lundi 23 juin 2025

Djibouti plaide pour un multilatéralisme rénové, fidèle à la Charte fondatrice de l’ONU

 Le Président Ismail Omar Guelleh a, ce lundi, prêté sa voix à la commémoration du 80e anniversaire des Nations Unies, lors d’une cérémonie tenue par visioconférence. Dans une déclaration dense et calibrée, diffusée à la tribune de cet évènement planétaire, le Chef de l’État djiboutien a réaffirmé l’attachement profond de son pays à la centralité de l’ONU dans l’architecture du monde contemporain. Plus qu’un hommage, c’est un plaidoyer lucide en faveur d’un multilatéralisme rénové, mais fidèle à l’esprit originel de la Charte de San Francisco.

S.E.M Ismail Omar Guelleh, president de la République 


« Aujourd’hui, plusieurs décennies après son adoption, la Charte des Nations Unies continue de régir notre monde », a déclaré le Président Guelleh, rappelant que le texte fondateur, loin d’être dépassé, conserve toute sa pertinence pour répondre aux défis de notre temps : paix, sécurité, climat, pauvreté, menaces émergentes. Cette déclaration s’inscrit dans une ligne constante de la diplomatie djiboutienne : défendre le droit international, favoriser les règles collectives, et promouvoir un ordre mondial inclusif.


Une organisation en quête de réinvention


Le Président Guelleh n’a pas esquivé les critiques ni les défis internes que traverse le système onusien. Il a salué les efforts continus de réforme menés sous la houlette du Secrétaire général António Guterres, soulignant la transition vers un « multilatéralisme en réseau ». Une dynamique qui, selon lui, tente de rapprocher les Nations Unies des autres piliers du système global : institutions financières, organisations régionales, blocs économiques.

« L’Organisation a cherché à se réformer en permanence », a-t-il reconnu, tout en appelant à une vigilance accrue face aux dérives potentielles de cette mutation. En ligne de mire : les réductions budgétaires, les suppressions de postes et les conflits de compétences qui pourraient, à terme, altérer l’essence même de l’ONU. « Les efforts actuels visant à réduire les coûts de fonctionnement et à éliminer le gaspillage ne doivent cependant pas diminuer notre ambition d’accroître l’efficacité et la légitimité de notre Organisation », a averti le Chef de l’État.


En effet, cette mise en garde revêt une dimension stratégique : alors que le monde s’enfonce dans un paysage international plus fragmenté, la question n’est plus tant de savoir si les Nations Unies doivent changer, mais comment préserver leur âme tout en les adaptant à l’époque.


Dans son intervention, le Président Guelleh a tenu à replacer l’Afrique au cœur du dispositif onusien. Un continent qui, selon ses termes, a adopté l’ONU « comme un bien commun mondial ». Le choix des mots n’est pas anodin. Il illustre une vision selon laquelle les États africains, loin d’être de simples bénéficiaires des actions onusiennes, sont des co-constructeurs de la légitimité globale de l’Organisation.


La stabilité régionale, les droits de l’Homme, la protection de l’environnement : autant de chantiers où l’Afrique s’investit avec vigueur et qui, selon Djibouti, justifient une représentativité accrue du continent dans les sphères décisionnelles. Cette position est constante dans les prises de parole djiboutiennes aux Nations Unies, que ce soit au Conseil des droits de l’Homme à Genève ou à l’Assemblée générale à New York.


Un message aligné avec la doctrine diplomatique djiboutienne


Dans cet esprit, le Président Guelleh a réitéré un appel à « une plus grande collaboration des nations du monde » pour doter l’Organisation d’une capacité d’action renforcée, au service de tousles États membres, « grands et petits ». Une allusion claire au besoin d’équité, de parité et de respect des souverainetés dans la gouvernance mondiale.


Ce discours présidentiel n’est pas une simple réponse protocolaire à une célébration. Il reflète la doctrine diplomatique de Djibouti, qui, depuis plusieurs années, se positionne comme une voix pondérée, constructive et active sur la scène internationale. Membre respecté de la Corne de l’Afrique, siège de multiples bases militaires internationales, hôte de forums de paix et de conférences régionales, Djibouti connaît mieux que quiconque la valeur des mécanismes multilatéraux pour désamorcer les tensions, stabiliser les zones sensibles et promouvoir la coopération.


