vendredi 18 avril 2025

Djibouti participe activement à la réécriture de l’histoire coloniale lors de l’exposition "Mission Dakar-Djibouti [1931-1933] : Contre-enquêtes" au Musée du Quai Branly – Jacques Chirac

  S.E M Ayeid Mousseid Yahya, Ambassadeur de la République de Djibouti en France, a pris part à la cérémonie d’ouverture de l’exposition « Mission Dakar–Djibouti [1931–1933] : Contre‑enquêtes », qui se tient au Musée du Quai Branly – Jacques Chirac du 15 avril au 14 septembre 2025.

Madame Hasna Houmed Gaba du Ministère de la Jeunesse et de la Culture , avait participé à la contre-enquête en amont pour la partie djiboutienne . elle a contribué  à la reconnaissance et à la contextualisation des artefacts djiboutiens, bien qu’elle n’ait pu être présente le jour de l’inauguration.



Djibouti s’inscrit pleinement dans cette contre-enquête muséale, aux côtés d’autres pays concernés par la mission historique : Sénégal, Bénin, Niger, Mali, Cameroun, Tchad, République centrafricaine, Éthiopie. Plusieurs objets patrimoniaux djiboutiens, désormais re-identifiés, ont été intégrés à l’exposition, participant à une relecture critique et partagée de l’histoire coloniale.


Cette exposition, qui se tiendra jusqu’au 14 septembre 2025, propose une relecture critique de l’une des plus vastes missions ethnographiques françaises du XXᵉ siècle, dirigée par Marcel Griaule. Entre 1931 et 1933, cette expédition traversa l’Afrique de Dakar à Djibouti, collectant plus de 3 500 objets ( aujourd’hui conservés dans les musées français ) , mais dont les conditions d’acquisition restent controversées.  

  L’exposition s’inscrit dans une démarche inédite de transparence et de dialogue avec les nations africaines concernées. Pour la première fois, des chercheurs et commissaires d’exposition originaires du Mali, du Bénin, de l’Éthiopie et de Djibouti ont collaboré avec le Musée du Quai Branly pour examiner les conditions réelles de collecte de ces artefacts :  

- Ont-ils été achetés, volés ou extorqués sous la contrainte coloniale ? 

- Quel était leur rôle sacré ou symbolique pour les populations locales ?




La République de Djibouti, terminus de l'expédition Griaule, occupe une place centrale dans cette rétrospective. Plusieurs pièces patrimoniales djiboutiennes ont été intégrées à la scénographie, témoignant de la richesse culturelle du pays. Parmi ces objets figurent un flacon traditionnel à khôl, orné de perles et de cauris, qui servait au maquillage des yeux, ainsi qu'une meule et son pilon en pierre, utilisés quotidiennement par les femmes djiboutiennes pour moudre les condiments.  


L'exposition présente également un braséro en bois d'alayto, placé sous un étendoir pour parfumer les vêtements des mères et de leurs nourrissons, ainsi qu'un barki et un gorof, objets du quotidien chargés de sens. Une lettre de Mme Schilfitz et des photographies des salines de Djibouti complètent cette collection, offrant un témoignage historique précieux.  

Parmi les pièces les plus symboliques, une tablette coranique (lawh) et une plume (qalam) rappellent l'importance de l'apprentissage de l'écriture arabe dans la tradition djiboutienne. Ces objets, représentatifs des savoir-faire traditionnels, soulèvent également des questions essentielles sur leur présence dans les collections muséales européennes et les conditions de leur acquisition. Leur exposition à Paris invite ainsi à une réflexion approfondie sur l'héritage colonial et les enjeux de restitution.


  En marge de l'exposition s'est tenu un important colloque scientifique les 16 et 17 avril 2025, organisé en partenariat avec Sciences Po Paris. Cet événement a rassemblé d'éminents historiens, anthropologues et universitaires venus d'Afrique et d'Europe pour engager un dialogue approfondi sur plusieurs enjeux majeurs. Les discussions se sont particulièrement concentrées sur le contexte politique de la mission Griaule et son héritage controversé, mettant en lumière les conditions coloniales dans lesquelles cette expédition ethnographique a été menée. Les participants ont également examiné les revendications légitimes de restitution des biens culturels, ainsi que la nécessité d'établir une coopération culturelle plus équitable entre l'Afrique et l'Europe, fondée sur le respect mutuel et la reconnaissance des droits patrimoniaux.


