mercredi 28 août 2024

Le grand oral de la rentrée du président Guelleh : Cap sur un Djibouti résilient et moderne

 Lors du Conseil des ministres du 28 août 2024, le président Ismaïl Omar Guelleh a tracé une feuille de route ambitieuse pour la rentrée politique, mettant en avant les priorités stratégiques du gouvernement djiboutien. Ce discours marquant annonce des orientations clés pour renforcer la position de Djibouti tant au niveau national qu'international.


Président Ismaïl Omar Guelleh 

Le président a insisté sur la nécessité de s’adapter aux transformations globales, soulignant l’importance de maintenir une économie robuste malgré un contexte mondial morose. Il a salué la croissance économique projetée de 7,5 % pour 2024, portée par l'expansion des activités portuaires et le dynamisme des secteurs des télécommunications et de l’énergie. Toutefois, il a également appelé à une diversification accrue de l'économie, en investissant dans des secteurs porteurs tels que le tourisme, l'agriculture, les énergies renouvelables, et le numérique.



Sur le plan social, Guelleh a réaffirmé l’engagement de son gouvernement à promouvoir l’inclusivité, avec un accent particulier sur l’autonomisation des femmes et l'intégration des personnes en situation de handicap. Il a également mis en avant la nécessité de renforcer le soutien aux populations vulnérables, en garantissant l'accès à une santé de qualité et à un logement abordable pour tous.


Au niveau international, Djibouti continue de jouer un rôle crucial dans la coopération régionale, notamment par la ratification du traité modifiant les statuts de l’Autorité Intergouvernementale pour le Développement (IGAD) et par la signature d’un nouveau traité de défense. Ces initiatives visent à renforcer la stabilité et le développement économique dans la région.


Ensuite , le président Guelleh a exprimé la volonté de Djibouti de s'affirmer sur la scène mondiale, en défendant les intérêts des pays du Sud dans les forums internationaux tels que le Forum de la Coopération Chine-Afrique (FOCAC) et le Sommet de l’Avenir à New York.


Enfin , ce discours incarne une vision claire pour un Djibouti moderne, résilient, et profondément ancré dans ses valeurs, prêt à relever les défis d’un monde en constante évolution.

mardi 27 août 2024

L'ICR, un chemin vers un futur commun

 


 Dans ma réflexion du jour, je vais explorer l'évolution de l'initiative de la Ceinture et de la Route (ICR), qui a désormais franchi le cap de la décennie. Cet article propose une analyse approfondie de cette initiative, lancée en 2013 par le président chinois Xi Jinping. Connue sous le nom de "Nouvelle Route de la Soie", elle vise à revitaliser les anciennes routes commerciales reliant l'Asie, l'Europe et l'Afrique. Avec la participation de plus de 150 pays et 30 organisations internationales, cette entreprise mondiale a engendré des investissements massifs dans les infrastructures.


Président de la Chine S/E Xi Jinping 

Le président Xi Jinping a décrit cette initiative en ces termes : « L'ICR est certes une idée de la Chine, mais ses opportunités et ses résultats bénéficieront au monde entier. La Chine n'a aucun motif géopolitique, ne recherche aucun bloc d'exclusion et n'impose aucun accord commercial aux autres. »



En 2023, l'initiative de la Ceinture et de la Route a célébré son 10e anniversaire, marquant une décennie de transformations globales et de partenariats fructueux. Depuis son lancement, l'ICR a rassemblé un large éventail de pays et d'organisations internationales sous une bannière de coopération, de développement partagé et de prospérité commune. En examinant les réalisations de cette initiative, il devient évident qu'il ne s'agit pas simplement d'une série de projets d'infrastructure, mais d'un mouvement global visant à créer un monde plus interconnecté et inclusif.


Le troisième Forum de la Ceinture et la Route, tenu en octobre 2023 à Beijing, a rassemblé des représentants de 151 pays et 41 organisations internationales. Cet événement a mis en lumière les progrès accomplis et les projets futurs dans divers domaines tels que la connectivité numérique, le développement vert et la coopération maritime. Le discours d'ouverture du président Xi Jinping a souligné l'importance de bâtir un monde d'ouverture, d'inclusion et de développement commun, des principes qui sont au cœur de l'initiative.