En réaffirmant son attachement à la Charte, le Président Guelleh place Djibouti dans la continuité d’une ligne qui allie fidélité aux principes fondateurs de l’ONU et pragmatisme face aux réalités changeantes du monde. Une manière aussi de dire que la réforme est nécessaire, mais qu’elle ne doit pas sacrifier ce que l’ONU a de plus précieux : sa capacité à incarner un idéal commun de paix, de justice et de solidarité.


Enfin , à l’occasion de ce 80e anniversaire, Djibouti ne célèbre pas une organisation figée, mais une institution vivante qu’il faut protéger, moderniser et surtout faire mieux fonctionner. Le message est clair : la Charte des Nations Unies n’est pas un vestige. Elle est, pour Djibouti et pour bien d’autres, une boussole dans un monde en recomposition.



dimanche 22 juin 2025

La diplomatie djiboutienne, une voix constante pour la Palestine et la solidarité islamique

 La diplomatie de Djibouti continue de s’exprimer avec constance et clarté sur les grandes problématiques du monde islamique. En participant à la 51e session du Conseil des ministres des Affaires étrangères de l’Organisation de la coopération islamique (OCI) les 21 et 22 juin à Istanbul, le Ministre des Affaires étrangères, M. Abdoulkader Houssein Omar, a illustré cette détermination. Dans un contexte mondial en évolution rapide, la République de Djibouti a réaffirmé son rôle d'acteur engagé, fidèle à ses principes, et fermement ancrée dans ses alliances régionales.



Une session cruciale dans un monde en tension


Tenu sous le thème révélateur « L’OCI dans un monde en transformation », cette session à Istanbul a été marquée par une transition protocolaire : la Turquie a officiellement pris la présidence du Conseil des ministres, succédant au Cameroun. Un moment solennel, accentué par la présence du président Recep Tayyip Erdoğan, qui a prononcé un discours engagé, invitant les États membres à renforcer leur unité face aux crises croisées actuelles.


Cependant, au-delà de la symbolique diplomatique, cette 51e session s'est déroulée dans un contexte de tragédies humaines et de fractures géopolitiques marquées. En première ligne : la guerre contre le peuple palestinien dans la bande de Gaza, désignée ainsi sans ambages dans les documents préparatoires de la conférence. Autre sujet brûlant, l’escalade militaire entre Israël et l’Iran, suscitant une inquiétude croissante dans les capitales musulmanes.


Dans ce contexte pesant, la voix de Djibouti s’est distinguée par sa clarté et sa constance. En prenant la parole lors de la séance plénière, M. Abdoulkader Houssein Omar a prononcé un discours déterminé, sans exagération mais sans équivoque. Il a réaffirmé l'attachement indéfectible de notre pays à la solution à deux États, seule voie possible vers une paix durable et équitable au Moyen-Orient. Il a également plaidé pour un cessez-le-feu immédiat à Gaza, la levée totale du blocus et l’ouverture de couloirs humanitaires sécurisés, proportionnés à la catastrophe en cours.


Un plaidoyer lucide, accompagné d’un appel pressant à soutenir l’UNRWA, l’agence des Nations Unies chargée des réfugiés palestiniens, actuellement fragilisée par des réductions de financements successives. “C’est une question de survie et de dignité pour des millions de Palestiniens, a rappelé le ministre. L’abandon de cette institution serait une trahison morale et stratégique.”


En marge de la session plénière, M. Abdoulkader Houssein Omar a également participé à la réunion d’urgence de la Ligue Arabe, organisée le 20 juin à Istanbul. Une session stratégique visant à harmoniser les positions arabes sur les crises en cours, de Gaza au Yémen, en passant par la stabilité en Mer Rouge.


À cette occasion, le ministre des Affaires étrangères de Djibouti s’est entretenu avec plusieurs de ses homologues, dont ceux de la Turquie, de la Somalie, de la Mauritanie, du Yémen, de l’Égypte, ainsi que le groupe de contact sur les Rohingyas, minorité musulmane persécutée en Birmanie. Des discussions bilatérales discrètes mais cruciales, au service d’un réseautage diplomatique que Djibouti cultive avec rigueur, notamment dans les enceintes multilatérales.


