.
Dans cette lutte pour le développement et la stabilité, le message du Chef de l’État est sans équivoque : Djibouti est prêt à montrer la voie.
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