Depuis sa création, l’ICR a réalisé des progrès significatifs dans la construction d'infrastructures critiques à travers le monde. Les projets phares incluent des réseaux de chemins de fer, des autoroutes, des ports, et des pipelines qui ont facilité la circulation des biens, des technologies et des personnes. Par exemple, les corridors économiques et les routes de transport majeures ont non seulement amélioré la connectivité physique mais ont aussi favorisé une meilleure intégration économique entre les régions.


En outre, l’ICR  a apporté des solutions innovantes aux défis contemporains tels que la transition énergétique et la numérisation. Les centrales hydroélectriques, éoliennes et photovoltaïques mises en place sous cette initiative ont contribué à la résolution des pénuries d'énergie et ont aidé les pays en développement à réaliser des objectifs de développement vert et bas carbone. L'expansion des réseaux d'électricité intelligents et des oléoducs et gazoducs a également joué un rôle crucial dans cette transformation.


L'un des aspects les plus remarquables de la BRI est sa capacité à transcender les différences culturelles, sociales et économiques pour créer une plateforme de coopération mutuellement bénéfique. L'esprit de la Route de la Soie, marqué par la paix, la coopération, l'ouverture et l'inclusion, reste un guide fondamental pour cette initiative. Comme l'a souligné Xi Jinping, l’ ICR incarne l'idée que la coopération gagnant-gagnant est essentielle pour le développement global et le bien-être de tous les peuples.


La coopération dans le cadre de la BRI s'étend au-delà des projets matériels pour inclure des échanges culturels et humains enrichissants. Des initiatives comme les Ateliers Luban, la Silk Road Community Building Initiative et l'Action Lumière ont renforcé les liens entre les peuples et ont promu une compréhension mutuelle profonde.


En ce qui concerne les pays africains engagés dans ce processus, ils ont émergé comme l’un des bénéficiaires significatifs de l’initiative de la Ceinture et la Route. Les investissements massifs dans les infrastructures, tels que les ports, les voies ferrées et les routes, ont stimulé le développement économique du continent. La connectivité accrue a renforcé les échanges commerciaux entre l’Afrique, l’Europe et l’Asie, créant des opportunités d’exportation et favorisant une croissance économique durable. De plus, ces projets ont contribué à améliorer l’accès aux ressources, ouvrant ainsi de nouvelles perspectives pour le développement local. Toutefois, il est essentiel de surveiller attentivement les implications sociales, économiques et environnementales pour garantir que les retombées bénéfiques se traduisent par un progrès inclusif et durable sur le continent africain.


Par ailleurs , une autre considération importante est la promotion des droits de l’homme et des normes sociales élevées dans le cadre de ces partenariats. Alors que l’initiative de la Ceinture et la Route ouvre des portes pour le développement, il est impératif que cela se fasse sans compromettre les droits fondamentaux des travailleurs, la diversité culturelle et la souveraineté nationale. En veillant à ce que ces principes guident la mise en œuvre de projets, l’initiative peut véritablement contribuer à la création d’un ordre mondial plus équitable et inclusif.

En outre, La coopération dans le cadre de "la Ceinture et la Route" embrasse la tendance historique de la mondialisation économique, répond à la demande d'amélioration du système de gouvernance mondiale et est conforme à l'aspiration du peuple à une vie meilleure selon XI Jinping. 

Ainsi, grâce aux efforts ces dernières années, une structure générale de coopération a été mise en place. C'est comme réaliser un dessin : le contour est achevé, maintenant nous devons remplir les détails. Et nous devons le faire de manière méticuleuse. Or, La coopération dans le cadre de "la Ceinture et la Route" embrasse la tendance historique de la mondialisation économique, répond à la demande d'amélioration du système de gouvernance mondiale et est conforme à l'aspiration du peuple à une vie meilleure.