Djibouti fidèle à ses engagements de principe


Le ministre était accompagné dans cette mission par une délégation compétente, reflet d’une diplomatie djiboutienne structurée, active et solidement ancrée dans les cercles multilatéraux. Aux côtés du chef de la diplomatie figuraient notamment S.E. Dya-Eddine Bamakhrama, Ambassadeur de Djibouti à Riyad et Représentant permanent auprès de l’OCI, reconnu pour sa maîtrise des dossiers stratégiques régionaux ; S.E. Aden Houssein Abdillahi, Ambassadeur en poste à Ankara, acteur clé du renforcement des relations bilatérales avec la Turquie ; Mohamed Idriss Farah, Conseiller principal du ministre, figure discrète mais influente des secteurs diplomatiques ; ainsi que Guelleh Omar Idriss, Directeur des relations multilatérales, dont la connaissance approfondie des mécanismes institutionnels fait de lui un rouage essentiel du dialogue entre Djibouti et ses partenaires internationaux.



À travers cette participation active à Istanbul, Djibouti confirme son ancrage dans les mécanismes de solidarité islamique mais aussi sa volonté d’agir en acteur responsable dans un système international en recomposition. En défendant la cause palestinienne, en soutenant le dialogue régional, et en plaidant pour une diplomatie de paix et de respect mutuel, le pays réaffirme ce qui fait sa singularité : une diplomatie discrète mais déterminée, enracinée dans le droit international et nourrie par une fidélité constante à ses valeurs fondatrices.

En ces temps troublés, la position de Djibouti s’impose plus que jamais comme une boussole morale et stratégique dans le monde musulman.



vendredi 20 juin 2025

Youssouf Moussa Dawaleh prend la tête des chambres consulaires francophones

 À l'occasion de l’Assemblée générale annuelle de la Conférence Permanente des Chambres Consulaires Africaines et Francophones (CPCCAF), qui s’est déroulée ce jeudi à Fès, M. Youssouf Moussa Dawaleh, Président de la Chambre de Commerce de Djibouti (CCD), a été porté à la présidence de ce réseau consulaire renommé.

Cette nomination représente un moment important pour la CCD, dont l'engagement grandissant au sein des dynamiques économiques régionales et francophones est désormais salué au plus haut niveau. Le réseau CPCCAF, rassemblant les chambres consulaires de plus de 30 pays d'Afrique, d'Europe, des Caraïbes et de l'Océan Indien, joue un rôle clé dans le soutien à la coopération économique, le renforcement de l'intégration régionale et l'accompagnement des petites et moyennes entreprises francophones.


Après son élection, M. Youssouf Moussa Dawaleh a exprimé sa gratitude et son sens du devoir :

« Je reçois avec humilité et détermination la confiance qui m'est attribuée », a-t-il affirmé.

Il a immédiatement défini les grands axes de son mandat : « Notre but partagé sera de faire de la CPCCAF un acteur de premier plan pour soutenir les transitions économiques, numériques et entrepreneuriales dans l'univers francophone. »


L'arrivée d'un leader djiboutien à la présidence de la CPCCAF illustre également une reconnaissance internationale de l'implication de Djibouti dans les grands enjeux contemporains. Comme le communiqué de la CCD le souligne, cette élection « démontre que Djibouti est préparé à proposer des solutions concertées et audacieuses face aux défis liés au climat, à la compétitivité des entreprises et à la création d'emplois ».



Placée sous la direction de M. Youssouf Moussa Dawaleh, la CPCCAF aspire à devenir une source incontournable de propositions. Elle vise à encourager un développement économique francophone juste, innovant et inclusif, attentive aux réalités locales tout en tenant compte des grandes transitions mondiales.


À Djibouti, cette élection est accueillie avec fierté. Tous les acteurs économiques nationaux se réjouissent et réitèrent leur soutien total à M. Youssouf Moussa Dawaleh pour le succès de sa mission à la tête de la CPCCAF. Un mandat qui commence sous le signe de la confiance, de la coopération et de l'engagement collectif.

Djibouti intègre le Comité intergouvernemental de la Convention de 2005 de l’UNESCO


 C'est un moment historique et un fort symbole de reconnaissance à l'échelle internationale : la République de Djibouti a été élue ce jeudi au Comité intergouvernemental de la Convention de 2005 de l'UNESCO sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles. C'est une avancée décisive pour le pays, presque vingt ans après avoir été parmi les premiers États à ratifier cette convention majeure de l'organisation onusienne.