À cette occasion, Son Excellence l'Ambassadeur Ayeid Mousseid Yahya a prononcé des mots marquants, saluant cette initiative comme bien plus qu'une simple rétrospective historique : "Cette exposition n'est pas seulement une rétrospective, mais un acte de justice. Djibouti s'engage pour une mémoire apaisée et un patrimoine partagé." Cette déclaration souligne l'engagement de la République de Djibouti dans ce processus de réconciliation mémorielle et de construction d'un nouveau paradigme dans les relations culturelles internationales. Le colloque a ainsi offert une plateforme essentielle pour repenser les dynamiques postcoloniales et envisager des modalités de collaboration plus justes pour l'avenir.

   

  En effet , la participation active de Djibouti à cette exposition s'inscrit dans le mouvement plus large en faveur de la restitution des biens culturels et du renforcement des institutions muséales africaines. Cette collaboration franco-djiboutienne témoigne d'une volonté partagée de repenser les relations culturelles entre l'Afrique et l'Europe. Ensemble, les deux pays entendent déconstruire les récits coloniaux unilatéraux qui ont longtemps dominé l'interprétation des collections ethnographiques, tout en donnant une place centrale aux perspectives africaines dans la narration historique. Cette démarche commune vise également à promouvoir une muséographie plus éthique, respectueuse des droits culturels des pays d'origine.





Dans un contexte international où les questions de restitution occupent une place croissante dans le débat public, Djibouti se positionne comme un acteur engagé dans la recherche de solutions équilibrées. Plutôt que d'effacer le passé, le pays privilégie une approche constructive visant à réécrire collectivement l'histoire, en intégrant les voix de toutes les parties concernées. Ce dialogue respectueux ouvre la voie à une nouvelle ère de coopération culturelle, où la reconnaissance des torts passés s'accompagne d'un projet commun de valorisation du patrimoine africain.


 




À Royan, la voix de Djibouti ranime les mémoires oubliées du bataillon somali

 Royan, 17 avril 2025. Le ciel est changeant, le vent de l’Atlantique mord les visages et fait claquer les drapeaux. Sur l’esplanade Félix-Marie de Kerimel de Kerveno, les regards sont tournés vers la tribune. Un homme s’avance. Costume sobre, gestes mesurés, voix grave. S.E.M. Ayeid Mousseid Yahya, ambassadeur de Djibouti en France, vient de se lever. Il ne lit pas l’Histoire : il la répare.



Dans le silence recueilli des commémorations, ses mots résonnent autrement. Loin des discours convenus, l’ambassadeur convoque une mémoire presque effacée : celle des tirailleurs somalis. Ces soldats venus d’un territoire que l’on appelait alors la Côte française des Somalis, aujourd’hui Djibouti. Ils n’avaient ni les mots ni les cartes. Mais ils avaient marché, combattu, enduré pour libérer Royan en avril 1945.


L’ambassadeur ne parle pas de gloire, mais de dignité. Pas de conquête, mais de fraternité. Il évoque ces visages bruns sous les képis, ces mains calleuses agrippées aux fusils, ces regards perdus dans les marais de la pointe de Grave. Certains sont morts à Vieux-Soulac, d’autres sont rentrés, en silence, dans un pays qui ne savait pas encore qu’il deviendrait une nation. Leur souvenir ? Éparpillé dans quelques archives militaires et dans la mémoire fatiguée de leurs enfants. À Royan, ce jour-là, ils retrouvent une place. Pas sur une plaque, pas dans un manuel , mais dans les cœurs.



La matinée commence au Fort du Chay, avec les premiers dépôts de gerbes devant Le Souffle, sculpture de Claude Lalanne. Puis vient la revue des troupes, le défilé, les parachutistes qui tombent du ciel comme pour rappeler que l’Histoire s’écrit aussi dans l’apesanteur. Sur l’esplanade, les enfants courent entre les véhicules militaires reconstitués, rient, posent des questions. Et les anciens combattants, eux, se tiennent droits, entre fierté et fatigue. Mais au-delà du décor, ce 17 avril est traversé par une question simple, posée sans fracas par la voix calme de Djibouti : qui se souvient des nôtres ?