Alors que l’ICR  entre dans sa deuxième décennie, la Chine et ses partenaires se trouvent à un nouveau point de départ. Le futur de l’ICR repose sur l'adhésion continue aux principes d'amples consultations, de contribution conjointe et de bénéfices partagés. La modernisation et le développement durable doivent rester au cœur des efforts de coopération pour surmonter les défis globaux et créer un avenir de paix, de développement et de prospérité commune.


 Ainsi , l'initiative de la Ceinture et la Route a prouvé que la collaboration internationale et l'interconnexion peuvent être des moteurs puissants du développement global. Alors que nous tournons notre regard vers l'avenir, il est essentiel de continuer à bâtir sur les succès des dix dernières années, en forgeant des partenariats encore plus solides et en ouvrant de nouvelles voies pour un monde plus harmonieux et prospère.


Dans cette optique , l'initiative « Une Ceinture, Une Route » s'inscrit parmi les concepts diplomatiques du président Xi Jinping, ayant un impact positif à l'échelle mondiale. En plus de l'ICR, le président Xi est également engagé sur plusieurs autres fronts essentiels : la création d'une communauté de destin pour l'humanité, le renforcement des relations sino-africaines, le Forum sur la coopération sino-africaine, l'Initiative de développement mondial, l'Initiative de sécurité mondiale, l'Initiative pour une civilisation mondiale, la modernisation à la chinoise, l'échange mutuel des civilisations, ainsi que la coopération mondiale en matière de réduction de la pauvreté et de développement vert, entre autres.


Pour rappel , dans les différents tomes de son livre “La Gouvernance de la Chine", Xi Jinping aborde , outre l’ICR , plusieurs concepts et initiatives qui illustrent sa vision diplomatique et sa stratégie pour le rôle de la Chine sur la scène mondiale. À propos de l’initiative "une Ceinture, une Route" 

   le président Xi Jinping décrit l’initiative "Une Ceinture, Une Route" comme un projet central de sa diplomatie. Il la voit comme une opportunité pour renforcer les liens économiques entre l’Asie, l’Europe et l’Afrique tout en promouvant le développement commun. L'ICR n’est pas seulement un programme de développement d'infrastructures, mais aussi une manière d'approfondir la coopération internationale, d’améliorer la connectivité, et de favoriser la prospérité partagée. Xi Jinping insiste sur l'idée que cette initiative a des retombées positives non seulement pour les pays participants, mais aussi pour l’économie mondiale dans son ensemble.

En outre, on peut citer  aussi le concept de   communauté de destin pour l’humanité

 qui  est central dans la pensée diplomatique de Xi Jinping. Il soutient que toutes les nations partagent un avenir commun et doivent donc travailler ensemble pour résoudre les défis mondiaux. La "communauté de destin" implique une coopération étroite sur des questions telles que la paix mondiale, la sécurité, le développement économique, et la protection de l’environnement. Xi Jinping encourage la création d’un monde plus inclusif et solidaire, où les différences culturelles et politiques sont respectées.


Quant aux  relations sino-africaines et le Forum sur la coopération sino-africaine (FOCAC) Xi Jinping , le numéro un chinois accorde une importance particulière aux relations entre la Chine et l’Afrique. Il voit l'Afrique comme un partenaire stratégique dans le cadre de l'ICR et d’autres initiatives chinoises. Le FOCAC est un forum clé pour renforcer les liens économiques, politiques et culturels entre la Chine et les pays africains. Xi Jinping met en avant la nécessité de renforcer la coopération dans des domaines tels que l’infrastructure, la santé, l’éducation, et la réduction de la pauvreté.

En somme, on peut parler également de l’initiative de développement mondial (IDM) , l’initiative de sécurité mondiale, la coopération mondiale en matière de réduction de la pauvreté et de développement vert entre autres. 


