mardi 25 février 2025

Commande publique , la CNMP passe à la vitesse supérieure

Ce matin , lors du Conseil des ministres, où chaque prise de parole est soigneusement calibrée, le Secrétaire Général du Gouvernement, M. Almis Mohamed Abdillahi, a présenté le rapport 2024 de la Commission Nationale des Marchés Publics (CNMP). Ce document, désormais un rendez-vous incontournable, dresse un panorama précis des progrès réalisés, des ambitions affichées et des défis à relever dans un secteur devenu un véritable baromètre de la gouvernance économique djiboutienne.


Derrière les chiffres – 223 marchés attribués pour un montant total de 52,98 milliards de francs djiboutiens, dont 71,02 % en faveur des entreprises nationales – se dessine une transformation en profondeur. Trois axes structurent cette évolution : modernisation, digitalisation et transparence. Des piliers qui, progressivement, font de la commande publique un moteur de développement.


M. Almis Mohamed Abdillahi,SG du gouvernement 

En effet, le symbole le plus marquant de cette mutation est sans doute le portail électronique des marchés publics, opérationnel depuis 2023. Bien plus qu’un simple espace institutionnel, il traduit une volonté affirmée de renforcer la traçabilité et d’accélérer le traitement des dossiers. Mais l’ambition ne s’arrête pas là : d’ici 2027, la CNMP prévoit le déploiement d’une plateforme nationale d’e-Procurement, qui digitalisera entièrement le processus d’attribution des marchés. Une réforme qui, si elle est menée à bien, positionnera Djibouti parmi les nations où la commande publique rime avec efficacité et rigueur.


Toutefois, moderniser ne suffit pas, encore faut-il mesurer l’impact des réformes. En 2024, une première évaluation indépendante de la performance du système a mis en lumière des avancées significatives : réduction des délais de soumission, amélioration du flux d’informations, publication systématique des attributions. Mais le rapport n’a pas éludé les points de friction, notamment en ce qui concerne le suivi des contrats et le contrôle de leur exécution, qui restent perfectibles.

En outre, le renforcement des compétences nationales a également été une priorité. Des formations ont été mises en place à destination des administrations contractantes et des opérateurs économiques, afin de professionnaliser l’écosystème et d’assurer une meilleure maîtrise des procédures.


Sur la scène continentale, Djibouti consolide sa position. Sa nomination en tant que coordinateur de la région Afrique de l’Est au sein du Réseau Africain de la Commande Publique (RACOP) lors de la 4ᵉ assemblée de Kigali illustre la reconnaissance des efforts entrepris. Cette légitimité s’est également affirmée à travers l’organisation d’un colloque régional sur la commande publique, qui a rassemblé plus de 350 acteurs issus des secteurs public, privé et de la société civile.

Mais la CNMP ne compte pas lever le pied. L’année à venir s’annonce stratégique, avec en ligne de mire une révision du Code des Marchés Publics, afin de l’adapter aux réalités économiques et d’en affiner la régulation. Parallèlement, des mesures seront prises pour soutenir les consultants nationaux, les PME et les jeunes entrepreneurs, dans l’optique d’une commande publique plus inclusive.


Publié au Journal Officiel et accessible sur le portail électronique, le rapport 2024 se veut un outil de référence pour les décideurs, les chercheurs et les citoyens. Il met en lumière les avancées réalisées et trace les perspectives à venir. Dans un domaine où l’opacité a longtemps été la règle, Djibouti affiche désormais une volonté de transparence. Une mutation qui dépasse les simples données chiffrées et engage l’avenir économique du pays. 

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