En effet, l’ambassadeur ne vient pas exiger. Il vient rappeler. Que l’Afrique ne fut pas une simple arrière-garde coloniale, mais un acteur de premier plan dans cette guerre que la France dit sienne. Il appelle à une mémoire partagée, pas comme un luxe intellectuel, mais comme une nécessité morale. « Ce qu’ils ont semé ici, sur cette terre de Charente-Maritime, ne doit pas être balayé par le vent de l’oubli », dit-il. Et son ton ne laisse aucune place à la rhétorique. C’est une promesse adressée aux vivants. Ce n’est pas de nostalgie qu’il s’agit. Mais de justice.


Le soir, sur la plage de la Grande Conche, un feu d’artifice éclate. Les rires fusent, les flashs crépitent, les discours sont déjà loin. Pourtant, dans le vent tiède de cette fin de journée, quelque chose flotte encore. Une présence discrète. Une mémoire qui demande à rester. La voix de l’ambassadeur s’est tue, mais ses mots continuent d’habiter le silence. Comme une onde, venue de l’autre côté du continent.




Enfin , ce 17 avril, à Royan, l’Histoire ne s’est pas contentée de se souvenir. Elle a écouté une voix venue du Sud, celle d’un pays petit par la taille, immense par la fidélité. Et dans ce murmure, c’est tout un continent qui, sans fracas, a repris sa place dans la lumière.


 



mercredi 16 avril 2025

La Base de soutien de l'Armée chinoise à Djibouti offre un don au Centre Daryel, renforçant l'amitié sino-djiboutienne



 La Base de soutien de l'Armée populaire de libération chinoise (APL) à Djibouti a fait don, ce dimanche 14 avril, de fournitures quotidiennes, de matériel scolaire et d'équipements sportifs au Centre Daryel, situé dans la capitale djiboutienne. Cette initiative généreuse vise à améliorer les conditions de vie et d'éducation des enfants défavorisés, tout en consolidant les liens d'amitié entre la Chine et Djibouti.  



La cérémonie de donation s'est tenue dans l'enceinte de la crèche Daryel, en présence de plusieurs personnalités de premier plan, dont Mme Anissa Hassan Bahdon, Secrétaire Général du ministère de la femme et de la famille et des représentants de la Base de soutien de l'APL ont également assisté à l'événement.  


Il s'agit de la deuxième fois que la Base de soutien de l'APL apporte une aide humanitaire à la crèche Daryel. Cette année, plus de 700 articles de première nécessité, comprenant du riz, de l'huile alimentaire et du lait en poudre, ont été remis aux responsables du centre. Ces dons répondent à des besoins urgents et contribueront à améliorer le quotidien des enfants pris en charge par l'établissement.  

"Les fournitures scolaires et les denrées alimentaires offertes par la Base de soutien de l'APL chinoise bénéficieront directement aux enfants et témoignent de l'attention particulière que porte l'armée chinoise à leur bien-être", a déclaré Mme Anissa  lors de son allocution.  



À l'issue de la cérémonie, les militaires chinois ont animé une série d'activités culturelles pour les enfants, incluant des démonstrations de Tai Chi, des interprétations de musique traditionnelle chinoise et des ateliers de calligraphie. Les enfants, ravis, ont été invités à participer à ces animations interactives, partageant des moments de joie et de danse avec les soldats chinois.  

Ces dernières années, la Base de soutien de l'APL à Djibouti s'est engagée activement dans des actions humanitaires et de coopération internationale, fournissant notamment des services médicaux, un soutien éducatif et une aide matérielle en cas de catastrophes naturelles. Ces efforts constants ont été salués par les autorités djiboutiennes et la population locale, qui voient en la Chine un partenaire solidaire et fiable.  



Cette nouvelle initiative  illustre une fois de plus l'esprit de la communauté de destin sino-africaine, promue par la Chine dans le cadre de sa politique de coopération gagnant-gagnant avec le continent. Elle renforce également l'image positive de l'APL, engagée non seulement dans la défense nationale, mais aussi dans la promotion de la paix et du développement à l'étranger.  