Enfin , l'initiative de la Ceinture et la Route se révèle être une idée ingénieuse, comme en témoignent ses retombées positives, dont je suis témoin en tant que citoyen de Djibouti. En effet, la République de Djibouti, porte d'entrée de l'Afrique de l'Est, occupe une place centrale dans l'ICR, avec des projets majeurs tels que le port polyvalent de Doraleh, le Centre international de commerce, et le chemin de fer djibouto-éthiopien, entre autres. Ces réalisations illustrent l'esprit des excellentes relations sino-djiboutiennes.

Pour conclure, je cite Xi Jinping : « La coopération dans le cadre de la Ceinture et la Route embrasse la tendance historique de la mondialisation économique, répond à la demande d'amélioration du système de gouvernance mondiale et est conforme à l'aspiration des peuples à une vie meilleure. »

mardi 20 août 2024

Mahmoud Ali Youssouf en Ouganda pour renforcer sa candidature à l’Union Africaine

 Dans le cadre de sa campagne pour l'élection au poste de Président de la Commission de l'Union Africaine, le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Mahmoud Ali Youssouf, poursuit activement sa tournée continentale. Ce mardi 20 août 2024, il a effectué une visite stratégique à Kampala, la capitale de l'Ouganda, où il a été chaleureusement accueilli par Son Excellence Yoweri Kaguta Museveni, Président de la République de l’Ouganda. Après l’étape de Nairobi , il est arrivé à Kampala dans son action politique consistant à présenter son projet politique pour la commission de l’UA et par la même occasion, obtenir le soutien de principe auprès des dirigeants africains au fil de ces différentes tournées dans les capitales du continent. En ce moment, il met l’accent plus les pays anglophones d’Est en Ouest jusqu’à l’Afrique australe. 

 



Cette rencontre s'inscrit dans un contexte diplomatique crucial pour la candidature du ministre Mahmoud Ali Youssouf. Après les salutations d’usage, le ministre djiboutien a remis un message spécial du Président de la République de Djibouti, Son Excellence Ismaïl Omar Guelleh, à son homologue ougandais. Il a profité de cette occasion pour transmettre les salutations fraternelles de la nation djiboutienne et féliciter le Président Museveni pour l’élection de l’Ouganda en tant que siège de l'Agence Humanitaire Africaine (AHA). Il a également salué le rôle déterminant que l’Ouganda continue de jouer au sein du Conseil de Paix et de Sécurité de l’Union Africaine (CPSUA), notamment après la réélection éclatante de son mandat en février 2024.


Reconnaissant les défis que pose la concurrence régionale pour ce poste, le ministre, appuyé par le Président Guelleh, redouble d'efforts pour obtenir un soutien pan-africain, même auprès des nations qui présentent également des candidats. Il a réitéré, durant cette rencontre, sa volonté de collaborer étroitement avec le Président Museveni en cas de succès lors de l'élection, en vue de promouvoir des réformes significatives au sein de l'Union Africaine et de renforcer la coopération régionale.



La réunion s'est déroulée dans une atmosphère marquée par une grande cordialité, reflet de la solide amitié et de la coopération historique entre Djibouti et l'Ouganda. Le ministre Mahmoud Ali Youssouf était accompagné pour cette mission diplomatique de Son Excellence Monsieur Abdi Mahmoud Eybe, Ambassadeur de la République de Djibouti en Éthiopie et Représentant Permanent auprès de l'Union Africaine.

N’oublions pas qu’il est reste un favori incontestable dans ce course à la présidence de la commission de l’union africaine de par sa carrière de diplomate et sa très bonne connaissance des rouages de l'organisation panafricaine. Un atout majeur par rapport aux autres concurrents. 


Fort du soutien indéfectible du Président Guelleh, Mahmoud Ali Youssouf aborde chaque étape de sa campagne avec une détermination et un optimisme renouvelés, visant à rassembler un large consensus autour de sa candidature pour la présidence de la Commission de l'Union Africaine.

lundi 19 août 2024

Chronique djiboutienne :

 

Réflexion sur l’évolution du débat public

Dans cette chronique, je rends hommage à tous ces amis qui ont quitté Facebook ou ont simplement cessé de s'exprimer à cause du climat ambiant et de bien d'autres facteurs. En le faisant, je me pose la question : les réseaux sociaux sont-ils vraiment le reflet de la société ? Bien que certains le prétendent, je nourris des doutes, notamment face à certains comportements observés en ligne. Néanmoins, concentrons-nous sur un exemple précis : l'évolution de Facebook à Djibouti depuis 2010.