Son Excellence Monsieur Ayeid Mousseid Yahya, Ambassadeur et Délégué Permanent de la République de Djibouti auprès de l'UNESCO


Cette élection, qui a eu lieu dans le cadre de la réunion des États membres de la Convention, représente l'aboutissement d'un engagement de longue date de Djibouti en faveur de la promotion de ses expressions culturelles et du renforcement de son secteur créatif. La Convention de 2005, adoptée pour assurer la diversité culturelle dans un monde globalisé, établit des principes essentiels : la visibilité des expressions culturelles dans toute leur richesse, l'accès aux créations, la reconnaissance du rôle des artistes, et la promotion du développement économique du secteur culturel.


L'élection de Djibouti n'est pas le fruit du hasard. Elle s'inscrit dans le cadre d'une stratégie culturelle énoncée et soutenue avec constance par les plus hautes autorités du pays. Son Excellence Monsieur Ayeid Mousseid Yahya, Ambassadeur et Délégué Permanent de la République de Djibouti auprès de l'UNESCO, a mené cette candidature avec détermination. En lançant cette campagne, il s'agissait non seulement de positionner Djibouti au cœur des discussions internationales sur les politiques culturelles, mais aussi de donner une voix audible aux artistes, artisans, créateurs et détenteurs de traditions sur la scène mondiale.


« Cette élection reflète l'effort continu réalisé, sous l'impulsion du Président de la République, Son Excellence Monsieur Ismaïl Omar Guelleh, pour faire de la culture un levier de développement, d'identité et d'influence », a souligné le diplomate. Il a également indiqué que ce mandat au sein du Comité permettra à Djibouti de défendre des politiques culturelles équitables et inclusives, au profit de tous les pays du Sud.


Siéger au sein du Comité intergouvernemental de la Convention de 2005 confère à Djibouti un rôle actif dans l'implémentation des décisions stratégiques de l'UNESCO en matière de diversité culturelle. La Délégation permanente de Djibouti s'engage dès à présent à exprimer les aspirations du secteur créatif national, à mettre en valeur les patrimoines immatériels et à soutenir l'émergence de nouvelles formes d'expression.


Ce positionnement ouvre de nouvelles perspectives pour les artistes djiboutiens, qui pourront bénéficier d'une meilleure visibilité et d'un soutien renforcé à l'international. C'est également un signal fort adressé à la jeunesse, pour qui la culture peut être un vecteur d'avenir, de création de valeur et d'innovation sociale.


À la suite de cette élection, Djibouti a participé à la cérémonie marquant le 20e anniversaire de la Convention de 2005. Une présence remarquée, autant sur le plan institutionnel que symbolique, mise en valeur par une contribution culinaire mettant à l'honneur un plat emblématique du pays – un moyen original de rappeler que la diversité culturelle inclut aussi les saveurs, les traditions culinaires et les arts de vivre.


Cet événement a permis de nouer de nouveaux liens avec les représentants d'autres pays membres, mais aussi de réaffirmer l'attachement profond de Djibouti à la diversité comme fondement du dialogue entre les cultures et de sociétés inclusives.



Avec cette élection, Djibouti franchit un nouveau cap dans la diplomatie culturelle. Le pays confirme son engagement en faveur d'une culture vivante, partagée, et protectrice des identités. En rejoignant ce Comité stratégique, Djibouti se positionne désormais comme un acteur incontournable dans la gouvernance mondiale de la culture.

Célébration populaire organisée par l’association Haween Qaran avec le soutien de la Mairie

 


À l’approche du 48e anniversaire de l’Indépendance nationale, la capitale s’anime déjà avec les festivités en cours. Hier, au sein du complexe Al Rahma, l’association Haween Qaran, en collaboration avec la Mairie de Djibouti, a ouvert les festivités avec une cérémonie publique riche en couleurs. Une soirée placée sous le signe de l’unité, du patriotisme et de l’implication citoyenne.



Soutenue à la fois financièrement et techniquement par la Mairie, cette initiative s’intègre dans un programme d’événements visant à dynamiser la mémoire collective et à renforcer les liens entre les institutions locales et la communauté. Le maire de Djibouti, M. Said Daoud Mohamed, ambitionne de faire de cette commémoration un moment de rassemblement et d'inclusivité. Il a lancé un appel à la société civile, aux élus et aux résidents, les invitant chacun à participer activement aux célébrations marquant cette date fondatrice du 27 juin 1977.