Crédit photo : APL 

Djibouti envoie le Bataillon Hill WALAL 12 en Somalie, poursuivant son engagement pour la stabilité régionale

 Alors que le Bataillon Hill 10 achève avec succès sa mission en Somalie, un nouveau chapitre s’ouvre pour les Forces Armées Djiboutiennes (FAD) avec le déploiement du Bataillon Hill WALAL 12 vers Jalalaqsi, dans le cadre de la Mission de l’Union Africaine en Somalie (ATMIS). Ce déploiement illustre une fois de plus l’engagement inébranlable de Djibouti en faveur de la stabilité et de la sécurité régionales.  



Fort de plusieurs centaines d’hommes et de femmes aguerris, le Bataillon Hill 12, placé sous le commandement du lieutenant-colonel Ali Elmi Bouh, a suivi un entraînement intensif de cinq mois au Centre d’Entraînement d’Ali Ouneh. Ce programme rigoureux a permis de renforcer leurs compétences tactiques, leur résilience en milieu hostile et leur préparation psychologique pour une mission de vingt-quatre mois.  

Leur déploiement intervient dans un contexte sécuritaire fragile, où la relève des troupes est essentielle pour maintenir la pression contre les groupes armés ALSHABAB. Les soldats djiboutiens auront pour mission d’assurer la sécurité dans leur zone d’opérations, d’appuyer les forces somaliennes et de contribuer à la reconstruction des institutions locales, conformément aux objectifs de l’ATMIS.  


Dans le même temps, Djibouti a célébré le retour du Bataillon Hill WALAL 10, après deux années de service exemplaire en Somalie. Accueillis en héros à l’aéroport international de Djibouti, les soldats ont été reçus par une haute délégation dirigée par le Ministre de la Défense, M. Hassan Omar Mohamed Bourhan, et le Chef d’État-Major Général des Armées, le Général de Corps d’Armées Zakaria Cheick Ibrahim.  

"Votre engagement et vos sacrifices ont contribué à la stabilisation de la Somalie et renforcé la coopération régionale", a déclaré le ministre, saluant le professionnalisme des troupes. Conformément aux procédures, les militaires ont immédiatement bénéficié d’un processus de réintégration incluant des bilans médicaux complets et un accompagnement administratif pour faciliter leur retour à la vie civile.  


En effet,le  départ du Bataillon Hill 12 et le retour du Bataillon Hill 10 symbolisent la pérennité de l’engagement djiboutien en Somalie, où les FAD jouent un rôle clé depuis des années. Ce roulement stratégique témoigne de la détermination de Djibouti à soutenir ses partenaires africains et internationaux dans la lutte contre le terrorisme et la consolidation de la paix.  



Enfin, la communauté internationale, notamment l’Union Africaine et les Nations Unies, a salué à maintes reprises les efforts de Djibouti, soulignant son rôle de stabilisateur dans la Corne de l’Afrique. Alors que le Bataillon Hill 12 prend position à Beledweyne, les espoirs se tournent vers une nouvelle étape dans la sécurisation de la région et le renforcement de la souveraineté somalienne.  


mardi 15 avril 2025

Le Maire de la ville, M Said Daoud Mohamed a pris part à la conférence sur l'implant cochléaire..

 Sous le haut patronage de l’Hôpital Militaire de Djibouti et de l’Université de Djibouti, une conférence scientifique majeure sur l’implant cochléaire s’est tenue ce mardi dans l’amphithéâtre de l’Hôpital des Armées, en présence du Premier Édile, M. Said Daoud. Cet événement marque une avancée décisive dans la prise en charge des troubles auditifs sévères à Djibouti, illustrant les progrès accomplis par le pays dans le domaine médical.  



Organisée avec le concours d’experts nationaux et internationaux, la conférence a mis en lumière les dernières avancées technologiques en matière d’implants cochléaires, dispositifs révolutionnaires permettant de restaurer l’audition chez les patients atteints de surdité profonde. Les débats ont porté sur l’importance d’un diagnostic précoce, d’une prise en charge chirurgicale optimale et d’un suivi adapté, soulignant l’engagement des autorités sanitaires djiboutiennes en faveur d’une médecine inclusive et de qualité.  