Entre 2010 et 2016, les réflexions des utilisateurs djiboutiens, tant locaux que de la diaspora, suscitaient de longs débats dans les commentaires, des échanges sains et pertinents en lien avec le sujet abordé. C'était une période où les idées circulaient librement, où le raisonnement était au cœur des discussions. Cependant, depuis 2016, avec la démocratisation des smartphones, l'amélioration de la connexion internet, et d'autres facteurs, les échanges sont devenus de plus en plus difficiles. On ne débat plus des idées, on attaque celui qui les exprime. Le repli identitaire, alimenté par certains activistes en mal d'arguments, soutenus par des réseaux financés par des politiciens opportunistes, a pris le dessus.


Si l'on se fie aux réseaux sociaux, il semble que notre société se dégrade, et la culture du débat en souffre gravement. Dans un contexte où la masse devient de plus en plus manipulable, la capacité d'une société à échanger librement et sans préjugés est en danger. Le recul et l’esprit critique ne sont pas à la portée de tous. Ici, c’est la défaillance des médias, qui n’ont pas su jouer leur rôle d’éducateurs de la société. Mais ils ne sont pas les seuls responsables. Les intellectuels ont également leur part de responsabilité.


Une société incapable de débattre sans recourir à des attaques personnelles, ou qui juge toute opinion à travers le prisme de l'appartenance ethnique ou clanique, est une société vouée à la faillite intellectuelle, expression chère à Ali Moussa Iye.


Certains, par commodité, attribuent cet état de fait au régime en place, affirmant que le parti au pouvoir, le RPP, aurait sciemment entretenu cette division pour des raisons politiques, sans jamais apporter de preuves. Le RPP n’est que le bouc émissaire. Mais c'est une erreur. Une société divisée ne sert les intérêts de personne, et ce ne sont ni les opposants ni la société civile qui me contrediront. Nous nous accuserons mutuellement, car nous manquons de courage pour affronter la réalité et sauver notre société des influences internes et externes qui la menacent.


Revenons à ces amis qui ont quitté les réseaux sociaux. Ils ont préféré se retirer plutôt que de se faire insulter par des individus qui, faute d'arguments, jugent, insultent, calomnient ou diffament ceux qui tentent d’apporter des réflexions à une communauté qui peine à échanger sérieusement, civiquement et citoyennement. À ce rythme, même l'humour ne nous réunit plus, comme si nous étions devenus des sociétés parallèles. L'absence des langues somali et afar dans le système éducatif aggrave encore la situation. Le somali, l'afar et l'arabe, autrefois sources de notre pluralité et de notre richesse, risquent de devenir notre handicap si nous continuons à pratiquer la politique de l'autruche.


Djiboutiennement vôtre !

Focus sur la vision IOG

 


Tirer parti de nos atouts pour stimuler les investissements


Dans notre décryptage du jour, la Chronique de l’Est revient sur une large interview du président Guelleh publiée par le magazine Africa Business . Cet entretien révèle la vision stratégique du président Guelleh pour Djibouti. En voici les grandes lignes. 

En capitalisant sur les atouts uniques du pays, il espère non seulement maintenir la stabilité, mais aussi stimuler les investissements et poursuivre le développement économique pour un avenir prospère. 





Le président de Djibouti, Ismaïl Omar Guelleh, est reconnu pour son habileté en tant qu'opérateur et stratège sur la scène internationale. Réélu à quatre reprises depuis son accession au pouvoir en 1999, il a su maintenir une stabilité remarquable dans une région souvent troublée. En équilibrant habilement les intérêts des superpuissances sans compromettre l'indépendance de son pays, Guelleh a supervisé un progrès économique continu, exploitant la position géographique stratégique de Djibouti et développant ses infrastructures portuaires et industries auxiliaires. Aujourd'hui, il prépare Djibouti à passer au niveau supérieur. Dans cette interview exclusive, Guelleh explique comment il y est parvenu et partage sa vision pour l'avenir.