« L’Indépendance ne se commémore pas uniquement par des discours officiels. Elle se vit dans les quartiers, à travers les femmes, les jeunes, et les acteurs locaux qui perpétuent l’esprit de résistance et de fierté nationale », a souligné Mme Fatouma Nour Hassan, présidente de Haween Qaran, devant un public nombreux. Elle a salué le rôle central joué par la Mairie dans la réalisation de cette soirée, qui a rassemblé des élus locaux, y compris le vice-président de la commune de Balbala, M. Souleiman Ali Souleiman, ainsi qu'un large public.


Haween Qaran, réseau associatif reconnu pour sa mobilisation sur les questions de cohésion sociale et d’autonomisation des femmes, a multiplié les initiatives ces dernières années. Cette célébration s’inscrit dans une dynamique d’appropriation populaire des symboles nationaux et témoigne également du rôle croissant des femmes dans l’animation de la vie publique.


La Mairie de Djibouti, de son côté, renforce sa position de facilitateur de l’expression citoyenne. Fidèle à sa mission de proximité, elle se montre prête à soutenir des événements similaires dans les quartiers au profit des associations. L'objectif affiché : que chaque citoyen, indépendamment de son âge ou de sa condition, se sente partie prenante de l'héritage de 1977.


Enfin, cette soirée organisée au complexe Al Rahma n’est pas un simple événement ponctuel. Elle inaugure une série de manifestations qui redonnent tout son sens à la souveraineté populaire. À Djibouti, la célébration de l’Indépendance ne se décrète pas, elle se partage ; dans la rue, au sein des associations, et dans chaque cœur patriote.




Par cette initiative conjointe, Haween Qaran et la Mairie de Djibouti montrent qu’au-delà des discours, c’est par l’action collective que se construit une mémoire vivante et un avenir partagé.



jeudi 19 juin 2025

RGPH-3 , une radiographie nationale au service du développement durable

  La publication officielle des résultats définitifs du Troisième Recensement Général de la Population et de l’Habitat (RGPH-3), ce mardi 17 juin 2025, lors de la 12e séance du Conseil des Ministresprésidée par Son Excellence Monsieur Ismail Omar Guelleh, Président de la République et Chef du Gouvernement, marque une étape majeure dans l’histoire statistique de Djibouti.

Mené avec une rigueur scientifique exemplaire et appuyé par une transition numérique sans précédent, ce recensement ( salué par l’ensemble des partenaires techniques et financiers ) s’impose désormais comme un levier stratégique pour le pilotage et l’orientation des politiques publiques nationales.



Ce sont 1 066 809 habitants qui vivent officiellement sur le territoire national au 20 mai 2024, date de référence du dénombrement principal. Derrière ce chiffre apparemment neutre se dessine un paysage complexe, vivant, en pleine évolution. Retour sur les résultats, les usages et les enjeux de cette opération d’envergure nationale.


Une opération technique au cœur de la souveraineté statistique


Le recensement général n’est pas un simple décompte de la population. Il s’agit d’une opération structurée, planifiée, rigoureuse, visant à collecter, analyser et publier des données fiables et exhaustives sur l’ensemble des habitants d’un pays, ainsi que sur les caractéristiques de leur habitat. Cette opération permet de saisir des réalités sociales, économiques, démographiques et territoriales indispensables à la conduite de toute stratégie de développement.

Lancée sous l’impulsion du Décret n°2021-191/PR/MEFI, cette troisième édition du RGPH succède aux campagnes de 1983 et de 2009. Elle s’inscrit dans une série de grands chantiers statistiques que le pays a menés ces dernières décennies, notamment les Enquêtes Démographiques et de Santé (EDS), les Enquêtes MICS, ou les Enquêtes auprès des Ménages.

Mais ce recensement a introduit une nouveauté majeure : la transition vers la collecte numérique. Terminées les fiches papier. Place aux tablettes, aux systèmes de positionnement géographique (GPS) et aux bases de données interconnectées. Cette digitalisation a permis une meilleure fiabilité des données, une réduction des délais de traitement, et surtout une cartographie dynamique des réalités locales.


À ce propos, les résultats publiés par l’Institut National de la Statistique de Djibouti (INSTAD) sont sans appel. Avec un taux d’accroissement annuel moyen de 3,3 % depuis 1983, la population djiboutienne poursuit sa progression, portée notamment par une natalité élevée et une dynamique urbaine intense.