Le point d’orgue de cette conférence a été l’activation réussie des implants cochléaires chez trois jeunes patients, réalisée par le médecin-capitaine Dr Abdi Okieh, en collaboration avec Mme Bennys Hela, représentante de la société Cochlear, leader mondial des solutions auditives. Émotion et espoir étaient palpables dans la salle alors que ces enfants découvraient, pour la première fois, les sons du monde qui les entoure.  

"Cette intervention est une première nationale, et le fait qu’elle ait été réalisée à l’Hôpital Militaire de Djibouti témoigne des progrès accomplis par notre système de santé", a déclaré le maire de la capitale , saluant le travail des équipes médicales et des partenaires institutionnels.  



Cette conférence ne se limite pas à une réussite technique : elle ouvre la voie à une prise en charge pérenne des patients souffrant de surdité, désormais accessibles directement sur le territoire national. Les familles présentes ont exprimé leur gratitude face à cette avancée, qui promet à leurs enfants une vie meilleure, enrichie par la communication et l’autonomie.  

En outre, les organisateurs ont également profité de l’occasion pour sensibiliser le public sur l’importance du dépistage précoce des troubles auditifs et le rôle clé des implants cochléaires dans la réhabilitation.  


En effet, cette initiative s’inscrit dans la droite ligne de la politique de santé publique du gouvernement djiboutien, qui place l’innovation médicale et l’accès aux soins pour tous au cœur de ses priorités. L’Hôpital Militaire, en partenariat avec l’Université de Djibouti, entend poursuivre ses efforts pour former des professionnels locaux et renforcer les capacités nationales dans ce domaine.  



Alors que Djibouti écrit une nouvelle page de son histoire médicale, cette conférence restera comme un symbole fort de progrès, d’humanité et d’espoir pour les générations futures.  


 Crédit photo : D.L 


Djibouti joue un rôle actif lors de la 24e session extraordinaire du Conseil Exécutif de l'UA

 La 24e session extraordinaire du Conseil exécutif de l'Union africaine (UA) s'est tenue ce mardi au siège de l'organisation à Addis-Abeba, marquée par une participation remarquée de la délégation djiboutienne. Sous la présidence de Son Excellence Mohamoud Ali Youssouf, cette réunion ministérielle a permis d'aboutir à des décisions importantes pour la gouvernance continentale.



La République de Djibouti était représentée par une délégation conduite par le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, S.E. Abdoulkader Houssein Omar, accompagné de l'ambassadeur de Djibouti en Éthiopie et représentant permanent auprès de l'UA, S.E. Abdi Mohamoud Eybe, ainsi que de l'ambassadeur Guelleh Idriss et des cadres de l’ambassade. Leur présence active témoigne de l'engagement constant de Djibouti en faveur de la coopération continentale.



Les travaux de la session ont abouti à plusieurs nominations clés :

- L'élection de nouveaux membres au Conseil de paix et de sécurité (CPS), dont Djibouti qui rejoint ainsi cette instance cruciale pour la stabilité continentale

- La désignation d'un représentant à la Commission de droit international de l'UA (AUCIL)

- La nomination d'un expert au Conseil africain de l'espace (AfSC), soulignant l'intérêt croissant pour les technologies spatiales


En outre, les participants ont également examiné le projet de rapport concernant l'élection de deux nouveaux commissaires :

1. Le commissaire au Développement économique, Tourisme, Commerce, Industrie et Mines (ETTIM)

2. Le commissaire à l'Éducation, Science, Technologie et Innovation (ESTI)


Parmi les principaux résultats de cette session, on note :

- Pour l'Afrique du Nord : l'Algérie (nouveau membre) et l'Égypte (réélue)

- Pour l'Afrique de l'Ouest : le Nigeria (réélu) et le Sénégal (nouveau membre)

- Pour l'Afrique centrale : le Cameroun (membre sortant) et le Tchad (nouveau membre)

- Pour l'Afrique de l'Est : le Kenya (réélu) et Djibouti (nouveau membre)

- Pour l'Afrique australe : l'Afrique du Sud (membre sortant) et la Namibie (nouveau membre)


En effet, ces élections interviennent à un moment charnière pour la sécurité africaine, avec plusieurs crises à gérer :

- La situation au Sahel

- Les tensions en République démocratique du Congo

- Les défis dans la Corne de l'Afrique

Les nouveaux membres du CPS entreront en fonction en mai 2025 avec un agenda chargé, devant à la fois gérer ces crises urgentes et poursuivre les réformes des architectures de paix et de sécurité africaines.