Une stabilité dans un environnement volatile


Djibouti se distingue par sa stabilité, malgré son emplacement au cœur d'une région en proie à des conflits. Le président Guelleh insiste sur l'importance de la stabilité, de la cohésion sociale et de la tolérance, mais reconnaît aussi que son pays évolue dans un environnement dynamique et imprévisible.


> "Notre histoire nous a rendus résilients et capables de nous défendre," souligne Guelleh. "Nous avons toujours adopté une politique étrangère proactive, basée sur le dialogue, la modération, et l'innovation. Cela nous permet de maintenir un équilibre face aux crises régionales tout en préservant notre ambition de développement."


Guelleh réaffirme l'engagement de Djibouti envers la coopération régionale et internationale en matière de sécurité, en particulier à travers des organisations telles que l'IGAD, l'Union africaine et les Nations Unies.


Un équilibre délicat entre les grandes puissances


Djibouti est l'un des rares pays au monde à accueillir à la fois des bases militaires américaines et chinoises. Face aux critiques concernant les relations de l'Afrique avec la Chine, notamment en matière de dette et d'infrastructures, Guelleh défend la souveraineté de Djibouti et ses choix stratégiques.


> "Nous entretenons des relations diplomatiques équilibrées avec tous nos partenaires, en veillant à ce que ces relations soient mutuellement bénéfiques," affirme-t-il.


Guelleh souligne l'importance de la transparence et de la responsabilité dans la gestion des finances publiques et des partenariats internationaux. Il voit les investissements étrangers, notamment chinois, comme une opportunité de renforcer les infrastructures du pays, tout en veillant à ce qu'ils respectent les normes environnementales et sociales.


Renégociations des accords militaires


La présence de plusieurs bases militaires internationales sur le sol djiboutien est un atout stratégique, mais Guelleh estime qu'il est temps de revoir les accords qui encadrent ces présences.


> "Il est légitime de renégocier les accords existants pour qu'ils soient équilibrés et mutuellement bénéfiques," déclare-t-il.


Guelleh précise que Djibouti mène actuellement des négociations avec la France pour redéfinir les termes de leur coopération militaire, tout en mettant en avant les avantages non financiers que ces partenariats apportent au pays.


Vision 2035 : Une route claire vers le développement


Depuis deux décennies, Djibouti a enregistré des progrès notables sur le plan économique et social. Le pays a vu son PIB multiplié par cinq depuis 2000, tandis que l'indice de développement humain a augmenté de 41 % entre 2000 et 2019. Cependant, la pandémie de Covid-19 et les tensions géopolitiques ont souligné la nécessité pour Djibouti de diversifier son économie.


> "Nous capitalisons sur nos avantages compétitifs, tels que notre stabilité politique, la qualité de nos ports, et nos infrastructures numériques, pour renforcer notre position en tant que pôle commercial régional," explique Guelleh.


Encourager le secteur privé


Le président reconnaît que l'État a joué un rôle prépondérant dans l'économie du pays, mais il insiste sur la nécessité de promouvoir le secteur privé comme moteur principal d'une croissance durable. Pour cela, Djibouti s'emploie à supprimer les obstacles à la croissance, tels que les barrières réglementaires et les coûts énergétiques élevés.


Un Fonds souverain pour l'avenir


Inspiré par le modèle singapourien, Djibouti a créé son propre fonds souverain en 2020. Selon Guelleh, ce fonds est crucial pour attirer des capitaux publics et privés dans des secteurs stratégiques tels que les infrastructures durables, le tourisme, et les technologies vertes.


> "Notre Vision stratégique 2035 vise à consolider notre rôle de hub portuaire et numérique, tout en diversifiant notre économie et en promouvant une prospérité inclusive," déclare-t-il.


