Affirmant son leadership régional, le président djiboutien Ismail Omar Guelleh a présidé, ce mercredi par visioconférence, le 43ᵉ sommet extraordinaire de l’IGAD, consacré à la crise qui secoue le Soudan du Sud. Initiée par le chef de l’État, cette rencontre intervient dans un contexte d’escalade des violences et de tensions politiques, menaçant d’aggraver la situation déjà précaire du pays.
Ce sommet s’est voulu une véritable tribune pour encourager un dialogue élargi entre les États membres de l’IGAD. Sous l’impulsion du président Guelleh, les participants ont pris la mesure de l’urgence et appelé les parties en conflit à la retenue. Djibouti, à travers son mandat actuel, réaffirme ainsi sa volonté de faire de la paix et de la stabilité une priorité régionale.
Prenant la parole, le président Guelleh a exprimé son inquiétude face à la résurgence des affrontements au Soudan du Sud. Il a néanmoins réaffirmé son attachement à l’accord de paix de 2018, qualifié de « pierre angulaire de l’espoir » pour le pays et l’ensemble de la région. Dans un appel solennel, il a exhorté les dirigeants sud-soudanais à privilégier le dialogue et la concertation, soulignant que leur leadership serait déterminant pour remettre leur nation sur la voie d’une paix durable.
Le chef de l’État a ensuite présenté un plan en trois axes pour endiguer la crise :
• Un cessez-le-feu immédiat, condition indispensable à toute avancée positive.
• L’application rigoureuse de l’accord de paix revitalisé de 2018, garantissant une transition politique crédible.
• Un dialogue inclusif impliquant toutes les forces politiques et les différentes communautés du pays, avec un soutien régional accru.
Ce dispositif progressif vise à renverser la dynamique actuelle et à redonner au Soudan du Sud une perspective de stabilité.
Conscient que la paix ne peut être atteinte sans soutien extérieur, le président djiboutien a exhorté la communauté internationale à intensifier son engagement. Il a notamment appelé l’ONU, l’Union africaine et les partenaires internationaux à poursuivre leur appui technique et financier, en particulier durant les deux années de transition prolongée. Il a également salué l’initiative Tumaini, portée par le président kényan, symbole d’une volonté commune d’apporter une solution durable au conflit.
Le sommet a rassemblé l’ensemble des membres de l’IGAD ( Éthiopie, Ouganda, Somalie, Kenya ) ainsi que des personnalités influentes telles que Moussa Faki, président de la Commission de l’Union africaine, et Workneh Gebeyehu, secrétaire exécutif de l’IGAD. Dans des interventions empreintes de gravité, Moussa Faki a dénoncé les ravages du conflit sur les civils, tandis que Workneh Gebeyehu a dressé un état des lieux alarmant, appelant à une réponse immédiate et coordonnée.
En orchestrant ce sommet, le président Guelleh confirme le rôle stratégique de Djibouti dans la pacification de l’Afrique de l’Est. Sa présidence de l’IGAD se traduit par une volonté ferme d’encourager le dialogue et la coopération pour surmonter les défis que pose la crise sud-soudanaise.
Enfin , ce sommet extraordinaire marque ainsi une étape déterminante : au-delà de l’urgence d’arrêter les violences, il trace la voie vers une paix durable, grâce à un engagement régional et international renouvelé. Si le chemin reste semé d’embûches, cette mobilisation pourrait bien être le premier pas vers un avenir plus stable pour le Soudan du Sud.
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