Djibouti-Ville concentre à elle seule 767 250 habitants, soit 71,9 % de la population nationale. Ce chiffre, à la fois révélateur et préoccupant, montre une concentration urbaine massive autour de la capitale. À l’inverse, les régions de l’intérieur enregistrent des chiffres plus modestes :

Ali-Sabieh : 76 414 habitants (7,2 %)

Dikhil : 66 196 (6,2 %)

Tadjourah : 60 645 (5,7 %)

Arta : 48 922 (4,6 %)

Obock : 47 382 (4,4 %)


Cette disparité interrégionale appelle des réponses politiques concrètes, notamment en matière de répartition des services publics, d’infrastructures, de développement rural et de mobilité. La donnée devient ici un levier de rééquilibrage territorial.


Le RGPH-3 est plus qu’un tableau de bord démographique. Il est l’ossature de la planification nationale pour les années à venir. Grâce à des données actualisées, désagrégées jusqu’aux plus petits échelons géographiques, le Gouvernement dispose désormais d’une boussole pour orienter ses actions.

Que ce soit dans le domaine de l’éducation, de la santé, de la protection sociale, de l’emploi ou encore du logement, les décideurs ont désormais à leur disposition une base de sondage nationale robuste, géo-référencée et cohérente. Cette base sera utilisée pour élaborer les plans sectoriels, planifier les investissements, évaluer les besoins et suivre les progrès réalisés dans les Objectifs de Développement Durable (ODD).


Par ailleurs, les partenaires internationaux, tels que la Banque Mondiale, l’UNFPA ou les agences onusiennes, fondent désormais leur soutien et leurs financements sur la qualité et la disponibilité des données. Le RGPH-3 renforce ainsi la crédibilité internationale de Djibouti et sa capacité à négocier et piloter des projets structurants.



Une photographie sociale, genrée et équitable


Les chiffres du recensement révèlent une parité quasi-parfaite entre les sexes : 536 447 femmes (50,3 %) pour 530 362 hommes (49,7 %). Cette donnée, souvent sous-estimée, est fondamentale pour l’élaboration de politiques publiques sensibles au genre. Elle permet d’identifier les écarts d’accès aux services, les vulnérabilités spécifiques et les zones où des efforts sont nécessaires pour promouvoir l’égalité.

Les caractéristiques de l’habitat, bien que moins mises en avant dans la communication initiale, sont également cruciales : elles renseignent sur la qualité du logement, l’accès à l’eau, à l’électricité, aux sanitaires, autant de critères essentiels pour mesurer le niveau de vie et identifier les poches de pauvreté.


En outre, le succès du RGPH-3 repose sur une mobilisation sans précédent. Des milliers d’agents recenseurs, de superviseurs, d’experts en SIG, de techniciens informatiques et de statisticiens ont été déployés sur l’ensemble du territoire. Le Gouvernement, à travers l’INSTAD, a mis en place un dispositif robuste, rigoureux, appuyé par les autorités locales et les préfets.

À ce titre, un hommage particulier est adressé à la population djiboutienne, nationale et étrangère, pour son accueil, sa disponibilité et sa coopération tout au long du processus. Cette participation citoyenne témoigne de la maturité démocratique du pays et de la conscience collective de l’importance des données dans le développement.


Avec les résultats du RGPH-3, le temps est venu de passer du diagnostic à l’action. Le Gouvernement dispose désormais d’un socle statistique de haute qualité pour concevoir les politiques de demain. Chaque école construite, chaque centre de santé planifié, chaque route tracée devra désormais s’appuyer sur ces données pour répondre au mieux aux besoins des populations.

Mais au-delà des politiques publiques, ce recensement doit nourrir le débat national, éclairer la société civile, informer les citoyens, outiller les chercheurs et guider les investisseurs. En ce sens, il ne s’agit pas seulement d’un instrument administratif, mais d’un bien commun, à protéger, à mettre à jour et à faire vivre.



Enfin , le RGPH-3 n’est pas un aboutissement. Il est un nouveau point de départ. Un cap pour mieux gouverner, mieux répartir, mieux planifier. Un miroir dans lequel la République se regarde, lucide, pour tracer son avenir avec précision et responsabilité.





À Washington, Djibouti célèbre son indépendance et renforce son alliance avec les États-Unis

  Une commémoration empreinte de gravité, d’amitié et de diplomatie économique À deux pas de la Maison Blanche, dans l’écrin    de l’hôtel W...