Enfin , cette session extraordinaire a permis non seulement de renouveler la gouvernance des principales instances de l'UA, mais aussi de confirmer le rôle central de Djibouti dans les dynamiques politiques et sécuritaires du continent. L'élection de Djibouti au CPS vient couronner son engagement constant en faveur de la stabilité régionale et de l'intégration africaine.

lundi 14 avril 2025

Pour une nouvelle architecture de la solidarité climatique, l’appel visionnaire du Président Guelleh

Éditorial

Alors que les effets du changement climatique frappent avec une intensité croissante, particulièrement en Afrique, la deuxième édition de la Conférence internationale de Djibouti sur le Changement Climatique, Recherche et Résilience (2CR2) se présente comme un forum crucial pour repenser les réponses globales. Sous l’impulsion du Président Ismail Omar Guelleh, cet événement a une nouvelle fois réuni décideurs politiques, scientifiques de renom et acteurs de la société civile autour d’un impératif : bâtir une solidarité climatique effective et juste. 



Les interventions ont rappelé une réalité implacable : sécheresses prolongées, inondations dévastatrices et dégradation des écosystèmes aggravent les fragilités économiques et sociales, nourrissent les conflits et poussent des populations entières à l’exode. Face à cette crise multidimensionnelle, le Président Guelleh a posé un diagnostic sans équivoque :« Il n’y aura ni avenir viable sans stabilité environnementale, ni prospérité partagée sans justice climatique ».

Cette affirmation résume l’enjeu central. L’Afrique, bien que contribuant le moins aux émissions mondiales, en subit disproportionnellement les conséquences. Pourtant, comme l’a souligné le chef de l’État djiboutien, le continent pourrait devenir un acteur clé de la transition énergétique, à condition que la communauté internationale joue pleinement son rôle.  



Le plaidoyer du Président Guelleh repose sur un principe simple mais exigeant : la mutualisation des savoirs, des financements et des technologies . Il a insisté sur la nécessité d’un partenariat international équitable , fondé sur la confiance et la reconnaissance des spécificités africaines. Sans cela, les discours sur la résilience resteront lettre morte.  

Ainsi, Djibouti montre la voie à travers des initiatives concrètes, comme l’Observatoire Régional de Recherche pour l’Environnement et le Climat (ORREC). Véritable prouesse scientifique, cette institution illustre comment la recherche peut servir les populations, en anticipant les crises sanitaires ou en adaptant les pratiques agropastorales. Son succès démontre que l’expertise locale, couplée à une coopération internationale, peut générer des solutions durables. 


En sa qualité de président en exercice de l’IGAD, le Chef de l’État a également rappelé l’importance d’une approche régionale. La gestion concertée des ressources hydriques et l’intégration de la résilience climatique dans les stratégies de prévention des conflits sont des priorités. Comme il l’a affirmé, «  les tensions liées à l’eau doivent devenir des opportunités de coopération, non des sources de division ». 

La conclusion du Président Guelleh appelle à une mobilisation collective. Les nations doivent dépasser les engagements théoriques pour construire une «  nouvelle architecture de la solidarité climatique », où les responsabilités sont partagées et les moyens alloués à la hauteur des défis.  



Alors que la COP28 a réaffirmé l’urgence d’agir, des initiatives comme la 2CR2 prouvent que des États comme Djibouti, bien que modestes en taille, portent une vision ambitieuse. L’Afrique n’entend pas être un continent victime, mais un partenaire incontournable dans la lutte pour le climat. 

Reste à savoir si les grandes puissances, souvent absorbées par leurs rivalités géopolitiques, sauront écouter cet appel. Car comme le rappelle justement le Président Guelleh, la justice climatique n’est pas une option, mais la condition sine qua non d’un avenir commun. 



À Washington, Djibouti célèbre son indépendance et renforce son alliance avec les États-Unis

  Une commémoration empreinte de gravité, d’amitié et de diplomatie économique À deux pas de la Maison Blanche, dans l’écrin    de l’hôtel W...