Djibouti s’apprête à célébrer, lundi prochain, le 75ᵉ anniversaire de son franc, symbole de souveraineté et de stabilité économique. À cette occasion, nous vous proposons de plonger au cœur des statuts et des missions de l’institution qui en assure la garde : la Banque Centrale de Djibouti (BCD).
Au cœur de Djibouti-ville, se dresse une institution aussi discrète qu’indispensable. Derrière ses murs chargés d’histoire et de secrets économiques, la Banque Centrale de Djibouti, dirigée par son gouverneur M. Ahmed Osman, orchestre avec rigueur et précision la symphonie complexe des finances nationales.
C’est au lendemain de l’indépendance, le 3 décembre 1977, que la jeune République de Djibouti se dote de son propre gardien monétaire : la Banque Nationale de Djibouti. Ce n’est qu’en 2000 qu’elle prendra son nom actuel, marquant ainsi son passage de simple émetteur de monnaie à un acteur stratégique de la régulation financière et du développement économique. Dès ses premiers statuts, la Banque se voit investie d’une mission régalienne : émettre et stabiliser la monnaie nationale, symbole d’unité et de souveraineté.
Le franc djiboutien, stablement arrimé au dollar américain, est l’étendard de cette politique. Garantir la disponibilité des billets et pièces en circulation, veiller à la qualité des émissions, et gérer les réserves en devises : tels sont les piliers de cette mission sacrée. Mais au fil des décennies, à mesure que l’économie djiboutienne s’affirme comme un carrefour régional, la Banque Centrale élargit son périmètre d’action.
En effet, la décennie écoulée a vu éclore un paysage bancaire de plus en plus diversifié. Aux banques conventionnelles se sont ajoutées des établissements islamiques, des institutions de microfinance, et même des agents de change. Cette multiplication des acteurs, si elle est un signe de vitalité économique, pose également de nouveaux défis en matière de régulation et de supervision.
Sous l’impulsion des autorités nationales, une réforme législative ambitieuse a été entreprise, mettant la Banque Centrale au cœur du dispositif. Avec une vigilance de tous les instants, la BCD surveille la masse monétaire et s’assure de la sécurité des dépôts des clients. Son arsenal de contrôle, alliant analyses documentaires et inspections sur le terrain, lui permet de prévenir les risques et de sanctionner les défaillances. La BCD, clé de voûte du système financier, héberge également les comptes courants des banques, assurant la compensation quotidienne des transactions interbancaires.
L’exclusivité de l’émission monétaire reste la mission la plus emblématique de la Banque Centrale. Mais elle s’accompagne d’un rôle crucial dans la surveillance des flux financiers, garantissant ainsi la stabilité monétaire et économique. Chargée également de superviser les établissements financiers, la BCD veille au respect des normes, accordant ou retirant les agréments selon des critères stricts.
Ainsi , cette mission dépasse le simple cadre national. En tant qu’interlocuteur privilégié des institutions financières internationales comme le FMI et la Banque Mondiale, la BCD joue un rôle pivot dans les programmes d’assistance technique et financière, consolidant ainsi la place de Djibouti sur l’échiquier économique mondial.
En outre, la Banque Centrale ne se limite pas à surveiller et sanctionner. Elle est aussi une source essentielle d’informations économiques et financières. À travers ses agrégats macroéconomiques, ses études sectorielles, et sa balance des paiements, la BCD éclaire les décideurs et oriente les investisseurs.
Deux bases de données, la Centrale des Risques et le Fichier Central des Chèques Impayés, illustrent ce rôle de sécurisation des activités bancaires. Les banques y puisent des informations vitales pour évaluer les risques et protéger leurs intérêts. La BCD héberge également la Chambre des Compensations, où chaque jour, les établissements financiers règlent leurs comptes dans un ballet aussi discret qu’efficace.
Plus qu’une institution, la Banque Centrale de Djibouti est une garantie. Garantie de stabilité pour les citoyens, de sécurité pour les investisseurs, et de souveraineté pour l’État. Dans un pays où le port bruisse des échanges mondiaux, où les corridors logistiques relient les continents, et où le développement économique est une priorité nationale, la BCD est un phare.
Enfin, fidèle à la vision du Président de la République, S.E. Ismail Omar Guelleh, la Banque Centrale incarne une ambition: celle d'un Djibouti moderne, ouvert au monde mais maitre de son destin. Dans les coulisses de cette nation en pleine mutation, la Banque Centrale continue, inlassablement, à écrire les pages d'une histoire où la rigueur et la vision se conjuguent au service de la prospérité.
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