Renforcer l'intégration régionale


Djibouti joue un rôle clé dans la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) en facilitant le transit des marchandises et en investissant dans des infrastructures logistiques. Guelleh voit dans cette zone un levier essentiel pour stimuler la croissance économique et le développement durable sur le continent.


Présidence de l'IGAD en 2024 : Un leadership déterminé


En tant que président de l'IGAD en 2024, Djibouti s'engage à promouvoir la paix et la sécurité dans la région. Guelleh souligne l'importance de renforcer la capacité de l'IGAD à répondre aux défis régionaux, notamment à travers des réformes institutionnelles et la construction d'un nouveau siège pour l'organisation.


> "Nous sommes déterminés à surmonter les défis avec ambition, réalisme et mesure," conclut Guelleh.

dimanche 11 août 2024

Le président Guelleh assiste à la cérémonie de prestation de serment de Paul Kagamé à Kigali

 Ce dimanche après-midi, le président de la République de Djibouti, Son Excellence Ismail Omar Guelleh, a honoré de sa présence la cérémonie de prestation de serment du président rwandais réélu, Paul Kagamé. Cet événement marquant s'est déroulé au Stade Amahoro, la plus grande infrastructure du pays, située dans la capitale, Kigali.



La cérémonie d'investiture a été ponctuée par un discours significatif du Président Kagamé, qui a réaffirmé son engagement à maintenir le développement comme priorité absolue de son mandat. Kagamé a souligné sa détermination à poursuivre les efforts pour propulser le Rwanda vers de nouveaux sommets économiques et sociaux, témoignant de son dévouement inébranlable à l'égard du bien-être de son pays.



En effet, le gouvernement rwandais a orchestré une série de symboliques fortes lors de cette cérémonie, mettant en lumière l'unité et la cohésion nationale du peuple rwandais. Parmi les moments forts, on compte une parade militaire impressionnante, des performances de chants et danses traditionnels, ainsi qu'une exposition culturelle riche, incluant des vêtements traditionnels qui reflétaient l'héritage culturel du Rwanda.



L'importante participation populaire à cette cérémonie a conféré à l'événement une dimension festive, tout en démontrant la légitimité politique du pres Kagamé. En effet, la présence massive des Rwandais a illustré leur soutien continu au leadership en place et leur attachement à la paix et à la solidarité nationale.



Trente ans après le génocide, le Rwanda se présente aujourd'hui comme un modèle de réconciliation nationale, non seulement en Afrique mais aussi à l'échelle mondiale. Le pays est reconnu pour sa capacité à surmonter les divisions internes et à instaurer une paix durable, fondée sur des valeurs de patriotisme, de fraternité et de concorde.


Outre le chef de l’État djiboutien, de nombreux autres chefs d'État et de gouvernement africains ont assisté à l'investiture, parmi lesquels la présidente éthiopienne Sahle-Work Zewde, le président somalien Hassan Cheick Mahamoud, le Président kenyan William Ruto, le Président sud-soudanais Salva Kiir, la Présidente tanzanienne Samia Suluhu, et bien d'autres. Le président de la Commission de l'Union africaine, Moussa Faki, a également honoré de sa présence cette cérémonie.


Le president Guelleh, arrivé à Kigali dans la matinée, a été accueilli par le Premier Ministre rwandais, Dr Edouard Ngirente. Lors de ce déplacement, le Chef de l'État djiboutien était accompagné d'une délégation de haut niveau, comprenant notamment Son Excellence Monsieur Abdi Mahamoud Aybeh, Ambassadeur de Djibouti auprès de l'Éthiopie et du Rwanda, ainsi que Représentant permanent auprès de l'Union africaine.


La participation du président Guelleh à cet événement témoigne des relations fraternelles et de coopération solide entre Djibouti et le Rwanda, renforçant ainsi les liens entre les deux nations.

Les messages de félicitations affluent de toutes parts pour saluer l’anniversaire de l’Indépendance de #Djibouti

  À l’occasion du 48e anniversaire de l’accession de la République de Djibouti à la souveraineté internationale, les télégrammes de félicita...